Bruised Soul Tome 1

Et après ?

Tessa.

Lorsqu'on ressort du commissariat avec Ruben et Randy, je suis mitigée. Le flic a prit la plainte de l'adolescent et a contacté les services sociaux pour qu'il recueille le gosse. Je dois maintenant le conduire à l'adresse qu'il m'a donné et ça se termine la.

"Vous avez fait tout ce qu'il fallait, que voulez vous faire de plus ? L'affaire va suivre son cours..." m'a t'il répondu quand je lui ai demandé la suite et ce que je pouvais faire d'autre...

Je suis frustrée par ce système de merde qui ne protège pas assez les enfants. Je suis enragée de voir que des gens qui ont la chance d'être parent, prennent leurs gosses pour des objets. Je suis en colère de voir qu'il y a des gens dans le monde qui se battent pendant des années - sans succès bien souvent- pour avoir la chance de donner de l'amour à un enfant pendant que d'autres tortures les leurs. Ce monde est injuste et cruel. Chaque enfant sur terre mérite d'avoir la chance de vivre et de s'épanouir dans un cadre sain. Chaque enfant mérite d'avoir tout ce dont il a besoin pour vivre en toute dignité.

C'est toujours dans cette humeur maussade que je dépose Ruben dans ce foyer. L'image que je m'en faisais était nettement plus glauque mais ce n'est pas pour ça que je suis rassurée. La jeune femme -Candice- qui nous a acceuillit a été super gentille et m'a assuré que des policiers iraient chercher les affaires de Ruben chez lui avant la fin de la journée. Je l'ai remerciais en essayant d'être aimable mais je ne sais pas faire semblant. Alors que je laisse Ruben dans sa chambre, je le sers un peu trop longtemps dans mes bras. Je lutte contre l'envie de laisser échapper mes larmes.

- Tu vas l'étouffer, lâche le un peu, intervient Randy.

- La ferme, lui dis-je. Ruben tu m'appelles d'accord ? Je vais demander à l'accueil pour venir te voir tous les jours. Je te promet que c'est temporaire, bientôt tu seras à la maison, je te le...

- C'est bon Tessa, ça va je t'assure. Ça ira pour moi, ne t'en fais pas. Merci pour tout.

- Je reviens ce soir avant d'aller au Rosa. Candice a dit que tu n'irais pas au lycée pendant quelques jours. Je t'apporterais quelques affaires pour t'occuper si tu veux. Qu'est ce qui te ferais plaisir ? Dis le moi j'irais te le chercher.

- Ce qui me ferais plaisir, c'est que tu arrêtes de me regarder avec pitié. J'aimerais aussi que tu arrêtes de t'en faire autant pour moi. Je m'en sortirais. À bientôt.

- À bientôt, je soupire sans plus insister, je vois qu'il perd patience.

Je le serre une nouvelle fois dans mes bras. Il est réticent, je sais que je le soule mais je ne peux pas m'en empêcher. J'ai l'impression de l'abandonner. Une fois dehors, j'essuie vite mes larmes avant que Randy ne les vois.

- Il va être bien ici, c'est un très bon foyer tu sais.

- C'est temporaire, il sera à la maison bientôt.

- Tessa, il faut que tu saches que c'est long ce genre de procédure.

- Je me doute. Essayes de faire en sorte que ça passe vite si tu le peux. Tiens, ton premier chèque pour tes honoraires, dis-je en lui tendant le morceau de papier. Il faudra que tu me dises combien je te dois au juste.

Il regarde le chèque avec un sourire.

- 1000$ pour ça ? Tu payes bien toi.

- Je ne sais pas combien ça coûte alors..

Il déchire mon chèque en petits morceaux.

- Qu'est ce que tu fais ? Hoqueté-je.

- Je fais du bénévolat pour certains clients et c'est le cas là.