Bruised Soul Tome 1

Les démons ne sont jamais loin.

Tessa.

Comme par hasard, le spa est calme ce matin. Comme d'habitude, Fallone me raconte en long et en large sa soirée avec sa petite amie. Ai-je une tête de psy ? Probablement pas mais comme je réponds de temps en temps par "hmm" elle prend sûrement ça pour de l'écoute.

Ce soir à lieu le cocktail de l'entreprise et même si ça me fait royalement chier, j'ai promis à Lola et sa petite amie de faire acte de présence jusqu'à 20h30. J'ai négocié avec Ash qui m'a donné son accord, j'arriverai au bar vers 21h.

Ash a engagé deux nouvelles personnes à l'essai. Krissi, une barmaid d'expérience qui serait la du jeudi au dimanche pour donner un coup de main pas négligeable le week-end, et Neyla une serveuse de salle. Le groupe de Nate joue également ce soir. On verra bien ce que ça donne.

Les riches clients défilent. Ici pas de place pour la vulgarité, les gens emploient des mots que je pensais disparut du vocabulaire 2018, mais apparemment je me trompais. Ceci dit, ils sont - pour la plupart - agréables. J'ai plus gagné ici en un mois qu'en quatre chez Sandro. À vrai dire, le salaire est plutôt élevé mais les pourboires qu'on se partage avec Fallone sont effrayants. Les clients ont de l'argent à jeter par les fenêtres et ils nous le font savoir. Pas que je plaigne loin de là.

Surtout avec l'audience qui a lieu demain pour la garde de Ruben, je pense de plus en plus à déménager. Si l'adolescent vient vivre avec nous, il lui faut une chambre rien qu'à lui. Et dans notre appartement, nous n'en avons que deux. Je vais en parler à Malia pour voir ce qu'elle en pense. De plus, avec mes salaires actuels, je peux me permettre de prendre un appartement plus grand. Je veux que Ruben se sent entièrement chez lui, hors si il n'a pas d'endroit où se réfugier seul, ça ne sera pas le cas.

- Je dois passer prendre ma robe chez le pressing vers 12h, ça te dérange de rester et prendre ta pause déjeuner plus tard ?

- Non.

- C'est cool, merci, tu es la meilleure !

Toujours entrain d'en faire des tonnes, ma collègue me donne un gros bisou bruyant sur ma joue et part en sautillant. Je ne comprend pas comment elle fait pour être toujours de bonne humeur comme ça. On dirait qu'elle a aucun soucis pourtant entre sa mère gravement malade et sa petite amie dont les parents rejettent leur relation, elle a de quoi être triste mais non, elle sourit constamment.

Ce n'est que lorsqu'elle réapparaît vers 13h que je prend enfin ma pause déjeuner. Ici, dans la salle réservée au personnel, pas besoin de ramener son repas. L'hôtel met à disposition des repas équilibrés. Quand je suis arrivée, la perspective de manger que des trucs gastro ne m'enchantais pas vraiment, mais après quelques semaines passées ici, je dois avouer que mes jeans aiment ça. Je sens que j'ai perdu un peu de poids et c'est sûrement grâce à ces menus.

Aujourd'hui dans mon assiette, c'est purée de carotte, viande blanche et haricots verts. Dit comme ça on pourrait croire que c'est un menu de cantine, mais c'est vraiment bon. Franchement, les employés sont chouchoutés. Bien évidement, mon calme à cette heure ci est de courte durée. Robert pénétre dans la salle. Il me devisage un long moment mais je ne relève même pas la tête. Ce mec est tout ce que je déteste. Je finis mon dessert, et débarrasse ma table. Je me penche pour mettre mes couverts au lave vaisselle, je sens la présence de mon collègue dans mon dos.

Loin de me faire peur je continue d'accomplir ma tâche avec calme. C'est quand je me redresse qu'il colle son corps au mien. D'un geste brusque, il m'emprisonne contre la cuisine.

- Lâche moi tout de suite.

- Pourquoi ? Tu en meurs d'envie petite salope.

C'est quand sa main dérape sur mon sein et l'autre sur mon entrejambe avec force que je vois rouge. Je me penche en avant et rejette ma tête brusquement en arrière. Un craquement se fait entendre, le blond jure entre ces dents. Immédiatement il s'éloigne de moi.