Chapitre 54 | Drell

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Je me retourne, et je voie ma mère. Je regarde le sol, puis je regarde Robbie.

— Tu n'aurais jamais dû me faire jouer, dis-je à Robbie.

Il me regarde et sourie.

— Pourquoi ? Tu joues super bien. Grâce à toi on a marqué deux essais qui ont été transformé.

— Tu vas te faire virer, et j'ai pas envie que ça t'arrive. T'es un super entraineur, rajouté-je.

Il s'approche de moi, et il me prend l'épaule.

— Ne t'inquiètes pas, vous réussirez à vous entrainer sans moi. Personne n'est irremplaçable.

— Mais personne ne sera comme toi.

— J'ai une idée, fait Maxel avec un sourire mesquin.

Pour une fois, je pense que je vais aimer son idée. Il regarde ma mère avec envie. Il pose sa bière sur la table et il s'en va vers ma mère qui discute avec le président. Il prend ma mère par la taille.

— Tu discutes avec qui mon amour ? dit-il.

— C'est qui lui ? fait le président choqué.

— Je sais pas, je ne l'ai jamais vue, répond ma mère en essayant de se défaire de ses bras.

— De quoi tu ne me connais pas ? Ça fait cinq ans qu'on est ensemble, tu as trompé ton mari avec moi.

— Tu me trompes avec un mec plus jeune ?! Mais t'es dégueulasse ! fait le président. Ne me parles plus jamais.

Il s'en va énervé. Je ne peux retenir un petit sourire à l'idée que ma mère se fasse enfin remballer par ce mec.

Maxel la dévore du regard toujours avec sa main sur sa hanche. J'avoue que ça me dégoute un peu de voir une image comme ça : ma mère dans les bras de Maxel, mais c'est marrant en même temps.

— T'es qu'un connard ! Pourquoi t'as fait ça ? demande ma mère avec sa voix insupportablement aigu.

— Me venger, et aussi pour te faire du mal, répond -il.

Ma mère à l'air d'être un peu perdu, elle ne sait pas trop quoi faire, mais en même temps, j'ai l'impression qu'elle n'est pas si touché par cette séparation. Si ça se trouve, elle faisait semblant de l'aimer pour me pourrir la vie... c'est dégueulasse de faire ça !

Maxel la lâche et se redirige vers nous.

— T'es qu'un gros connard Maxel, dit Robbie sur le ton de la rigolade.

— Je sais, mais au moins, tu ne te feras pas virer, dit-il fièrement.

— Et t'es fier de toi ? demande Lloyd.

— Totalement.

J'avoue que je suis contente que ma mère se soit enfin fait largué par ce président, mais j'ai aussi une arrière pensé : ma mère n'étant pas si triste par ce retournement de situation, elle aurait fait semblant d'aimer le président pour me faire vivre un cauchemar au rugby. Je n'imagine pas trop un humain faire ça, ça se fait pas, c'est inhumaine ! Jouer avec les sentiments des autres pour pourrir la vie de sa fille...

Après, j'avoue que je suis quand même contente ; quand il venait à la maison, c'était horrible. J'étais obligé de sortir faire un tour dehors pour être tranquille, ou le soir, de mettre mes écouteurs, si vous voyez ce que je veux dire... Il est horrible ce président. Ma mère faisait tout pour qu'il me déteste.

Je sens une main se glisser sur mes hanches, ce qui me procure une sensation de malaise. Je sais que c'est Lloyd. Je lève la tête vers lui.

— Tu rêves ma belle.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant