La rage de vivre...

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Mila.

Mes peurs ne m'avaient pas vraiment quitté mais je m'avais créé des barrières mentales. Doucement, ma personnalité était remplacée. De renfermer sur moi-même et craintive, je devenais hautaine voire provocatrice. Ma mère pouvait en témoigner. Lucius était partit deux jours après mon retour à la maison. Un soit disant voyage d'affaire qui le retenait loin de la maison durant trois semaines entières.

Je me demandais si j'avais enfin une bonne étoile qui remplaçait toutes les autres. Un mois de répit ? C'était extraordinaire. Par contre, pour ma mère, c'était les trois semaines les plus durs de sa vie depuis la mort de papa. Je lui en faisais baver comme il fallait. Elle avait organisé un dîner de famille avec tante Judith et grand-mère afin qu'elles rendent visite à celle qui avait voulu mourir. Je lui avait collé la honte de sa vie.

D'abord en rotant à table, pour ma grand-mère, c'était une insulte inconcevable. Je l'aurais traité de vieille peau, ça aurait été moins vexant pour elle que de recevoir un rot en guise de réponse face à la question qu'elle m'avait posé sur mon avenir. Quand ma mère avait exigé mes excuses, je lui avais fais un doigt d'honneur, en lui disant qu'elle pouvait aller se faire foutre. Quand elle s'était levée pour me gifler, elle heurta mon pied que j'avais volontairement laissé traîner. Elle tomba le nez le premier sur le carrelage.

Ma famille avait officiellement déclaré que j'étais bonne pour l'asile. Ma grand-mère avait hurlé à son incapable de fille qui s'était faite engrosser par un simple flic, que c'était ce qui arrivait lorsqu'on fréquentait des moins que rien. Bizarrement la bougie allumée sur la table c'était retrouver un peu trop prêt des cheveux de ma grand-mère... Lorsque ces mèches ont commencé à s'enflammer, elle s'était mise à hurler, je m'étais fais un plaisir de lui verser entièrement le pichet d'eau sur sa tête. Là, pour ma famille, c'était officiel, il fallait m'enfermer dans un asile à double tour. J'étais consigné à vie, ça m'allais très bien. Moins je les voyais mieux je me portais.

À l'école, j'avais fais la rencontre de Dave, un mec plus âgé que moi qui fumait à longueur de temps. J'avais séché les cours de la matinée et j'avais fumé mon premier joint avec lui. J'avais à peine 14 ans mais je n'étais plus à ça près... Ash m'avait hurlé dessus en l'apprenant.

En quelques jours, j'étais devenue la fille qu'on pointe du doigt à l'école. Les rumeurs sur les raisons de ma tentative de suicide allaient bon train. Je ne les écoutais pas, en tout cas, pas jusqu'à ce que je passe à côté de la copine de Brian. Elle s'amusait avec ces amies en racontant que si j'avais fais ça c'était à cause de mon stupide père qui ne savait pas conduire une voiture. J'avais tranquillement posé mon sac au sol avant de frapper violemment sa tête contre le casier une dizaine de fois avant qu'un adulte me sépare d'elle. Résultat : un nez cassé et une plainte sur le dos de ma famille. Lucius avait pété un câble au téléphone en disant que j'allais le payer très cher. Je le savais mais j'en profitais le temps qu'il était encore loin.

Nous étions posé en haut de notre arbre avec Ash depuis plus d'une heure. Il m'expliquait ces peurs sur la maladie que les médecins avaient découvert à son grand-père maternelle. Un putain de cancer, j'étais désolée pour lui mais je me retenais de lui dire. Il avait juste besoin d'une oreille attentive et d'un soutien intangible. Ce que je m'efforçais de faire du mieux que je pouvais. Nous n'avions pas une seule fois abordé le sujet de ma bêtise, comme disait ma mère. Une tentative de suicide résumé à une simple bêtise d'une ados mal dans sa peau. Dans d'autres circonstances, j'aurais ris... ou pas.

- J'espère qu'il va s'en sortir, me confiait mon meilleur ami.

- Mais oui Ash, il est fort. Il va se battre contre cette putain de maladie. Je suis sûre que ça va aller, je certifiais en glissant ma main dans la sienne.

Bruised Soul                                    Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant