La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]

Chapitre 72 | Dams

Pourquoi Drell est partie du club house ? Je ne comprends pas ce qui lui arrive, elle est... bizarre. Je vais la rejoindre dehors pour en savoir un peu plus.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle se retourne et elle me regarde, avant de se reretourner et de regarder le stade.

— C'est Harmes, avoue-t-elle.

— Qu'est-ce qu'il a fait ?

Elle souffle.

— Rien, c'est juste que... je ne peux pas supporter sa présence.

— Il a fait ça pour ton bien tu sais. Il voulait que tu restes, mais il avait peur pour toi.

Elle baisse la tête en soufflant. Elle ne souffle pas car elle est soulé, mais c'est pour évité de craquer je penses.

— Tu as une équipe qui t'aime, et—

— Et je ne pourrai plus jamais y rentrer. Même si je le voulais, je ne pourrai pas, dit-elle en s'en allant plus loin.

Je la suis pour continuer la discussion. Elle a besoin de parler cette fille, elle ne parle jamais à personne de ses problèmes, elle se renferme trop sur elle-même.

— J'en suis sûr qu'en proposant à Harmes, il serait d'accord.

— Pour qu'il m'arrive la même chose ? J'en ai marre Dams. Je ne sors plus de ma chambre, je n'ai plus de vie social. Le seul truc qui a réussi à me redonner de la vie, à m'évader pendant un petit mois, c'était la sioule. Tu sais pas à quel point ça me tue de ne plus y jouer.

Elle ne va pas bien. Ça se voit. Elle est blessée au fond d'elle-même, et je pense que la délicatesse de Harmes en est pour quelque chose. Elle a les larmes aux yeux. Je m'approche d'elle et je la prends dans mes bras. Elle se laisse faire.

Ça lui fait du bien. Ça fait quatre mois qu'elle n'a pas eu de contact physique de tendresse avec quelqu'un. Je comprends que ça la réconforte.

— Calme-toi Drell. Tout va bien se passer.

Je m'écarte d'elle. Elle me regarde avec les larmes aux yeux, à la limite de tomber. Ce sont les nerfs qui lâchent. Elle a le droit de craquer, quatre mois qu'elle est enfermée dans sa chambre à réviser à fond.

— Ça va mieux ? lui demandé-je gentiment.

Elle hoche sa tête de haut en bas, en essuyant une larme avec son pull. Elle s'est adoucie. J'approche ma tête de la sienne et je lui embrasse le front.

— Oh ! Les Rokvers ! Vous venez ! fait Karner.

— On y va ? je lui demande d'une voix douce.

— Oui, allons-y.

On se retourne et on va voir les autres. Toute l'équipe, Karner et Agrège sont présent.

Drell s'est complètement remise de ce qu'il vient de se passer. Elle a une tête normal, sans expression. C'est fou comment elle peut changer d'expression facial. C'est comme un don.

— Tout va bien Drell ? Pourquoi t'es partie ? s'inquiète Carmo.

Ce mec est génial, il s'en fait pour tout les gars de son équipe, et encore plus pour Drell.

— Pour rien, t'inquiète pas.

Harmes sort du club house avec deux ballons neuf dans les mains. Il s'arrête quand il nous voit tous devant le club house.

— Vous n'êtes toujours pas dans les vestiaires ?! Grouillez-vous avant que j'vous rajoute dix minutes de gainage !

Ils partent tous en quatrième vitesse. Sauf moi, qui reste avec ma sœur.