Chapitre 6

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— FRAPPE AU PIED !!!

Et ouais, je suis encore à un match de rugby. Je suis encore sur le banc de touche. J'ai encore mis mes crampons pour rien car je suis ENCORE remplaçante pendant tout le match.

— DU SOUTIEN !!! cri Robbie, le grand entraineur.

Une fille vient de se blesser en se faisant plaquer. Elle se tord de douleur. Il regarde le banc pour voir qui il peut mettre sur le terrain.

— Aline, fait toi un échauffement vite fait, tu vas rentrer sur le terrain.

C'est bon, il ne reste plus que moi qui ne sois pas rentré sur le terrain, comme d'habitude j'ai envie de dire. C'est génial ! j'ai fait trois heures de bus pour venir ici et ne pas pouvoir jouer ! et j'ai encore trois heures de route pour le retour ! Yes ! J'adore !

Au bout de quinze minutes, une autre fille se fait mal. J'ai ma tête dans mes mains et je regarde le match sans aucune appréhension, je m'en fou complètement. J'ai rien d'autre à faire.

Dès que je rentrerai dans le vestiaire il faudra que j'envoie un message à mon frère pour qu'il vienne me chercher. Et il faut pas que j'oublie de faire mes fiches de révision en–

— Rentre sur le terrain Drell, dit l'entraineur.

Hein ?

Je le regarde. Il a vraiment dit ce que j'ai cru entendre ? J'ai bien entendu ce qu'il vient de dire ? Il me regarde. Je le regarde.

— Allez hop ! Sur le terrain Drell ! Tu rentres à l'aile.

Je me lève sans aucun sentiment qui soit en rapport avec de la joie. Je n'ai aucune expression facial, je suis complètement neutre, dépourvue de sentiment.

Pendant tout le reste du match, les filles ne me font pas la passe, elles préfèrent perdre le ballon plutôt que de me faire la passe. J'vous aime aussi les filles... Je veux bien comprendre qu'on ne peut pas aimer tout le monde, mais sur le terrain faut bien penser à autre chose qu'aux gens qu'on n'aime pas, merde.

Sur une action, une fille va au contact au lieu de me faire la passe. Elle tombe violemment au sol. Je rentre dans le ruck car je suis la première arrivée au soutient. Le ballon est récupéré et on l'écart. La meuf se relève difficilement à cause du gros choute qu'elle vient de se prendre. Elle me dévisage et part. Connasse. Oups, c'est sortie tout seule.

Durant tout le reste du match, je n'ai pas touché le ballon, et toute les actions se passent de l'autre côté du terrain. Comment dire... je me sens tout simplement inutile.

A si ! Attendez ! Le ballon arrive pas loin de mon côté. Il arrive jusqu'à l'ailière adverse qui veut passer de mon côte. Ah ah ah, mais c'est que tu ne me connais pas ma petite. T'es la première meuf que je vais plaquer de l'année ou même plus, je vais pas manquer cette opportunité. T'as pas choisie le bon jour pour te frotter à moi.

Je me baisse et lui fou un gros placage, elle s'écrase par terre. Un « Ouuuh » de la foule se fait entendre qui exprime la violence de ce placage. La fille a dégueulé le ballon en avant. Une fille de mon équipe récupère le ballon et fait la passe.

Le match se termine 62 à 7 pour l'autre équipe. Comme d'habitude, on perd. On ne change pas les habitudes comme je dis si souvent... je ne le dis pas si souvent que ça enfaite...

Enfin, bref. Une fois qu'on est changé et qu'on a mangé le buffet d'après-match, on rentre dans le bus. Comme d'habitude, je vais l'a où il n'y a personne pour être seule et je mets mes écouteurs. Je sombre dans mon monde sans vie social, pendant que les filles sont en train de gueuler des chassons girlie et parfois des chansons paillardes au fond du bus. Enfin, les chanson paillarde c'est pas souvent qu'on les entend, je sais même pas si elles en connaissent, hormis celle du tracteur, et encore, elles arrivent à se chier les paroles ces bandes de filles qui se prennent pour des rugbywomen.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant