Petite mise au point

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- Non mais sérieux, t'as vu comment elle regarde papa celle-là ? beugla Juliette.

- C'est normal, il est carrément canon ! T'as déjà vu les pères de tes copines ? Je suis sûre qu'aucun n'est gaulé comme papa !

- Heu les filles... vous êtes gentilles hein, mais je suis là et c'est gênant !

Marquand et ses filles venaient de se changer et sortaient du vestiaire. Ils se dirigèrent vers un jacuzzi. Les discussions étaient fluides, sans prise de tête, et l'après midi passa à une allure fulgurante. La mission " lâcher prise " de ses filles avait été un succès. Le commandant était détendu et avait même réussi à dévoiler ses sentiments... Il s'était excusé pour la millième fois d'avoir été si peu présent dans la vie de ses filles et les avait même fait pleurer lorsqu'il leur avait dit à quel point il était fier des femmes qu'elles étaient devenues. Sans elles, sa vie ne serait vraiment pas aussi belle !

Vers 17h30, alors que le commandant et ses filles avaient longuement profité de la piscine, celles-ci insistèrent lourdement pour retourner dans un jacuzzi. Marquand commençait à en avoir marre mais apparemment, une énorme surprise l'y attendait. Il se glissa donc dans le jacuzzi et Lucie lui demanda de fermer les yeux. Il les rouvrit bientôt, intrigué de ne plus entendre ses filles glousser. Il fit un bond lorsqu'il aperçut Alice, les yeux rougis, face à lui, dans un magnifique maillot de bain bleu.

- BON ALORS VOUS ATTENDEZ QUOI POUR VOUS EMBRASSER ?? cria Juliette, installée dans un jacuzzi voisin.

Elle se tut lorsque son regard croisa celui de son père, assassin. Il tourna cependant rapidement la tête vers " la surprise ".

- ça pour une surprise, c'est une bonne surprise, commença t-il, gêné, ne sachant plus quoi faire ou quoi dire.

Alice ne répondit pas. Elle semblait tout aussi gênée que Marquand. Elle prit finalement la parole.

- Heureusement que Lucie et Juliette sont là. Je crois que sans elles, Sabine Bosc aurait déjà reçu un mail comme quoi je renonçais à l'adoption d'Ada. J'étais sur le point de tout abandonner...

- C'est vrai que j'ai de la chance de les avoir, comme j'ai de la chance de t'avoir toi. Je suis désolé, mais je suis trop perturbé et blessé par le comportement d'Ada... Je ne peux pas réussir à gérer pour le moment. Et je n'ai pas envie de foutre en l'air tout ce qu'on a construit... Je ne veux blesser personne mais j'ai besoin de recul.

- Je comprends, ne t'en fais pas. En revanche, Paul a beaucoup plus de mal à comprendre. Il est très malheureux. Je ne l'ai jamais vu comme ça.

Une larme perla sur la joue d'Alice, et Fred dû faire un effort surhumain pour ne pas craquer et lui dire " rentrons à l'appartement et faisons comme si rien ne s'était passé ". Non, cette fois-ci, il ne pouvait pas faire ça, sinon leur " famille " allait voler en éclats.

- Je vais lui parler à mon Paulo. Je vais lui expliquer que ce n'est pas définitif, d'accord ?

- Fred, il est trop petit, j'en ai marre de le voir souffrir à cause de mes conneries.

- Quelles conneries ? Déjà ce ne sont pas TES conneries mais NOS conneries. Je te rappelles que tu n'adoptes pas Ada toute seule. Et puis parfois, les adultes se disputent mais c'est pour mieux se retrouver ensuite, dit-il un petit sourire au coin des lèvres.

Alice hésitait... son regard s'embuait à vue d'oeil et Fred eut une nouvelle fois peur de la perdre. Est-ce qu'au moins, une fois qu'il lui aurait passé la bague au doigt, il n'aurait plus peur qu'elle lui échappe ? Il respira calmement.

- Alice, fais moi confiance... s'il te plait, laisses moi essayer de consoler Paul.

- Ok, répondit-elle. Et Ada ?

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant