Bruised Soul Tome 1

Seconde chance.

Tessa.

4 putain de jours... 4 jours de perdu à cause de ce lâche. Je suis cloué au lit à me plaindre et râler toute la journée. Aujourd'hui, je rentre enfin chez moi, pour le plus grand bonheur des soignants. Ils n'ont pas voulu me laisser sortir avant mais je crois qu'ils vont me foutre dehors avec un coup de pied au cul.

Je refuse toute visite depuis le soir où je me suis réveillée. Tant que je ne verrais pas Ruben en cher et en os, je ne veux voir personne. Quand je leur ai demandé ou été mon protégé, ils ont tous parlé chinois. Je les ai foutu dehors illico presto. Depuis, je n'ai revu personne et j'ai éteins mon téléphone. Cette pause avec moi-même m'a clairement foutu encore plus en rage qu'auparavant. Je déteste être la impuissante et ne pas bouger à ma guise. Vivement que je puisse enfourcher ma moto et me barrer pour de longue balade.

C'est toujours avec difficulté que je rassemble mes affaires. Les flics sont passés deux fois pour ma plainte mais le temps que je n'aurais pas vu l'adolescent, je ne ferais rien. Je vais pas déposer une plainte contre son père si il n'en a pas envie. J'ai besoin de savoir comment il va, pourquoi il n'est pas venu me voir et surtout : où est-il ? Si il n'est plus à la maison, je suis capable de retourner tout Miami pour le trouver. Même en déambulateur si il faut !

L'infirmière me toise quand elle me tend mon papier de sortie. Je crois qu'elle n'a pas apprécié le fait que je lui dise qu'elle arrête de se la péter comme ça, le médecin n'en a rien à faire d'elle. Je lui lâche quand même un "Bonne chance avec Docteur Drew". Elle est  à deux doigts de me montrer son majeur mais elle se ravise au dernier moment ce qui me fait ricaner. A l'entrée de l'hôpital, je rallume mon téléphone pour appeler un taxis. Évidemment, je suis envahie de notifications. Ma sœur doit certainement me traiter de tous les noms d'oiseaux qui existe encore en ce moment même. Je pense même qu'elle a ecrit une dissertation pour expliquer les raisons pour lesquelles elle me déteste depuis 4 jours. Ma pauvre Lyly...

Je traine ma carcasse directement au foyer où Ruben était. Le moniteur m'assure que le gosse n'est pas la et n'a pas remit les pieds depuis qu'il a quitté ce foyer quelques mois plus tôt. Je vais chez Max, mais la non plus le vieux ne l'a pas vu. Après qu'il m'est passé un savon sur le faite que je n'ai pas surveillé mes arrières, le vieux boxeur me serre dans ces bras en me demandant d'être plus attentive dans l'avenir. Qu'il ne s'inquiète pas, je pense être parano d'ici peu de temps. Le moindre bruit me fait sursauter et même lorsqu'un chien me suit, j'ai l'impression qu'il va m'agresser.

Je suis littéralement épuisée. J'ai mal partout, j'ai fais le tour de la ville et des endroits fréquentés par Ruben, je dois me rendre à l'évidence, le gosse a disparu. Je pense alors au dernier endroit où j'ai envie de le trouver. Je donne l'adresse au taxi qui commence à perdre patience. Je vais lui devoir deux salaires entiers avant la fin de la journée si ça continue.

J'arrive dans les quartiers pourrit de la ville. J'espère me tromper et ne pas trouver Ruben ici même si mon instinct me dit qu'il est la depuis le début. Le charmant monsieur crit pour dire que je suis arrivée. Je lève les yeux au ciel et lui demande de m'attendre. Je l'entends râler. Pour le faire taire je lui montre une liasse de billets qui devrait calmer le vieux grincheux. Ça fonctionne parce qu'il ferme enfin sa gueule après avoir crier qu'il m'attendait seulement 10 minutes. Trop charmant...

La devanture de la maison ne laisse aucun doute sur la misère qui règne ici. La courette devant qui autrefois devait être belle est aujourd'hui une décharge. Des tonnes de déchets trainent sur le sol. Je peux voir des gros sacs poubelles pleins. Quelqu'un a manifestement commencé à essayer de nettoyer. La porte d'entrée semble sur le point de s'effondrer. Je ne peux même pas dire la couleur de la façade de la maison tellement celle-ci est passée. Je respire un grand coup et toque deux fois en espérant pas recevoir la porte sur la tronche. Sans réponse, je frappe de nouveau, j'ai plus aucune patience et je sens que je vais entrer de force si personne n'ouvre. J'entends du bruit, une lumière s'allume et la porte s'ouvre enfin.