Triste fin de semaine

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- Putain, quand je pense que c'est moi qui ai envoyé Bernard se faire buter...

- Fred, ne te mets pas dans cet état là ! Tu as le droit d'être triste parce que tu as perdu un ami mais culpabiliser et te dire que ce même ami est mort à cause de toi, je t'assure que ce n'est pas nécessaire. Tu te fais du mal plus qu'autre chose. Et en plus ce n'est pas ta faute ! Tu as fait ton boulot et donner les ordres. Et puis merde ils étaient deux ! Ils sont juste tombés sur un taré, plus malin qu'eux.

- Putain Bernard... continua Marquand, sans prêter attention aux phrases apaisantes d'Alice.

Cela faisait maintenant une heure que le commandant était rentré et rien n'avait réussi à lui remonter le moral, pas même les lasagnes de sa mère. Alice décida de changer de stratégie en le faisant parler de son ami... La colère contre lui même laisserai probablement place à de la tristesse, il allait finir par craquer et c'était la seule chose qui lui permettrait de reprendre le dessus.

- Tu le connais d'où ce Bernard ? ça fait longtemps que vous vous fréquentez ?

- On a fait l'école de police ensemble, commença Marquand. On était constamment en train de se chambrer, sourit-il. Et puis, on se donnait des défis : lequel de nous deux ferait craquer en premier le formateur ? Qui aurait le plus grand nombre de conquêtes à son tableau de chasse ? Je le battais à plate couture avant de te rencontrer !

- Parce que vous avez continué ce petit jeu même en étant des adultes sérieux et responsables ??!! s'offusqua Alice.

- Ouais mais j'ai arrêté quelques jours après avoir croisé ton chemin. Et d'ailleurs, la première fois que Bernard t'a croisé, il a de suite compris mon choix !

- Je l'ai déjà vu ?

- Oui, je pense que tu as dû le voir à chaque fois que tu quittais le commissariat en même temps que moi le soir. C'était le brigadier qui fumait sa clope à 17h devant les locaux.

- Quoi ?? Le moustachu que tu engueulais à chaque fois parce que fumer dans la cour du commissariat est interdit ??

- Oui, c'est bien lui, le moustachu, sourit tristement Marquand.

- Ah merde ! C'est vrai qu'il était gentil !

Une larme perla sur la joue du commandant. Alice se sentit presque soulagée que Marquand baisse enfin la garde. Elle posa sa main sur l'avant bras du commandant, qu'elle caressa doucement. Il se détendit petit à petit puis se crispa de nouveau et son regard devint électrique.

- Faut qu'on arrête ce fumier !

Alice se recula devant la haine que dégageait le regard de son amant. Il ne valait mieux pas qu'ils retrouvent le fils Mattei dans les prochains jours car Marquand se ferait un plaisir de lui ôter la vie de la même manière qu'il l'avait fait pour son collègue, d'une balle entre les deux yeux.

- Pour le moment on ferait mieux d'aller se coucher, dit Alice épuisée.

- Ouais tu as raison, moi aussi je suis crevé et je ne pourrai pas faire grand chose de plus ce soir.

Les deux amants partirent se coucher en silence.

Le lendemain matin, lorsqu'Alice se réveilla, Marquand avait déjà quitté l'appartement. Inquiète qu'il soit parti si tôt, sans même laisser un mot, elle confia Paul à Joséphine. La mamie se chargea de déposer Paul à l'école et craqua pour une tarte aux fraises qui serait particulièrement appréciée de tous pour le dessert du soir.

Alice arriva au commissariat à 8h30 et se dirigea directement vers le bureau de Marquand. Il fixait son écran d'ordinateur et avait l'air dans un meilleur état que la veille au soir. Il fit un bond lorsqu'il s'aperçut qu'Alice était dans l'encadrement de la porte.

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant