La Fontaine de Trévi ou le début des ennuis

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A en juger par la lumière qui tentait de pénétrer dans la pièce malgré les épais rideaux devant les fenêtres de leur chambre, Alice et Fred comprirent que le programme de leur journée allait être un peu chamboulé. Ils avaient fait l'amour une bonne partie de la nuit et s'étaient, en conséquence, réveillés à midi. Marquand dû négocier un bon moment avec le réceptionniste pour que celui-ci accepte de leur amener le petit déjeuner dans la chambre.

C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent, à midi et demi, en peignoir, assis face à face à la table du salon, devant un petit déjeuner des plus copieux. Jus d'oranges pressées, café, chocolat, pour les boissons. Croissants, salade de fruits et quelques pâtisseries méconnues d'Alice pour combler le vide de l'estomac des amoureux.

- Nooooooooon !! Des sbrisolona !! s'exclama Marquand.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Alice.

- Ce sont des biscuits sablés originaires de Lombardie. Ceux de ma mère sont succulents ! Tiens, goûte moi ça, dit-il, fier de ses origines, tout en cassant un biscuit en deux pour que chacun en mange un bout.

- Hum, c'est bon ! Et ça c'est quoi ? On dirait nos merveilles françaises...

- C'est à peu près ça oui. Ce sont des chiacchiere, de petits beignets à pâte fine et croustillante.

Marquand jeta un oeil amusé à Alice. Il était heureux de vivre ce petit retour aux sources avec elle, mais de la voir aussi enthousiaste ne faisait qu'accroitre son bonheur. La juge semblait apprécier les petites spécialités qu'elle goûtait et s'émerveillait de tout depuis le début du séjour.

Le couple mangea dans le silence tout en échangeant quelques regards complices et coquins. Marquand eut beaucoup de mal à résister à Alice lorsqu'il la vit se mordiller la lèvre inférieure alors que son pied nu remontait le long de sa jambe.

- Et si on allait voir si on trouve une Vespa ?! s'exclama t-il, mi excité, mi paniqué, tout en se levant d'un bond. Après on ira acheter des cartes postales : une pour Paulo, une pour Ada... C'est bien ça comme idée hein ?

- Moi, j'ai une autre idée là...

- Oui, oui, j'ai bien compris ! Mais on ne va quand même pas rester enfermés ici, dit-il de plus en plus tendu, tout en tirant sur le col de son peignoir.

Il capitula lorsqu'Alice lui sauta au cou. A quoi bon lutter ? Après tout, le meilleur moyen de résister à la tentation était d'y céder... Ce jour là, il ne mangèrent presque pas et ne sortirent finalement pas de la chambre.

Le lendemain matin (mercredi)

Alice et Fred s'étaient levés tôt. Le commandant attendait la juge à l'entrée de la chambre. Il avait enfilé un short en jean, une chemise bleu azur et ses tongs. Il manqua de se crever un oeil avec la branche de ses lunettes de soleil quand Alice arriva à sa hauteur, vêtue d'une petite robe rouge épousant parfaitement ses formes.

- Nom de dieu !

- Fred !!! le sermonna la juge.

- Oh ben tu peux parler ! A cause de qui on a pas respecté notre programme d'hier ?

Le couple éclata de rire avant de descendre petit déjeuner et de quitter l'hôtel. Il était neuf heures et demi. Le soleil, même s'il était déjà présent, ne chauffait pas encore trop et le temps était idéal pour flâner dans la ville. Les amoureux retournèrent admirer le Colisée et le prendre en photo. La file d'attente pour le visiter était déjà impressionnante et ils décidèrent de faire l'impasse dessus.

Ils profitèrent de l'effervescence régnant dans la ville pour questionner le propriétaire d'une Vespa non loin d'eux et réussirent à dégotter le nom et surtout l'adresse d'un loueur. Ils le trouvèrent assez facilement et purent ensuite se déplacer rapidement dans la ville. Ils achetèrent des cartes postales et se posèrent à la terrasse d'un café pour les écrire. Ils cherchèrent ensuite une boite aux lettres et Marquand s'amusa de voir Alice passer plusieurs fois devant l'une d'elles sans s'en apercevoir. Il eut bientôt pitié d'elle et lui désigna la boite en question, esquivant malgré son fou rire les coups qu'elle essayait de lui mettre.

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant