Je vois Drell s'éloigner de plus en plus de nous. J'en ai un pincement au cœur. Mais il est sérieux !?!
— Mais qu'est-ce que t'as foutu, putain ! m'énervé-je sur Harmes.
Je le pousse pour lui faire comprendre qu'il a fait une connerie. Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas peur de le prendre de haut.
— J'ai fait ce qu'il fallait faire, me répond-il en baissant la tête. Elle n'a pas à souffrir, encore une fois, à cause de moi.
— Mais tu viens de la laisser partir avec sa mère ! Elle va se faire défoncer !
— Je... j'ai pas envie de refaire la même connerie que j'ai faite quand Maxel l'a kidnappé.
Mais il est sérieux ? Est-ce qu'il se rend compte de la connerie qu'il vient de faire ? Il passe sa main dans ses cheveux tout en étant perdu.
— De la laisser partir ? Comme ce que tu viens de faire ? je le provoque.
Je ne le comprends vraiment pas. Pourquoi il vient de laisser partir Drell ? Il veut la protéger ? Mais il vient de l'envoyer en enfer !
— Je... elle ne peut pas rester avec nous... elle risque beaucoup trop avec nous... et surtout avec moi.
Je le regarde. Il a l'air affecté par cette nouvelle qui lui vient à l'esprit. Je ne l'ai jamais vue aussi perdu, il a l'air de réfléchir sans réussir à trouver de solution.
— T'as des sentiments pour elle ? demande Karner.
Bah voilà ! Je ne suis pas le seul à me poser des questions ! je ne suis pas parano ! Il a des sentiments pour cette fille ! C'est forcément ça. Il est perdu et il ne sait pas quoi faire. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre.
— Non, je ne récent rien pour elle. Elle ne mérite juste pas toute les merdes qui lui sont arrivé.
Je m'approche de lui en le regardant avec pitié.
— A cause de toi, elle ne nous a même pas raconter ce qui lui est arrivé chez Maxel, dis-je plus calmement mais avec de la aine dans ma voix.
Il baisse la tête.
En temps normal, je fais tout pour que Harmes ne se sente pas coupable au sujet de Drell. Mais cette fois-ci, il est le seul coupable de son sort. Je le regarde avec pitié. Jamais je ne pensais, un jour, avoir pitié de lui.
— Elle est où Drell ? demande Carmo qui vient d'arriver.
Il regarde les alentours pour être sûr qu'elle n'est pas là. Sa tête se décompose quand il ne voit que nous trois devant le club house. On baisse la tête de honte.
— Sa mère vient de la ramener chez elle, dit Harmes sans gêne qui à l'air de s'être rapidement repris en main.
— Mais... on avait des questions à lui poser ! Et vous, vous la laissez partir avec cette garce ! intervient Jore.
— Vous auriez pu la retenir un peu, qu'on reface connaissance. On avait tellement de chose à se dire, crache Herford en s'en allant.
Tous les garçon protestent dans son coin sans s'écouter. Ça crée un brouhaha horrible, et cette fois, aucun de nous ne s'opposera à eux. Et ils s'en vont rapidement, tous sur les nerfs, sans même nous adresser un regard ou une parole.
On le sait. On a fait une connerie.
***
Je regarde par la fenêtre de ma chambre. Je suis perdu dans mes pensées.
Quand je pense à ce qu'on va faire... Mais malheureusement, on est obligé. Harmes a raison, il y a trop de risque...
— On y va Agrège ?
Je tourne la tête. Harmes se tient devant la porte de ma chambre. Je baisse la tête et je sors de ma chambre. Je rentre dans la voiture de Harmes, et c'est partie pour le stade.
J'arrive au stade, avec la tête baissé. Harmes a le visage dur et le regard lointain et froid. Une fois arrivé, on met Karner au courant. Il n'est pas d'accord, mais après explication, il se résigne et il nous suit, lui aussi avec la tête baissé.
Les garçons arrivent un à un. On leur tchek tous la main et ils vont se changer dans les vestiaires. Et enfin, Drell arrive, en même temps que Carmo. Ils parlent, mais dès qu'ils nous voient, ils s'arrêtent devant nous en se taisant.
Drell baisse la tête en nous voyant, et elle la relève pour nous faire face. Elle se pose devant nous en attendant quelque chose. Elle ne sourit pas, elle n'exprime rien, comme si elle s'attendait à ce qu'on allait lui dire.
Je remarque qu'elle a un coup sur la joue qu'elle n'avait pas mardi dernier, sûrement qu'elle s'est pris un coup par sa mère.
— Tu quittes l'équipe, déclare Harmes sans pitié.
MAIS PUTAIN ! Fallait pas lui dire comme ça ! Mais c'est qui ce mec ?! En plus avec le capitaine à côté d'elle ! Putain de merde ! Mais il est trop con ce mec ! C'EST PAS POSSIBLE !!!
Elle nous regarde tour à tour et elle finit par baisser la tête en la hochant de haut en bas en se mordant la lèvre inférieur avec sa mâchoire qui se contracte légèrement. Elle semble affecté, mais en même temps, elle semblait s'y attendre. Elle fait un quart de tour et elle s'en va par le même chemin qu'elle vient d'emprunter avec son sac de sport sur son épaule droite, sans lever la tête et sans dire un seul mot.
Et c'est ce qui me fait le plus mal je crois, qu'elle ne rajoute aucun mot après cette annonce. Même pas de "salut" ou de "d'accord". Non. Aucun mot. Il n'y a que les paroles tranchantes de Harmes qui résonnent encore dans l'air.
Elle ne se retourne pas, même pas pour nous lancer un dernier coup d'œil. Elle s'en va, comme si elle ne nous connaissait pas. Sens avoir aucun remord, elle part de ce stade, avec l'intension de ne jamais revenir ici.
Carmo la regarde partir avec une tête d'étonnement. Il tourne son regard vers nous. Il nous regarde avec un regard accusateur.
— Alors c'est comme ça que vous comptez la sauver ? crache Carmo en hochant la tête à son tour. Bande de con.
Il s'en va dans les vestiaires, énervé. Je suis pose qu'aucun gars ne voudra faire l'entrainement aujourd'hui. Ils vont tous nous faire la gueule.
Quand on arrive sur le terrain, cinq minutes après, effectivement, tous les joueurs sont assis sur le sol et ils sont dans leur pensé.
— Allez les gars, on y va ! fait Harmes.
— T'as pas l'impression qu'il nous manque quelqu'un ? demande Edomne sèchement.
Comme je l'imaginais, Carmo n'a surement pas tenu sa langue, et il a fait savoir son point de vue à toute l'équipe.
— On a été obligé de la faire partir. C'est pour son bien, fis-je. Elle risque beaucoup trop sa vie en jouant à la sioule.
— Et après avoir regardé le règlement, il est dit que les filles ne sont pas autorisée à jouer à la sioule, rajoute Harmes.
— On vient de la retrouver, et vous la balancez dehors, dit Ferney sans se retourner vers nous.
— C'était un membre de notre équipe, rajoute Carle. Ce n'est pas une fille comme les autres.
— C'est une décision qui devait être prise par l'équipe entière, pas que par les entraineurs, intervient Carmo en relevant la tête vers nous pour nous faire face.
— Tu redescends Carmo, tu n'es qu'un joueur sur le terrain. Tu n'as pas à décider les ordres de tes entraineurs, déclare Harmes sèchement. Donc maintenant, on fait comme avant que cette fille arrive, on joue à la sioule.
Ils se taisent tous. Personne n'ose répondre à Harmes.
On fait un entrainement comme les autres. Il n'y a rien trop qui changent de d'habitude ; du moins, quand Drell n'était pas là ; aucun sourire, aucun rire, l'ambiance est plutôt palpable et désagréable.
Je suis pose qu'on ne saura jamais ce qu'il s'est passé chez Maxel et ce qu'elle a pu subir lors de son excursion. Je me faisais une joie de savoir ce qu'elle a pu vivre, comme tout les autres joueurs. Mais personne ne saura se qu'il s'est passé, et comme je la connais, elle va se renfermer sur elle-même. Et cette épisode va la hanter pendant longtemps.
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La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]
FanfictionSi on enlève les règles du rugby, ça donne un sport dangereux : la Sioule. Un sport dangereux dont la réputation est très restreinte et malsaine, peu de personne connaissent ce jeu. C'est un sport de brute où il n'y a pas de sentiment, du moins c'es...