Je comprends la déception de Dams. Sa sœur n'est pas venue le voir partir. Et il n'est pas près de revenir, il a déjà demandé beaucoup de vacances cette année.
Je suis, moi aussi, très déçu que Drell ne soit pas venu. Je sais qu'elle est rentrée de la fac, je l'ai vue rentrer dans sa chambre vers 15h. Elle aurait quand même pu venir... Ça ne se fait pas de laisser son frère partir sans venir le voir.
Je vois que Karner est très attristé. Il n'aime pas les aurevoirs. Particulièrement celui-là, je pense.
On rentre chez nous sans rajouter de paroles. On se revoie ce soir de toute façon.
_ Elle n'est même pas venue pour son frère, dis-je d'un mine triste à Harmes en rentrant dans la voiture.
_ Elle lui en veut vraiment. Drell est une fille qui pardonne facilement, mais qui quand elle s'y met, peut-être une vrai tête de mule.
_ Tu ne peux pas lui parler ?
_ Elle ne veut pas entendre son nom, elle n'en a plus rien à foutre de lui.
Le pauvre Dams. Je le plein. Se faire renier par sa sœur...
On arrive quelques minutes après, devant la maison de Harmes. On entre dans la maison.
_ Viens avec moi, on va parler à Drell, me lance Harmes un peu sur la défensive.
Je le suis à l'étage. Il est déterminé à parler avec elle, vraiment.
Il ouvre la porte de la chambre de Drell d'un coup sec. Elle est là, sur son bureau, en train de réviser sur des fiches de révision.
_ Ton frère est parti, lâche Harmes froidement.
Elle se retourne et nous regarde. Harmes n'est vraiment pas content, il a la mâchoire contracté et le regard noir braqué sur Drell.
_ Tant mieux.
Harmes s'avance vers elle.
_ T'es sérieuse d'en vouloir à ce point à ton frère ? Tu ne sais pas dans quel état il était quand il est parti sans te voir.
_ Il n'a pas hésité à me quitter quand j'avais besoin de lui. Maintenant il a Karner pour le soutenir.
Harmes se retient de lui en mettre une, il la regarde avec un regard glacial. Je décide de prendre le relais pour essayer d'apaiser les tensions.
_ Drell, tu n'as pas à réagir comme ça avec ton frère. Il t'aime.
_ Non, il m'a laissé seul face à ma mère ! Il en rien à battre de moi ! Je suis là que quand il en a besoin...
_ Dit pas ça ! Il s'inquiète beaucoup pour toi ! intervient Harmes énervé. Il a fait des conneries, ça c'est sûr ! Mais ce qu'il veut le plus au monde, c'est te voir heureuse et près de lui !
Elle dévisage Harmes et se retourne sur son bureau.
_ Sortez s'il vous plait, je dois réviser.
On souffle et on sort de sa chambre. De toute façon, si on restait dans cette chambre, Harmes allait commencer à faire la moral à Drell, et quand Harmes fait la moral à quelqu'un, ce n'est pas délicatement.
***
La tension est vraiment tendue ce soir. On mange ensemble, mais pour une fois, je préfèrerai manger seul. Beaucoup de regards froids s'échangent, la tension est palpable.
Dès que Drell a fini de manger, elle se lève après avoir posé son assiette dans le lave-vaisselle et elle retourne dans sa chambre. On finit de manger dans le calme avec Harmes.
Je prends mon portable et je regarde les news en m'affalant sur le canapé une fois qu'on a tout débarrassé. Après quelques minutes, je décide d'aller dans mon lit. Je monte les escaliers, et juste avant de rentrer dans ma chambre, je m'arrête devant ma porte car j'entends Drell et Harmes parler.
_ Tu n'as pas à en vouloir à ce point à ton frère, Drell, dit le chef de la maison d'un ton doux mais à la fois dur.
_ Tu me l'as déjà dit. T'es pas obliger de me le rappeler.
_ Arrête de lui faire la tête, ça te fait du mal en toi. Ça te détruit de ne pas pourvoir lui parler. Arrête de faire ta tête de mule, tu sais que ton frère s'en veux. Il ne peut pas tout contrôler—
_ Il devrait essayer, coupe la jeune fille.
Un blanc s'installe dans la chambre. Je continue d'écouter sans rien dire.
_ Mon père t'a bien fait du mal, et pourtant tu ne m'en veux pas, reprend Harmes. Je t'en ai fait des coups bas moi aussi, et tu ne m'en veux pas pour autant. Tu m'as pardonné malgré les paroles froides que j'ai pu te dire.
_ C'est pas la même chose.
_ C'est à cause de moi qui tu es partie chez mon père et je n'ai rien fait quand tu étais chez lui. Et après, je t'ai exclu de l'équipe, et pas de la plus douce des manières. Je n'ai pas cru en toi au début, j'ai beaucoup douté de toi, et j'ai fini par te dire des mots blessants.
_ Mais c'est pas du tout pareil Harmes—
_ Si, c'est pareil, continue-t-il toujours avec cet voix douce et blessante. Tu pardonnes vite Drell, mais le problème, c'est que tu es arrêté par l'amour de ton frère. Tu l'aimes tellement que tu n'as pas envie qu'il te fasse du mal.
Elle ne répond pas. Harmes dit vrai.
_ D'entre nous deux, c'est lui qui a eu le plus peur quand tu étais chez Maxel. Il m'en a voulu pendant un bon moment de t'avoir laissé partir avec lui. Je n'ai jamais vue un amour de frère aussi fort. Il était prêt à quitter son travaille pour venir te chercher à main nue chez Maxel.
Elle ne répond toujours pas. Les paroles de Harmes son froide et sans amour, juste de la vérité.
_ Pense à ça Drell. Si il a pu te faire du mal, c'est parce qu'il t'aime et qu'il a peur de te perdre, dit Harmes avant de continuer. Moi aussi je t'ai fait du mal pour que tu sois en sécurité. Et c'est lui qui m'a supplié pour que tu reviennes jouer à la sioule car il voyait que tu allais mal.
J'entends qu'il se relève sans que Drell ne réponde quoi que ce soit. Il ouvre la porte de la demoiselle en la regardant.
_ Bonne nuit Drell.
Il sort de la chambre en laissant Drell seule dans sa chambre et dans ses tourments.
En fermant la porte, son regard croise le mien. Il semble un peu déçu de ce qu'il vient de faire, il à l'air de s'en vouloir. Je ne pense pas que Drell soit resté indifférente après le passage de Harmes.
_ Bonne nuit Harmes, dis-je.
_ Bonne nuit Agrège, rajoute-t-il tristement.
On se quitte en rentrant dans nos chambre.
Je repense aux mots de Harmes, même à moi ils m'ont fait mal. Il a utilisé une voix qui était douce et grave, mais ses paroles étaient très blessante. J'imagine que Drell doit être mal en ce moment. Que ça soit Harmes qui lui ai dit ça, ça ne doit pas rien lui faire. Mais il n'y avait que Harmes pour lui dire ces mots, personne d'autre n'aurait pu lui dire avec autant d'impacts qu'il a pu faire.
Je lui souhaite bien une bonne nuit, car la connaissant, déjà qu'elle ne dort pas beaucoup, mais ce soir, ce sera compliqué pour elle de dormir.

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La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]
FanfictionSi on enlève les règles du rugby, ça donne un sport dangereux : la Sioule. Un sport dangereux dont la réputation est très restreinte et malsaine, peu de personne connaissent ce jeu. C'est un sport de brute où il n'y a pas de sentiment, du moins c'es...