Dans la nuit de dimanche à lundi...
Alice se réveilla en sursaut. Fred était peut être très stressé à l'idée de se marier, mais elle n'était pas plus rassurée ; son réveil brutal en était bien la preuve. Elle chercha son amant dans le lit, en le balayant par la gauche d'un large mouvement du bras, mais n'entra en contact qu'avec le drap froid. Elle regarda en direction de sa table de chevet et vit qu'il n'était que 3h30. Aussitôt, son coeur se mit à battre la chamade : la dernière fois que Marquand n'avait pas passé la nuit avec elle, elle l'avait retrouvé à l'hôpital, dans un sale état. Elle bondit du lit, son corps rencontrant l'air froid de la nuit, et sortit de la chambre.
- Fred ? chuchota Alice, avant de l'apercevoir, assis derrière le bar.
Il sursauta, ne l'ayant pas vu arriver, tant il était absorbé par le spectacle imaginaire se jouant au fond de son verre de whisky.
- Merde, je t'ai réveillé ? demanda t-il dans un murmure embarrassé.
- Non pas du tout, j'ai juste un peu de mal à dormir en ce moment. Tu me sers un verre ?
- Tu veux un verre de whisky ? s'exclama t-il, étonné, oubliant soudain l'heure et le fait qu'il pourrait réveiller Paul.
- Chuuuuuuuuuut !!! répondit-elle, avant de se servir elle même, agacée par le stoïcisme de Marquand.
Celui-ci rit silencieusement lorsqu'il vit Alice grimacer, après avoir bu une minuscule gorgée du liquide ambré.
- ça fait longtemps que tu es levé ?
- ça doit bien faire un quart d'heure... Je me suis réveillé en sursaut et impossible de me rendormir.
- Tu aurais dû me réveiller, c'est pas bon de rester seul à ressasser ses angoisses, surtout la nuit.
- Je voulais pas t'embêter, contrairement à moi, tu bosses demain, tu vas être crevée.
- Je bosse, faut le dire vite... aucune enquête à l'horizon en ce moment et puis avec Victor qui passe son temps à me montrer tous ses magazines de mariage... Crois moi, j'organise plus notre mariage que je ne travaille. D'ailleurs, je vais sortir plus tôt du boulot aujourd'hui, comme ça on pourra se rendre tranquilles à la bijouterie. J'ai prévenu la nounou, elle nous garde Paul.
- Je ne voudrais pas être désagréable, mais je crois que je préférais quand j'étais en tête à tête avec mon verre. Il ne me parlait pas du sujet que je soupçonne être à l'origine de mes insomnies.
Alice descendit son verre cul sec, sous les yeux écarquillés de Marquand.
- Allez je vais me recoucher. Tu devrais me suivre, c'est pas en restant debout que tu vas te rendormir.
- Ouais j'arrive, répondit Marquand en buvant rapidement son verre.
Il attendit qu'Alice franchisse la porte de la chambre pour éteindre la lumière et se diriger dans la même direction. Il se prit un des pieds de la table, contre lequel il s'énerva, et repensa, avec amusement, à leur première nuit dans cet appartement. Elle avait été remplie d'amour et de fous rires, notamment à cause de ce fichu pied de table, dans lequel il s'était entravé, et il s'entraverait encore probablement très souvent.
Lorsqu'il entra dans la chambre, Alice était en train de rigoler.
- C'est pas drôle, je me suis encore éclaté le pied !
Entre deux éclats de rire, Alice réussit à prononcer un " Qu'est-ce que je t'aime ! " qui rassura le commandant. Il s'approcha d'elle pour la chatouiller, espérant qu'elle arrête de se moquer de lui. A force de rire, ils finirent par s'endormir, partagés entre l'angoisse du jour J qui approchait et la certitude qu'ils étaient fait l'un pour l'autre.
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Un jeu dangereux
FanfictionL'adoption de la petite Ada les a "obligé" à jouer un jeu. Mais jusqu'où sont-ils capables d'aller par amour les uns pour les autres ?