Les sentiments, c'est de la merde.

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Tessa.

J'ai repris le boulot aujourd'hui et autant dire que je suis sur les rotules. Quelques jours de repos à la maison m'ont fait le plus grand bien, et quand je vois le regard des bourgeois qui me dévisage depuis ce matin, je troquerais bien ma blouse du spa pour ma combinaison roi lion et mon fidèle chocolat chaud.

Une cliente particulièrement chiante et qui n'hésite pas à nous rabaisser Falone et moi, entre dans le salon. Je soupire, lassé d'avance par cette femme qui nous regarde de haut sans arrêt. La pour le coup, elle me dévisage avec attention. Évidement, mon nez est encore aussi gros que la statut de la liberté. Elle retire ces lunettes Dior pour me voir en couleur sûrement. Un de ces sourcils parfaitement botoxé se lève.

- Alors, on a succombé au bistouri ? C'est vrai que vous en avez besoin mais cette opération coûte cher... Vous ne vous êtes pas trop endetté j'espère surtout pour ce résultat.

Quand je vous dis qu'il y a de vrais cons parmis les riches, je ne mens pas. Je prend le même sur hautain qu'elle, et fais claqué mes ongles sur le bureau.

- À force de voir toute la journée des meufs qui ont plus de plastiques sur la tronche que de que de peau, jamais je n'aurais fais ça volontairement. Vous voyez, toutes les clientes qui viennent ici pourraient faire parti du musée Grévin tellement vous êtes toutes figés. On m'a cassé le nez, donc opération. Voila l'explication, sinon jamais je payerais pour ressembler à une poupée de cire, faudrait vraiment être conne... N'est-ce pas ?

Fallone ne se retient pas, elle explose de rire avant de détaler pour se cacher. La charmante dame est choquée. Elle ne réagit pas tout de suite mais semble avaler difficilement mes paroles.

- Est-ce vous entrain d'insinuer que je ressemble à ces choses horribles que vous décrivez ?

- En plus elle est conne, je murmure. Moi ? Dis-je innocemment, je n'insinue rien, je constate.

- Vous êtes un rat d'égout ! Crit-elle soudainement.

C'est plus fort que moi, je lui ris au nez. En 2019 je pensais pas que c'était encore une insulte...

- Ouais, mais un rat d'égout qui ne fondera jamais au soleil, j'ai aucun plastique sur la tronche. Oh, et vous devriez arrêter de lever votre sourcil, ça accentue vos pattes d'oie...

- Je veux voir la patronne immédiatement !

- Et bien il faudra attendre, elle se trouve à des milliers de kilomètres pour l'instant.

- Je n'en ai pas finis avec vous ! Vous allez être viré d'ici ! Et retrouver vos goui goui tatoués ! Je savais qu'une fille comme vous n'avez rien à faire ici !

- Au plaisir de ne plus vous voir M'dame ! Dis-je toujours en riant.

Elle fait tomber volontaires les papiers sur le comptoir avant de partir comme une folle. Elle passe à côté de son chauffeur, elle claque des doigts pour lui signifier qu'elle s'en va. Le jeune homme l'a suit, avant de sortir de l'établissement, il se retourne et me montre ces pouces en l'air. Je ris encore en lui faisant un clin d'oeil. Le pauvre, se tapait cette garce tous les jours, j'espère au moins qu'il est bien payé.

- Mais tu es folle ! C'est une amie personnel des parents de Lola ! Merde, tu vas prendre cher la Tessa. Ils vont pas rigoler.

- Je m'en tape.

- Mais...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase, le téléphone l'interrompt. Elle répond anxieuse visiblement. Elle parle avec des monosyllabes tout me jetant des regards inquiets. Je comprend vite qu'elle parle au grand patron des lieux. Elle se pince les lèvres, puis mordille sa lèvre inférieur tout en lançant des "hmm hmm" "je vois" " d'accord". Elle raccroche enfin, s'assoit et soupire un grand coup. Elle frotte ces yeux avec ces doigts puis se pince l'arrête de son nez.

Bruised Soul                                    Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant