La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]

Chapitre 99 | Drell

J'me fais trop chier. J'en ai marre d'être ici. Il n'y a rien à faire chez Harmes.

Et si j'allais voir mon ancienne équipe de rugby ? On est samedi matin. Si les entrainements n'ont pas changé d'heure, ils commencent à 10h. Et il est 9h40. Il me faut quinze minutes pour y arriver.

Je pourrais retrouver le président ! Il m'aimait bien, et moi aussi j'aimais bien parler avec lui. J'étais pendant plusieurs année la seule fille, et il n'était pas contre les filles qui jouent au rugby. Il était même à fond avec les filles dans ce club.

Je préviens Agrège et je pars. Harmes est partie je ne sais où. Chaque samedi, il part je ne sais où. Franchement, je m'en fiche d'où il va, tout le monde a le droit à son petit jardin secret.

Harmes est comme moi, il garde beaucoup de chose pour lui, et il ne raconte pas sa vie. J'ai beau être proche de lui, il ne veut pas parler de son passée. Je le comprends, quand il me demande aussi mon passée, je ne réponds pas. Mais ce con sait déjà beaucoup de choses a mon sujet à cause de mon frère et de mon père avec qui il est - ou il était - très proche.

En quinze minutes, j'arrive au stade de mon ancienne école de rugby. J'ai passé mon enfance ici. J'ai tellement de bons souvenirs.

Je rentre dans le club house du stade. Il y a quelques parents d'enfant et des bénévoles. Je les salut, même si je ne connais personne.

Je m'approche du bureau et j'y rentre. Le président est bien dans le bureau. Toujours dans son fauteuil roulant. Sur ce que j'ai pu comprendre, il jouait pilier étant plus jeune. Et sur un mauvais mouvement en mêler, il a eu un problème à la colonne. Et du coup, il a perdu la mobilité de ses jambes.

En me voyant rentrer, un grand sourire vient se former sur ses lèvres.

— Drell ! Que me vaut ta visite ? me dit Freddy.

— Salut Freddy, je me suis dit que ça ferait plaisir de revenir sur les lieux de mes premiers pas dans le rugby.

— Ça fait un bail qu'on ne t'a pas vue, qu'est-ce que tu deviens ?

— Eh bien, tout va plus ou moins bien. Je continue le rugby, et je me débrouille bien.

— Tu as été contacté par la FFR, non ? me question-t-il.

Ce mec connait tellement de personne qu'il a dû l'entendre sortir de je ne sais où.

— Oui... mais ma mère a répondu négativement à la demande.

— La saleté ! lâche-t-il.

— Après c'est pas très grave, c'est la vie. Et sinon, qu'est-ce que devient le club ?

Il pousse son fauteuil pour être plus proche de moi.

— Tout se passe bien, Deb est de retour cette année pour entrainer les minimes.

— Génial ! Je vais aller le voir alors !

Deb est mon ancien entraineur en minime. Il m'a beaucoup apporté dans mon rugby. Il est hyper cool comme hyper sérieux aux entrainement, il savait gérer les garçons quand ils faisaient les cons.

— Je t'accompagne, je dois aller voir Jean, qui entraine les poussins.

Je le pousse pour l'aider à rouler, ça lui évite de faire des efforts, et puis ça m'amuse de l'aider.

Une fois arrivé sur le terrain, je repère vite Deb qui donne des consignes aux minimes. Il y a bien plus de filles qu'avant, je dirais qu'il y a maintenant 20 à 30% de filles dans l'école de rugby. Je rejoins Deb en laissant Freddy faire ses affaires.