Un jeu dangereux

Enfin seuls !!

Vendredi matin, Gare de Lyon

- Bonjour Paul, je suis Nadia, je vais t'accompagner jusque chez ton papi.

- Bonjour, répondit Paul timidement, en se blottissant contre sa maman.

- Ben alors mon Paulo, fais pas ton timide ! lui dit Marquand, en le prenant dans ses bras. Nadia est là pour éviter que tu te perdes. Regardes, elle a l'air gentille, non ? Moi, j'aimerais beaucoup prendre le train avec elle, continua Marquand, qui se prit un coup de coude d'Alice.

La juge prit à son tour son fils pour lui faire un gros câlin et plein de bisous.

- Tu vas voir tu vas bien t'amuser chez papi ! Et pas trop de kinder hein ?

Paul retrouva le sourire en entendant parler des kinder qu'il n'avait pas l'habitude de manger chez sa maman. Il fit un nouveau câlin à son parrain puis monta dans le train, suivit de Nadia. Alice et Fred se rapprochèrent l'un de l'autre en voyant Paul, son doudou dans une main, s'éloigner petit à petit de leur champs de vision, pour bientôt disparaître.

- Bon ben voilà... Mon bébé est parti...

- Ah non tu vas pas pleurer !! Paul revient dimanche... dit Marquand, comme pour se rassurer lui même. Allez, viens, on y va.

Alice étant comme hypnotisée par un Paul invisible, le commandant lui prit la main et l'entraina vers la sortie. Le silence dans la voiture contrasta avec les éclats de rire et les exclamations du petit garçon, au voyage aller. Marquand voyant bien que la juge menaçait à tout moment de pleurer, posa sa main sur sa cuisse et commença à la caresser.

- ça va aller ? demanda t-il.

- Oui, c'est juste que je n'ai jamais été séparée de Paul très longtemps et que ça me fait toujours bizarre de le laisser partir. Même s'il est chez mon père, que je sais qu'il ne manquera de rien et qu'il ne risque pas d'être malheureux.

- C'est juste pour trois ou quatre jours, ça va vite passer répondit Marquand, espérant apaiser la juge. Bon aller, au boulot ! continua t-il en garant la voiture devant le 36. Je sens que ça va pas être très drôle avec les parents...

- C'est surtout qu'il ne va pas falloir faire de gaffes. Aux vues de tes réactions d'hier, j'ai un peu peur.

- Je pense que je vais vous laisser mener l'interrogatoire Madame le juge.

- Effectivement, ça vaut peut être mieux ! se moqua t-elle.

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- Ah Madame le juge, commandant ! Bonjour ! Monsieur et Madame Li viennent d'arriver. J'ai préféré les amener en salle d'interrogatoire, histoire qu'on soit plus tranquille.

- Parfait lieutenant. Ils ont l'air comment ?

- La mère est effondrée. Elle n'a fait que me répéter qu'elle ne comprend pas ce qui s'est passé. Que son fils semblait enfin heureux. Le père, par contre, est complètement fermé. Il se crispe dès qu'il entend que l'on parle de son fils... Je crois qu'il n'a pas vraiment accepté le changement de sexe de son enfant.

Juge et commandant disparurent dans la salle d'interrogatoire. Ce fut particulièrement éprouvant, surtout pour la mère de la victime qui ne faisait que pleurer. Kadiri avait bien résumé la situation. La mère était dans l'incompréhension totale et le père semblait ne définitivement pas comprendre les choix de son fils.

- Il faut creuser du côté du père. Il a vraiment l'air bizarre, vous ne trouvez pas commandant ? demanda Alice, une fois sortie de la pièce.

- Si mais bon... qui ne serait pas bizarre dans ce genre de situation ?