Chapitre 89 | Agrège

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Ça fait maintenant 20h qu'elle dort. C'est à moi d'aller la voir.

J'ouvre lentement la porte de sa chambre. Elle dort tellement paisiblement. Elle est tellement mignonne.

Elle bouge pour se repositionner et elle ouvre les yeux, elle me regarde. Je m'approche d'elle en souriant. Elle est enfin réveillée.

— Ça va ma petite ? demandé-je en lui touchant la tête.

Sa tête est encore brulante. Elle me fait un petit sourire forcé, mais très mignon. Ses yeux ne sont pas totalement ouverts.

— Oui, ça va mieux, chuchote-t-elle.

Je lui souris.

— Tu te souviens de moi ? rigolé-je.

Elle souffle, visiblement déçu que je n'ai toujours pas perdu mon sens de l'humour.

— Tu veux manger quelque chose ?

— Je veux bien.

Sa voix est endormie, trop craquante.

— Allez, vient, je vais demander à Harmes de faire à manger pour toi. Il dira oui à tous les coups.

Elle élargie son sourire.

Je l'aide à se redresser et on sort de la chambre. Je l'amène dans la cuisine et je lui donne un doliprane pour qu'elle n'ait pas trop mal à la tête et à la nuque qu'elle ne fait que se frotter.

— HARMES ! crié-je dans le salon.

Il sort de son bureau en me regardant.

— Qu'est-ce que t'as ? demande-t-il avec son air toujours très accueillant.

— Drell est sortie de son lit, elle a faim.

Dès que mes mots ont atteint son oreille, il se déplace vers la cuisine.

Drell se tient sur la table de la cuisine en se tenant la tête. Il s'approche d'elle et lui touche vite fait la tête.

Je ne l'ai jamais vu aussi proche de quelqu'un. Quand j'ai eu la grippe, il ne me chouchoutait pas comme ça. J'aurais bien aimé qu'il me touche la tête comme il le fait à Drell, ou qu'il m'embrasse le front comme il a pu le faire ce matin.

— Si je te fais des pâtes, ça te va ?

— Je veux bien, souffle-t-elle.

Harmes sourit et fait des pates. Pendant ce temps, on parle vite fait.

— Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ? demandé-je très sérieusement.

— Ouais, je me suis pris un placage en cathédrale et un placage un peu trop haut.

Harmes me regarde avant de rediriger son regard vers Drell.

— Tu as mal quelque part ? demande Harmes qui se rapproche de la table pour être plus proche d'elle.

Elle lève sa tête et elle regarde Harmes.

— A part le coup et la tête, ça peut aller.

Harmes sourit et Drell baisse la tête.

— Tu ne devrais pas porter un collier cervical ? demandé-je.

— Ça sert à rien.

Je regarde Harmes qui a l'air dubitatif sur l'avis de Drell.

— Ça te permet quand même d'évité de faire de faux mouvements, ça pourrait te faire du bien.

— J'en veux pas, souffle-t-elle.

Je vais éviter de forcer pour aujourd'hui, on verra ça un autre jour, j'ai pas envie de l'embêter avec ça.

Harmes sort du jambon, de la crème fraiche et du fromage du frigo. Il découpe le jambon qu'il met dans un assiette, il égoutte les pâtes pour ensuite mettre le fromage rappé, la crème fraiche et le jambon qu'il termine de cuire à feu doux dans une casserole. Et il lui sert dans une assiette qu'il donne à Drell avec des couverts.

— Merci, répond-elle simplement.

Elle mange calmement, sous nos regard. Elle mâche lentement sans rien dire.

— Tu vas te reposer encore, dis-je. Tu dois rester encore au moins deux jours de plus pour être bien rétablie.

— Je peux pas rester avec vous ?

— Tu es fatigué, il faut que tu te reposes, répond Harmes en s'accoudant à la table.

Elle parait tellement fragile comme ça. J'ai envie de la protéger de tout ce qui pourrait lui faire du mal. Et j'imagine que le sentiment de Harmes est le même que le mien.

Il regarde Drell manger avec beaucoup trop d'attention. Il est comme obnubilé par elle. Durant les 20h qu'elle a dormir, il allait souvent la voire, même quand il n'avait pas à y aller, il y allait.

Il est tellement mignon ce mec ! Il est attentif aux gens qu'il aime.

Il a beau ne pas le montrer, mais si je suis en danger, il serait prêt à tout pour me sauver. Et c'est pareil pour toute l'équipe. Mais le pire, c'est avec Drell. Il s'occupe d'elle, il est attentif à tout ce dont elle a besoin. Il a beau faire comme s'il avait un cœur de pierre et qu'il n'est pas atteint par cette fille, mais ses actions le trahissent. Il est pas comme d'habitude avec cette fille.

Je le regarde avec un petit sourire. Il tourne le regard vers moi et quand nos yeux se rencontre, il se redresse en soufflant. Mon sourire s'élargie. Il est tellement mignon !

— J'ai prévenu Robbie et toute l'équipe que tu étais en sécurité avec nous, se décide à dire Harmes après un silence pesant. Et ton frère aussi, il voudrait te parler.

— Merci les gars, sourit-elle. Sans vous je serais vraiment mal en ce moment.

Harmes se rapproche d'elle.

— On n'allait pas te laisser avec ta mère. Mais juste un truc, ne nous fait plus jamais peur comme ça s'il te plait, charme-t-il avec une voix douce.

Je n'ai jamais entendu une voix aussi douce sortir de la bouche de Harmes ! Ça me fait trop bizarre. J'ai l'impression que ce n'est pas Harmes qui parle. C'est sa voix, mais c'est pas lui qui parle... vous voyez ce que veut dire...

— Mais grave ! On a cru que t'allais y rester !

Elle met sa main sur sa tête quand je parle fort. Oups. Harmes me fait un mouvement avec ses mains pour me dire de baisser le ton.

— Vous avez eu peur pour moi ? s'étonne-t-elle.

— Bah oui, avoue Harmes.

— Toi tu as peut-être vécu la chute, mais nous c'était encore pire. On a vu l'image au ralentie, j'interviens.

Un petit sourire se dessine sur son visage. Elle a l'air amusée.

— Vas te reposer dans ton lit, on se revoie demain matin, sourit Harmes en lui touchant le visage.

— Il faudrait qu'elle dorme avec quelqu'un cette nuit. On ne sait pas ce qui peut se passer, dis-je avant qu'elle ne se lève.

Harmes me regarde.

— Tu la prends alors.

— Non, je dors comme un bébé, il faudrait mieux que ce soit toi, tu ne dors quasiment pas de la nuit. Elle serait en sécurité avec toi.

Il la regarde longuement avant de me regarder.

— D'accord, elle dormira avec moi ce soir.

Il pourrait lui arriver des trucs dans la nuit. Elle pourrait faire une crise où je ne sais quoi. Il vaut mieux faire en sorte que s'il arrive un truc, que quelqu'un puisse agir vite. Et vu que ce mec ne dort pas de la nuit, c'est plus pratique pour surveiller Drell.

On monte à l'étage pour se poser dans nos lit. Drell rentre dans la chambre, suivie de près par le propriétaire.

Je sais qu'il va bien s'occuper d'elle. Il l'aime tellement !

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant