La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]

Chapitre 110 | Drell

On vient de finir le premier entrainement de Sioule de l'année. Les garçons ne font que faire des blagues pourris, comme d'hab, ils n'ont pas pris de résolution sur ce sujet là, malheureusement.

Mon frère est reparti au Brésil, et il m'a promis de revenir tous les six mois en France. Pour moi, mais aussi pour Karner.

_ Viens, s'il te plaît, Drell, me fait Agrège quand je rentre dans le club house.

Je m'approche de lui. Je suis étonné que les garçons soient déjà tous dans le club house, avant moi. C'est louche, je dirais même que c'est anormal. Qu'est-ce qui se passe ? Il n'y a plus d'eau dans leurs douches ?

_ Qu'est-ce qu'il y a ?

Agrège n'est pas dans son état normal, on dirait qu'il essaie de se retenir intérieurement, il est beaucoup trop calme.

_ Je voulais te dire que j'adorais la nouvelle Drell, et que ton frère aussi l'aimait bien.
Hein ? Pourquoi il me dit ça ??

_ De quoi ? le questionné-je sans comprendre.

_ Tu prends de l'assurance maintenant. Tu embêtes les garçons, tu fais des croche-pattes à tout le monde quand ils marchent, tu t'amuses maintenant. Avant tu restais dans ton coin, tu restais enfermé sur toi-même.

Je souris timidement. C'est vrai que depuis un petit moment – je dirais, depuis que Harmes se lâche lui aussi – j'embête beaucoup les garçons. En plus, maintenant, je me sens bien en confiance dans l'équipe.

Mais je continue à me méfier un peu, Agrégé n'est pas dans son état naturel, il y a quelque chose qui cloche.

_ J'ai toujours été comme ça, c'est juste que je n'étais pas en confiance et que vous ne me connaissiez pas, dis-je en lui mettant un gros coup de poing dans l'épaule.

Etant beaucoup plus jeune, j'étais comme ça, je m'amusais. Mais ma bonne humeur et mon plaisir d'embêter les gens est partie avec le divorce de mes parents. Et j'ai tout perdu lors du décès de mon père.

Ah mon père. Je sais pas trop ce qu'il pense de là-haut, mais j'en suis sûr qu'il est fier de nous, de moi et mon frère. J'aurais aimé qu'il soit encore là pour nous voir, me voir, jouer à la sioule avec les garçons, me surpasser aux études pour faire ce que je veux, aimé un homme qui m'aime en retour. Je suis vraiment triste qu'il n'est pas voulu voir ce qu'on est devenu. Comme pour tout enfant, son père c'est l'homme indestructible, notre héros, notre model, l'homme parfait, mais le mien a eu une grosse faiblesse à un moment, et le voilà partie pour toujours. J'aurais voulu qu'il me voie, maintenant, qu'il soit fier de moi. Mais il ne peut pas me voir, maintenant il est entre quatre planche de bois et sous la terre...

Agrège sourit en se frottant l'épaule suite au coup de poing que je viens de lui donner. Je remarque que son sourire se change en sourire mesquin et il regarde derrière moi.

Je remarque aussi que Piero s'approche de moi, discrètement sur le côté. A quoi il joue ?

_ Dit Drell. Est-ce que tu as déjà volé ? me demande Piero en se mettant devant Agrège. Genre, comme un oiseau.

Hein ??? Je le dévisage en le questionnant du regard. Je sais pas pourquoi, mais je sens la merde arriver...

_ 3 – 2 – 1 – Saut !

Piero se baisse en me prenant par le bas des cuisses, un mec derrière moi, en fait de même et ils me soulèvent, comme un sauteur sur une touche. Ouaaaa...

Je me cogne violemment la tête contre le plafond qui est bas. C'était tout calculé ! c'était fait exprès ! Le bruit de ma tête contre le plâtre du plafond se fait entendre dans tout le club house.