Chapitre 40 | Agrège

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C'est le moment d'aller remotiver les troupes ! ALLER ! Il est temps d'aller prévenir du pacte avec Maxel ! ça leur redonnera de la force et l'envie de jouer !

— Bouge ton cul, Agrège ! me cri Harmes du bas de l'escalier.

— C'est bon ! J'arrive ! Ronchon...

Je prends mon sac à dos et je descends.

— Les gars vont nous attendre !

— Ils seront contents quand on leur dira la nouvelle, je m'enthousiasme.

— Oui, mais il faudra travailler dur, me répond-il en fermant la porte de sa maison à clé.

— Et tu vas t'entrainer ?

— Faudra en parler avec l'équipe.

Je fais un signe d'acquisition de la tête. Harmes a le physique pour jouer, il fait de la musculation tous les jours, mais il manque sûrement de technique. C'était un très bon joueur avant, mais il a du perdre son talent depuis.

On arrive au stade, tous les garçons sont déjà arrivés, et Karner aussi. Ils font la tête, comme à leur habitude depuis que Drell est partie. Mais ils sont là, personne ne manque. Toujours présent, c'est ce qui fait la force du groupe.

Je m'approche d'eux, sans avoir d'expression facial. J'ai beau le réjouir de la nouvelle, ce n'est pas pour autant que le match est gagné.

— Allez-vous mettre en tenu, on a un énorme entrainement qui nous attend, déclare Harmes.

Ils vont tous dans les vestiaires pendant qu'on prépare l'entrainement. Ils arrivent tous, quelques minutes après, en faisant la même tête sans expression. Je regarde Harmes et Karner, et je tourne mon regard vers les joueurs.

— Avant de commencer l'entrainement, on doit vous dire un truc, commencé-je.

Ils me regardent tous.

— On a fait un pacte avec Maxel. Dans six semaines, on joue un match contre son équipe, et le gagnant récupère Drell, déclare Karner.

— Et comment tu veux qu'on gagne contre une équipe comme ça ? remarque Carmo.

— Pendant six semaines, vous allez en bouffer des entrainements, annonce Harmes.

— Et Harmes devra jouer, aussi, rajouté-je.

Tous, font une tête bizarre et regarde Harmes.

— Il va jouer avec nous ? demande Nico pour être sûr d'avoir bien entendu.

— Oui, il jouera et s'entrainera avec vous.

— Mais c'est trop bien ! s'illumine Carmo. Vous vous rendez compte les gars, si on gagne, on récupère Drell. Il faut qu'on donne le meilleur de nous, on doit se déchirer aux entrainements, quitte à avoir des courbature pendant une semaine !

Leurs têtes s'illuminent et des sourires se dessinent sur les lèvres.

— Par contre, durant ces six semaines, surement qu'elle intègrera l'équipe des Scots si elle craque, déclare Harmes.

— C'est pas grave, elle a le droit de craquer. On réussira à la récupérer, renchérie Herford.

— On ne lui en voudra pas, rajoute Arro.

Ça me rassure qu'ils le prennent bien, je ne pensais pas que ça aller autant leur remettre les idées en place.

Ils se mettent directement en position de gainage, et personne ne tombe durant les cinq minutes, c'est très étonnant. On fait un entrainement où il faut esquiver les plots, sauter par-dessus des barre, faire une passe et plaquer le boudin.

On voie qu'ils ont de l'envie, il fallait juste remotiver les troupes. Je ne les ai jamais vues aussi appliqué et y mettre autant de force. C'est impressionnant !

Je n'avais jamais vue Edomne faire d'aussi beaux drops et d'aussi belles pénalités. C'est pas encore parfais, loin de là, mais il y met de la conviction.

J'espère qu'on gagnera ce match, même si j'ai un gros doute. J'ai peur qu'on ne le gagne pas. Que va-t-il se passer si on le perd ? Que va devenir Drell ? Et nous ? Ce sera invivable. Je ne pourrais pas vivre avec cette défaite sur la conscience, aucun de nous ne le pourra. On l'aura perdu pour toujours.

Harmes donne des conseils à Edomne pour tirer au pied. Karner et moi, donnons des conseils aux autres qui font le parcours. C'est tellement bon de revoir une équipe en forme et prêt à tout défoncer.

— Aller vous changer les mec, l'entrainement est fini, dis-je.

Je me retourne pour regarder ce que Harmes fait. Il va montrer à Edomne comment on tire un pénalité correctement. NONN !!!! Ça fait des années qu'on ne l'a pas vue taper une pénalité ! FAUT PAS QUE JE RATTE CA !!!!

— Putain, Karner ! Regarde Harmes ! gueulé-je à Karner pour qu'il se retourne.

Harmes pose le ballon sur le tee et il se recule. Karner me rejoint avec une tête de choqué.

— Noooon ! Il va pas taper dans le ballon quand même ?

Il s'élance et tape dans le ballon avec précision. Sa technique est très précise et son coup de pied est fort. Le ballon passe entre le poteaux, tranquillement.

— Tu vois, c'est comme ça qu'il faut que tu face. Vas te changer maintenant, dit Harmes en lui tapent l'épaule.

Harmes ramasse le tee et va chercher les ballons derrière les poteaux. Quand il revient vers nous, on lui fait un grand sourire.

— Qu'est-ce que vous avez, bande de con ? demande-t-il.

— Ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vue frapper dans un ballon face aux poteaux, je m'excite.

— Il reste droit comme un piquer quand il frappe, il lui fallait bien un exemple, se justifie-t-il.

— Avoue, t'as aimé, dit Karner.

— Je ne dirais rien, j'ai pas à vous en parler.

Le petit Harmes ne veut pas avouer ses ressenties ! Petit cachotier...

— Tu veux pas être notre buteur pour le match contre les Scots ? je lui demande.

— Puis quoi encore ? Tu veux me péter le genoux ?

— On strap tout ça et ça passe, on te sort si tu as mal et t'es remplacé par Edomne, propose Karner.

— On verra ça, dit-il en posant les ballons avec les boudins et les boucliers.

— On verra ça avec l'équipe, ajouté-je.

On range le matériel et on va au club house. Les garçons y sont déjà.

— Tu t'es remis à frapper dans des ballons, Harmes ? fait Carmo avec un sourire narquois.

— Ta gueule, rétorque-t-il.

— Je te veux comme buteur dans mon équipe pour le match contre les Scots ! rajoute Carmo en s'approchant de lui.

— On verra ça, dit-il en partant dans le bureau.

Je m'approche de Carmo, il regarde Harmes.

— Il a changé depuis que Drell est arrivé, remarque-t-il.

— Ouais, j'ai remarqué ça.

— Tu penses qu'il a des sentiments pour elle ?

Il est malade ! Ce mec avoir des sentiments, c'est impossible. Quoi que, tout ce qui était impossible, c'est réalisé...

— Je ne pense pas, il se sent coupable du sort de Drell.

Il tourne son regard vers moi, ce qui me fait le regarder dans les yeux. Il a un peu de peur dans son regard.

— Tu penses qu'on peut gagner le match ?

— Je n'en sais rien du tout. J'espère. On a nos chances, mais ça reste la meilleure équipe depuis plusieurs années.

Il souffle longuement.

— Il ne manquerait plus qu'on perde ce match, et Drell en même temps.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant