Le 6 juin...

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Lundi matin...

Marquand se réveilla en sursaut. Il eut l'impression qu'on venait de toquer à la porte de sa chambre. Il jeta un rapide coup d'oeil au réveil.

- MERDE !!! cria t-il alors que Jacques éclatait de rire derrière la porte.

Il enfila la première chemise qu'il trouva et se précipita dans le salon. Joséphine était devant une tasse de café et apprécia le baiser que son fils posa sur sa joue pour la saluer. Elle sourit en voyant son air affolé et sa tenue, qui témoignait de la rapidité avec laquelle il s'était préparé.

- Je pense que tu as le temps d'aller enfiler autre chose que ton bas de pyjama, s'amusa t-elle. Paul est prêt à partir à l'école et la valise de Jacques est déjà dans l'entrée.

- Heureusement que papi et mamie sont là, sinon je serai arrivé en retard à l'école ! le fâcha Paul.

Marquand embrassa son filleul, tout en faisant la moue, puis retourna dans la chambre. Alice occupait maintenant sa place dans le lit et affichait un air paisible, pour la première fois depuis qu'elle avait appris la triste nouvelle concernant sa belle mère. Il décida de la laisser dormir. Ils avaient veillé jusque tard dans la nuit, Alice tenant absolument à lui montrer tout ce qu'elle avait trouvé sur le thème de l'Italie. Il ne se rappelait même plus combien de fois il avait sorti sa carte bancaire, pour payer tout ce qu'elle voulait acheter, n'osant rien lui refuser, ayant trop peur de la contrarier. Heureusement, elle avait envoyé chacun des devis à Victor qui, il l'espérait, ferait valoir le droit de rétractation, si certains achats lui semblaient inutiles.

Il attrapa son portable et courut vers Jacques, lui annonçant qu'il n'avait pas le courage de réveiller Alice.

- Laissez-la dormir, elle doit avoir besoin de se reposer. De toute façon, on se reverra très bientôt, sourit Jacques. Bon Joséphine, j'ai été très heureux de vous rencontrer. On se retrouve au mariage de nos enfants. Je compte sur vous pour les surveiller jusque là.

- Je n'y manquerais pas ! répondit-elle, soudain très inspirée par les propos de Jacques.

- Quelle horreur, vous êtes de mèches ! s'exclama Marquand, en levant les yeux au ciel.

Jacques et Joséphine, malgré leur courte rencontre, avaient développé une grande complicité et se mirent à rigoler du comportement enfantin du commandant. Ils se séparèrent dans la bonne humeur, ayant hâte de se retrouver pour le plus beau jour de la vie de leur unique enfant.

Marquand déposa Paul à l'école et Jacques à la gare. A sa grande satisfaction, tout le monde était arrivé à l'heure. Il ne lui restait plus qu'à s'occuper d'Alice et à donner quelques recommandations à sa mère, pour éviter qu'elle ne mette sa vie en danger durant leur absence. Il fixa son téléphone au tableau de bord et composa le numéro de Kadiri pour le prévenir qu'il serait en retard. Il venait de raccrocher lorsque le prénom de Victor s'afficha à l'écran.

- Marquand ?

- Oui, c'est moi ! s'amusa le commandant.

- Vous êtes devenu fou ?

- Pourquoi ? s'étonna t-il.

- Qu'est-ce que c'est que toutes ces factures ?

- Vous vouliez un thème ? Eh ben on l'a trouvé !

- Mais vous avez explosé le budget de presque mille euros !

- Bon Victor, on a un problème. J'ai appris ce week end que ma mère a un cancer et ça a quelque peu perturbé Alice. Je n'ai pas voulu la contrarier, je ne lui ai rien refusé... du coup, je compte sur vous pour essayer de la convaincre de l'inutilité des cent cinquante ballons aux couleurs de l'Italie qu'elle m'a fait commander.

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