Mila.
Le cancer. Un putain de cancer. Je voyais cette maladie comme une bête. Elle était née à l'intérieur de Malia, elle grandissait et elle mangeait toute son énergie, toute sa joie de vivre. Je pensais que la mort de mon père m'avait anéanti, c'était vrai. Je pensais que je ne pouvais pas être plus anéanti, c'était faux.
On ne peut pas lutter contre la mort, quand l'heure est arrivé on ne peut rien y faire. On ne peut non plus lutter contre la maladie. Le malheur a frappé à notre porte deux fois en 16 mois. J'aurais aimé vivre ailleurs. J'aurais aimé que la vie nous épargne un peu. Après nous avoir emputé d'un de nos membres, elle s'acharnait encore. Pourquoi nous ? Pourquoi une petite fille innocente ? Papa disait souvent que les épreuves étaient faites pour nous rendre plus fort. En quoi vivre sans lui et voir Malia dans cette état aller me rendre plus forte ?
J'avais simplement l'impression d'être dans un trou noir. Un trou sans issus dans lequel je plongeais plus profondément chaque jour. Je vivais loin de ma petite soeur désormais. Trois longs mois sans elle. Je n'entendais plus son rire, je m'occupais plus de son bain, son repas, de son histoire le soir. Je me plaignais souvent à Ash de devoir m'occuper d'elle. Elle était chiante de toujours râler pour aller au lit. De toujours râler pour aller à l'école. Elle était juste un peu capricieuse, elle avait perdu son papa et sa maman et moi je me plaignais d'elle. J'étais honteuse, j'avais honte de moi, honte d'avoir un jour oser penser ça. J'aurais tout donné pour vivre un caprice de ma petite soeur.
J'avais peur quand j'allais la voir à l'hôpital. À travers sa bulle sans microbe, je la voyais allongé sur ce lit trop grand pour elle. Son teint livide me foutais les jetons. Elle avait perdu ces magnifiques cheveux châtains clairs. Elle était chauve. Je voyais malgré moi, la mort à chaque fois que je la regardais. La mort, la tristesse c'était tout ce qui se dégager de sa petite chambre. Je devais lutter chaque jour contre mes larmes pour ne pas l'angoisser encore plus. J'étais pétrifié à l'idée de la perdre. Je priais chaque soir. Je demandais à Dieu de l'épargner alors que je n'avais jamais été croyante. J'aurais pu me mettre à la sorcellerie si on m'avait dit que ça marcher. J'aurais fais n'importe quoi pour la sauver.
La leucémie aiguë lymphoblastiques, un nom aussi complexe que la maladie elle même. Je lisais des tonnes de documents sur internet pour essayer de comprendre. Pour l'instant tout ce que je savais, c'était que Malia recevait des séances de chimiothérapies. Elle semblait encore plus épuisée depuis qu'elle les subissait. Ces cheveux étaient vite tombés, en même temps que l'énergie qu'il lui rester. Elle vomissait aussi, souvent, trop souvent. Elle ne méritait pas ça, pas à 6 ans pas non plus à 18 ni même à 40. Enfaite, personne ne devrait souffrir comme ça. Les enfants malades au centre hospitalier étaient tellement forts. Leur courage m'impressionnait. Moi, je me lamentais sur mon sort depuis des mois parce que je devais m'occuper de ma soeur, la maison, le ménage la bouffe mais eux ces minis humains menaient un combat pour leurs vies. Et malheureusement, ma soeur en faisait partie.
La seule bonne chose dans cette histoire, fut l'électrochoc de ma mère. Elle avait arrêté les antidépresseurs et l'alcool par la même occasion. Elle était au chevet de Lyly toute la journée. Elle partait tôt le matin et rentrait tard le soir. Même si ma soeur se plaignait de pas me voir assez elle était heureuse que maman s'occupe d'elle enfin. Et moi aussi, Malia était tellement malade que j'aurais tout fait pour lui apporter un peu de bonheur. Et avoir ma mère à ces côté en etait un pour elle.
Moi, je n'attendais plus rien d'elle. Elle non plus d'ailleurs. Nous étions deux étrangers qui vivent sous le même toit. Mon chien, Douglas m'apportait plus d'amour qu'elle. Je me demandais souvent comment elle pouvait être aussi différente d'avant. Un souvenir me hantait depuis quelques temps. Il faisait beau, c'était quelques semaines avant mon anniversaire. Papa avait prit un jour de congé sans le dire à maman. Il avait préparé un pique-nique en cachette. Le matin, il nous avait dit avec un grand sourire" Tous en voiture ! On passe la journée à la plage !" Rien d'extraordinaire me direz vous, habitant à miami, à quelques mètres de la plage, mais papa détestait ça. Le soleil, les gens, le sable partout, il nous accompagné jamais quand on y allait d'habitude. Il avait fait un effort et c'était l'une de mes plus belles journées. Entre baignades, châteaux de sables, soleil, éclats de rires, amour, tout y était. Même Ashton était la, papa l'avait prit en passant devant chez lui. Le problème avec les souvenirs, c'est que même les souvenirs heureux deviennent douloureux quand on perd ceux qu'on aime. Et c'était douloureux de penser à ça. Tout ce que je n'avais plus, papa, une vraie maman et ma petite Malia.

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Bruised Soul Tome 1
RomanceMila est âgée de 10 ans seulement lorsque sa vie bascule une première fois. La mort de son père, son héros, anéantie cette petite fille si joyeuse et pleine de vie. Elle pensait avoir vécu le pire, l'orage ne frappant jamais deux fois au même endro...