Premier weekend à quatre (suite)

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- Fred, je crois qu'on va devoir dormir à quatre cette nuit...

Marquand se gratta la tête nerveusement.

- C'est peut-être un peu normal. La situation est perturbante pour tout le monde. Même nous on arrive pas à s'endormir. Par contre, nous, on ne pleure pas comme ça... Qu'est-ce qui se passe Ada ? demanda le commandant, tout en sentant une boule se former au creux de son ventre.

- Je veux pas te dire à toi, répondit Ada sèchement.

Marquand ne fut pas étonné de la réponse d'Ada... Il avait bien senti que cette histoire allait encore lui retomber dessus... L'angoisse monta un peu plus en lui lorsqu'il se demanda si un jour Ada arrêterai de lui reprocher le départ de Chahine.

- Bon allez viens mon Paulo, on va laisser maman et Ada discuter tranquillement.

- Non ! intervint Alice, qui lui parut soudain très énervée. Personne ne sort de cette chambre. Tu viens juste de dire exactement ce qu'il fallait, on est tous perturbés. Mais si Ada ne nous dit pas ce qu'il se passe on ne pourra pas l'aider.

La jeune fille resta muette. Alice sentit la colère monter en elle. Fred faisait tout ce qu'il pouvait pour qu'Ada soit heureuse et ce n'était vraiment pas facile pour lui. Il avait peur que ça se passe mal, peur d'être maladroit mais si Ada continuait, il allait finir par se décourager. Et là, ce serait une catastrophe.

- La situation n'est facile pour personne Ada, mais là, tu me déçois beaucoup, tu compliques les choses. Tu es notre fille, comme Paul est notre fils et il est hors de question que je prenne des décisions concernant mes enfants sans avoir l'avis de leur père.

- Adam me manque... finit-elle par murmurer.

En entendant ce prénom, Marquand devint fou. Il commença à fouiller dans les cartons qu'il n'avait pas déballés dans la chambre d'Alice, éparpillant des affaires partout dans la pièce.

- Fred, qu'est-ce que tu fais ? s'inquiéta Alice.

Paul, qui était quelques secondes plus tôt pratiquement sorti de la chambre, rejoignit sa maman en courant.

- Maman... parrain il me fait peur... couina t-il.

Ada s'était elle aussi rapprochée d'Alice, qui n'était pas plus rassurée que ses deux enfants. Fred avait l'air de plus en plus furieux et la juge se demanda comment elle allait bien pouvoir le calmer. C'est alors que le commandant brandit un papier, plus précisément une photo. Quand elle comprit ce qu'il allait faire, Alice le supplia :

- Fred, ne fais pas ça... ce n'est qu'une enfant... s'il te plait, ne fais pas ça.

- Bien sûr que si je vais le faire... J'en peux plus Alice... On a passé une bonne soirée alors je ne peux pas continuer à laisser cette gamine tout foutre en l'air. Elle va détruire le peu d'équilibre qu'on a réussi à construire tous ensemble. J'en ai marre de passer pour le méchant. J'EN AI MARRE !!!! cria t-il.

Maintenant fou de rage et de tristesse, Marquand saisit le poignet de la jeune Ada.

- NOOOOOOON laisses moi !! Tu me fais mal !!

Il l'approcha de lui et lui mit la photo sous les yeux. Ada vit Adam, face à un homme de couleur. Tous deux tenaient des armes, des mitraillettes peut être et avaient l'air de discuter très sérieusement.

- C'est cet Adam là qui te manque ? Celui qui a vendu les armes qui ont permis de tuer toute ta famille ? lui demanda Marquand cruellement. Il t'a recueillie parce qu'il se sentait minable d'avoir rendu une petite fille orpheline... C'est à cause de lui si tes parents sont morts !!!!!! C'EST A CAUSE DE LUI ADA !! CE N'EST PAS MOI LE MECHANT DANS CETTE HISTOIRE !!! PUTAIN QUAND VAS TU LE COMPRENDRE !!!

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant