— AVANCE JORE ! PUTAIN !
Bah non... il reste statique et il se fait renverser par le 10 adverse, et on perd le ballon.
Les trois coups de sifflet retentissent, c'est la fin du match. On perd 15 à 10... Si on avait eu Drell, on aurait pu gagner avec son coup de pied... Mais elle est pas là, et on a perdu. Les joueurs rentrent dans les vestiaires, on rentre avec eux pour leur faire une petite morale.
— On a bien mérité cette défaite, déclare Agrège. On n'a pas très bien joué, il faut plus avancer quand vous avez le ballon dans les mains.
— C'est pas fini pour les défaites les gars, le week-end prochain, on joue contre les Scots pour la Sioule15, intervient Harmes en baissant la tête.
— Ça veut dire que—
— Oui, me coupe-t-il. Drell jouera surement contre nous.
Les joueurs regardent le sol, ils ont l'air pensif. Ça va être dur pour eux, ils vont devoir jouer contre Drell... en plus, on joue chez nous. Mais il n'y a pas qu'à nous que ça va faire mal, Drell aussi va s'en vouloir, surtout en revoyant son terrain, son vestiaire, ses anciens coéquipiers...
On sort des vestiaires pour les laisser se changer tranquillement, et on va au club house. On y retrouve les coachs de l'autre équipe.
— Elle est pas là votre fille ? demande un des coachs avec un grand sourire.
Comme s'ils n'étaient pas au courant, ces cons ! Toute les équipes sont au courant que Maxel détient la seule fille qui joue à la sioule ; et qui était dans notre équipe avant.
— Très marrant, tout le monde sait où elle est, répond Agrège sur les nerfs.
— J'ai l'impression qu'elle vous manque. Si elle aurait été là, je ne pense pas que vous auriez perdu.
— T'as fini ? lui demandé-je sèchement pour qu'il se la ferme.
— J'ai appris, il n'y a pas longtemps, qu'elle allait jouer avec les Scots. C'est vrai ?
— Ta gueule Joe, crache Harmes.
— Alors, c'est vrai. Elle vous à laisser tomber, déclare Moal avec sourire.
On s'écarte d'eux pour éviter d'exploser la gueule à un des deux gars. Elle ne nous a pas laisser tomber, elle a été forcé à intégrer leur équipe... et j'en suis sûr qu'elle s'en veut pour ce choix. Je la plein, elle a pas à se sentir coupable, c'est à cause de Maxel... c'est inhumain ce qui lui fait, rien que pour l'avoir dans sa putain d'équipe.
Les joueurs arrivent, toujours avec la même tête. Si on perd déjà contre cette équipe, on peut dire adieux à Drell.
On ne réussira pas à la récupérer... Je perds espoir. Même en y mettant le plus d'envie possible sur le terrain, ils seront au-dessus de nous. Après, on verra combien de point on se prend dans la gueule le week-end prochain, et ça nous donnera une idée de la raclé qu'on se prendra...
— Tu penses qu'on a une chance de gagner contre les Scots ? me demande Agrège.
Je baisse la tête et la relève pour le regarder.
— C'est bien ce que je pensais aussi, répond-il.
— On ne réussira pas à la sortir de là, dis-je en baissant la tête.
— J'aurais tant aimé la revoir avec un sourire sur les lèvres. J'en suis sûr que ça fait longtemps qu'elle n'a pas eu un seul sourire, si petit soit-il.
— Elle me manque, avoué-je. J'ai envie de la revoir dans l'équipe. Ça me fait de la peine de voir l'équipe aussi peu sûr d'elle.
— Il faudra faire sens elle maintenant. Mais on donnera, quand même, le meilleur de nous pour la récupérer !
— Faites attention à ce que vous dites les gars, les joueurs pourraient vous entendre, nous dit Harmes.
— De toute façon, ils le savent qu'on a aucune chance de la récupérer, dis-je.
— Moi, j'ai un espoir. On est peut-être pas à la hauteur, mais je pense qu'on peut gagner, pour Drell. On ne la laissera pas tomber.
— C'est vrai, déclaré-je. Jamais on ne laissera tomber un membre de notre équipe.
Une fois le buffet d'après-match fini, on part dans le bus. Les gars font la tête. En temps normal, même si on a perdu, il y a de l'ambiance. Mais là, même Carmo n'est pas d'humeur. C'est horrible de voir à quel point un membre de l'équipe peut manquer quand il n'est pas là.
Je m'avance vers le fond du bus, Carmo est, comme toujours, sur la place de milieu, mais il a ses écouteurs aux oreilles. Je passe dans l'aller, ils ont tous les écouteurs ou les casques, comme à l'aller, et ils regardent par terre, ou par la fenêtre. Personne ne parle.
Une fois arrivé devant Carmo, il enlève ses écouteurs pour m'écouter.
— Elle est où l'ambiance ?
— J'ai pas envie, j'ai pas la fois, me répond le capitaine.
— C'est dommage, Drell n'aimerais pas vous voir dans cette état, elle vous dirait de continuer à vous éclater, que ce soit dans le bus ou sur le terrain.
— Ouais, mais j'ai vraiment pas envie.
Je me retourne et repars à ma place. C'est triste ce qu'il se passe. J'ai l'impression que Carmo à des sentiments pour Drell. Peut-être que je me trompe, que c'est juste une amitié entre joueurs, mais ça me perturbe, je ne l'ai jamais vue aussi dépité. Mais j'avoue qu'on s'attache facilement à cette fille...
— Il a pas l'air un peu triste le capitaine, non ? me demande Agrège.
— Si. Je comprends pas pourquoi il est aussi abattue sur lui-même.
— J'ai l'impression qu'il s'était vraiment attaché à Drell.
Je réponds en inclinant légèrement ma tête de haut en bas.
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La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]
FanfictionSi on enlève les règles du rugby, ça donne un sport dangereux : la Sioule. Un sport dangereux dont la réputation est très restreinte et malsaine, peu de personne connaissent ce jeu. C'est un sport de brute où il n'y a pas de sentiment, du moins c'es...