La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]

Chapitre 87 | Harmes

Oh putain ! Non, pas elle. Pas Drell. Relève-toi ! Non. Ne reste pas inconsciente au sol ! S'il te plait ! Drell !

Tout le monde retient son souffle dans les tribunes. Un silence de plomb se fait, une atmosphère lourde et pesante, presque insoutenable.

Le médecin qui regarde comment elle va, lève la tête vers le banc et fait un signe d'appeler les urgences.

Oh putain... non... Pas cette fille.

Je descends des tribunes accompagné de Agrège, Karner et des garçons.

Je la vois, allongée sur l'herbe du terrain, sur le dos, le ballon pas trop loin d'elle qu'elle a lâché quand la première meuf l'a soulevé. Elle ne bouge plus. Elle est comme morte.

Lors de sa chute, elle est tombée sur le côté de droit la tête avec tout le poids de son corps. L'action s'est directement arrêtée, aucune fille n'a continuée en voyant la chute de Drell et l'arbitre a immédiatement sifflé en allant la voir, suivie de près par le médecin de son équipe.

L'arbitre met un carton rouge aux deux filles qui l'ont plaquée. Non mais quel idée de plaquer une fille comme ça ! On ne peut pas se permettre de jouer comme ça au rugby ! Même à la sioule ce genre de placage est sanctionné !

De longues minutes s'écoulent le temps que l'ambulance arrive. Drell est positionné en PLS avec une couverture de survie sur ses épaules. Le médecin reste à côté d'elle pour surveiller sa respiration et son pout, le médecin de l'autre équipe est venu l'aider. Elle n'a toujours pas bougé.

Robbie vient nous voir après être allé voir Drell. Il fait la gueule, il n'a pas l'air ravie de la nouvelle.

— Elle va comment ? demande Karner un peu paniqué.

Il tourne sa tête vers Drell qui n'a toujours pas bougé puis il souffle en nous regardant.

— Elle est inconsciente, mais elle respire. Ses pulsations sont trop lentes et c'est pareil pour sa respiration. Elle s'est prise un sacré choute.

— Tu sais si—

— On ne sait rien pour l'instant, Agrège. Elle respire encore, c'est le plus important.

L'ambulance arrive au bout de dix minutes interminables. Ce sont les minutes les plus longues de ma vie. Je ne me suis jamais fait autant de soucis pour une fille... ou même un garçon. C'est affreux comme cette fille peu me faire vivre les pires moment de ma vie.

Les secours sortent rapidement du véhicule avec tout le matos. Ils la mettent directement sous oxygène et ils la transportent sur un brancard après avoir fait des analyses. Elle part sous les applaudissement du publique et des deux équipes.

— Vous nous suivez en voiture ? demande Robbie en montant dans l'ambulance avec des papiers dans les mains.

— Bien-sûr, répondis-je.

On monte rapidement dans ma voiture et la voiture de Karner, et c'est partie pour l'hôpital. J'ai peur de son état vital, j'ai pas envie de la perdre, pour moi, et pour l'équipe. On a déjà perdu Olivio, on n'a pas envie de revivre la même chose avec sa fille.

Après une longue heure d'attente dans la salle d'attente, entre stress et anxiété, on peut enfin rentrer dans sa chambre.

On entre, toujours accompagné de Robbie. En entrant dans la chambre, l'image est difficile à voir. On y voie Drell, allongé dans un lit d'hôpital avec plusieurs machines à côté d'elle et un tube dans sa bouche pour la faire respirer. Elle est encore inconsciente.

— On l'a mis dans un coma artificielle pour éviter que son état ne se dégrade, elle peut se réveiller demain comme dans deux ans, nous dit l'infirmier. Elle n'a pas de grande séquelle au niveau de la colonne. Il est possible que si elle se réveille, elle ait des trous de mémoire. Elle a subi un gros choque au niveau de la tête qui a aboutie à un traumatisme crânien. Elle a vraiment eu de la chance de ne pas avoir eu des os qui se soient fracturés suite au choc, elle n'a qu'une entorse aux cervicales. Heureusement qu'elle a le coup musclé.