Au secours !! Les parents débarquent...

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Alice ne connaissait pas Joséphine mais elle comprit rapidement pourquoi Fred la craignait tant. Cette petite femme rousse n'était pas encore arrivée face à elle, qu'elle la regardait déjà, ou plutôt la scrutait, d'un air dur et critique. Alice eut envie de s'échapper, tant qu'il en était encore temps, mais finit par s'avancer timidement de la maman du commandant.

- Bonjour, je suis Alice. Vous êtes bien Madame Marquand ?

- Bonjour Alice, je suis effectivement la mère de Frédéric. Vous pouvez m'appeler Joséphine, répondit-elle à la juge, d'une voix glaciale.

Houlà, ça commence bien... pensa Alice. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Joséphine la tira de ses pensées.

- On y va ? demanda t-elle sèchement.

- Heu oui pardon, excusez moi. Voulez-vous que je prenne votre valise ?

- Non ça ira. Je veux juste rentrer me reposer.

- Je comprends, suivez moi.

Alice avait beau essayer de faire des efforts, Joséphine lui semblait beaucoup moins sympathique qu'elle avait pu l'être au téléphone, quelques jours plus tôt. Elles arrivèrent à la voiture sans avoir échangé un mot de plus. Alice se permit de ranger la valise de Joséphine dans le coffre sans lui demander son autorisation. Elle n'allait quand même pas la laisser faire... Si jamais elle venait à se faire mal, elle le lui reprocherait. Elles montèrent dans la voiture et Alice démarra.

- Oh mon dieu, il est déjà 16h15 ! Je ne serai jamais à l'heure pour récupérer Paul à l'école ! s'exclama t-elle, en voyant l'heure s'afficher sur le tableau de bord maintenant éclairé.

- Paul ? Le filleul de Frédéric ? C'est votre fils ?

- Il vous a parlé de son filleul ? demanda Alice tout sourire, sans répondre à la question de Joséphine.

- Oui, il apprécie beaucoup ce petit garçon.

- Paul apprécie lui aussi beaucoup Fred. C'est un peu le papa dont il manque depuis sa naissance. Excusez-moi, dit Alice en reportant son attention sur son téléphone et en composant le numéro de Marquand.

La juge fixa son portable sur l'emplacement prévu à cet effet sur le tableau de bord, pour se libérer les mains, et sortit de sa place de parking. La voix de Marquand vint bientôt troubler le silence qui régnait entre les deux femmes.

- Oui ma puce. Qu'est-ce qui se passe ? Tu as trouvé ma mère ?

Alice ne put retenir un sourire. C'était la première fois que Fred l'appelait " ma puce ". Il y a quelques années elle aurait trouvé ça " cucul ", mais là, cela lui procura une toute autre sensation. Et puis quel soulagement de ne plus se sentir seule face à sa belle-mère !

- Ne t'inquiètes pas, ta mère est avec moi ! Par contre, je pars à peine de la gare, je ne serai jamais à l'école à 16h30 pour Paul.

- Je viens de déposer Kadiri à la brigade. Je pars justement pour l'école là. J'aurai peut être quelques minutes de retard mais ne t'en fais pas, je gère.

- Parfait ! Du coup, nous, on rentre à l'appartement.

- Tu as une petite voix, tu es sûre que ça va ? Putain, c'est ma mère, elle a été désagréable, c'est ça ?

Les mains d'Alice blanchirent sur le volant tant elle le serra. Elle n'avait pas pu dire à Marquand qu'elle était sur haut-parleur et que sa mère entendait toute la conversation.

- Bonjour Frédéric ! les coupa t-elle sèchement.

- Oh ! laissa échapper le commandant. Bonjour maman ! répondit-il d'un air qu'il voulait détendu.

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant