Chapitre 70 | Drell

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Je m'en doutais de toute façon... Au moins j'aurais du temps pour me préoccuper de mes études.

Je suis vraiment à deux doigts de péter un câble : je viens de me faire rejeter par des gens en qui j'avais confiance. Et pourtant, je n'accorde pas ma confiance à tout le monde, mais j'ai réussi à me faire remballer. Ça fait mal... très mal...

C'est pour ça que je n'aime pas faire confiance aux gens, ça finit toujours pareil. C'est comme l'amour, ça finit toujours par une rupture.

Mes yeux deviennent humides.

Je sais qu'ils l'ont fait pour ma sécurité, mais c'est de la façon qu'on me l'a dit. Ça fait vraiment très mal. Harmes n'a vraiment aucune pitié, aucun cœur...

Ils n'ont même pas pris de risque, dès que je reviens, ils me balancent par la fenêtre. Ça s'fait pas... Ils auraient pue essayer de trouver une solution. Mais non...

Je suis tellement déçu par leur attitude. Je n'ai même pas pu dire aurevoir à l'équipe, même pas à Carmo.

Et j'aurais tellement aimé leur raconter ce qu'il s'est passé chez Maxel. J'ai du mal à dormir à cause de ça. Et j'en suis sûr que si j'en parle à quelqu'un, je me sentirai un peu mieux. Mais cette histoire est condamnée à rester dans ma tête.

La nuit dernière je me suis réveillé plusieurs fois en sursaut en pensant que j'étais encore chez Maxel. J'étais obligé d'allumer la lumière pour me rassurer.

Quand j'arrive chez moi, je ferme la porte de ma chambre à clé et je m'écroule sur mon lit. Quelques larmes coulent, mais je me reprends vite et je commence à rattraper mes cours.

Quelques heures plus tard, j'entends quelqu'un frapper à ma porte, c'est ma mère. Elle frappe comme une dégénérée.

J'ouvre la porte. Et bim ! une baffe dans la tête. Je trébuche et me prend la poignet de la porte dans le nez. Je saigne du nez maintenant, génial !

— Tu es allez au stade aujourd'hui !

Elle me met un coup de poing dans le nez. Voyant que je saignais déjà, elle s'est dit que ça allait être marrant de me faire pisser le sang par le nez.

Je me tiens le nez. Je vois le sang de mon nez couler par terre malgré ma main qui essaie de stopper le sang. J'enlève ma main et je la secoue d'un mouvement sec pour enlever le sang.

— Je t'interdis d'aller à la sioule !

— De toute façon, on vient de m'exclure de l'équipe.

Elle me regarde avec un sourire.

— Ça c'est bien ma fille, retourne dans ta chambre.

Elle me pousse dans ma chambre et elle s'en va.

Je ferme la porte en me retenant de la claquer et je vais sur ma chaise de bureau en prenant un mouchoir et j'essaie de faire de mon mieux pour stopper le saignement.

Quelques minutes après, la sonnette de la porte d'entrée retentie dans la maison. Ma mère va ouvrir.

Quelques secondes après, j'entends quelqu'un toquer à ma porte. Je n'y prête pas attention. Je suis préoccupé a essayé de faire arrêter le sang de couler de mon nez.

— Ouvre Drell, c'est Harmes. Je viens te rendre tes affaires.

Putain, non, pas lui... N'importe qui, mais pas lui. S'il vous plait... j'veux pas le revoir.

— Dégage, dis-je sèchement. J'suis occupé.

— C'est quoi ces traces de sang par terre ?

Je souffle. Qu'est-ce que je peux inventer ?

— Ma mère s'est coupé le doigt.

— Je viens de la voir, elle n'a pas de blessure. Ça s'entend que tu parles du nez, ouvre Drell.

Putain, quel forceur.

— Qu'est-ce t'en à faire de moi ? Poses mes affaires devant la porte et laisse-moi tranquille !

— Ouvre Drell, je ne partirai pas avant de t'avoir vue.

Je souffle. Je me mouche vite fait pour enlever le sang, mais ça ne suffit pas. Le sang continue de couler. Je prends un bout de papier que je me mets sous le nez et j'ouvre la porte. Il est bien devant la porte avec deux sacs à moi remplie dans les mains.

— C'est bon, tu m'as vue. Maintenant rends-moi mes affaires et part s'il te plaît.

Il me pousse et il entre dans ma chambre de force. Il ferme la porte et il pose les sacs sur le bureau.

— Montre-moi ça.

— Dégage d'ici Harmes, j'veux plus te voir.

Il chope ma nuque et il m'enlève la main qui est sur mon nez. Il me touche mon nez, ça me fait légèrement mal.

— Tu n'es pas passé loin du nez cassé. T'as eu de la chance que ta mère ne te frappe pas encore une fois.

— Lâche-moi, et dégage ! dis-je en dégagent ses mains de mon visage.

Il s'écarte et il ouvre un sac pour y sortir un truc. Il se retourne vers moi avec un visage dépourvue d'émotion.

Je regarde sa main. Il tient mon ours en peluche. Oh ! Mon doudou ! Ça fait une éternité que je ne l'ai pas vue ! Je le prends et je lâche un petit sourire.

— On ta balancé de l'équipe pour ton bien. La rumeur sur le fait qu'on soit ensemble va vite se propager, et les autres équipes vont probablement te vouloir du mal. Et si tu continues la sioule, tu te feras démonter par les autres équipe, à cause de moi. Je n'ai pas envie que tu souffres, encore une fois, à cause de moi. Et dans le règlement de la sioule, il est dit que les filles n'ont pas le droit de jouer à la sioule.

Il me regarde dans les yeux. Je me sens soudainement en confiance avec lui. Je baisse la tête.

— On ne se reverra plus du coup, et les garçons non plus je ne les verrai plus.

— Oui, c'est mieux comme ça. Ils ont été très attristés de savoir que tu quittais l'équipe. Ils auraient voulu que tu leur raconte ton séjour chez Maxel.

— Je voulais vous en parler.

Son regard se porte entre mon nez et mes yeux. Il me regarde comme si quelque chose le dérangeait. Il baisse la tête en soufflant avant de parler.

— Je te laisse, j'ai pas envie de t'embêter plus que ça.

Il prend la direction de la porte.

— Il n'y a pas une autre solution ? demandé-je avant qu'il ne parte.

Il souffle en regardant le sol. Il dirige son regard vers moi.

— Non. On ne doit plus se voir, plus se parler, et faire comme si tu n'avais jamais joué à la sioule, répond-il sèchement.

— Mais—

— Il n'y a pas d'autre solution Drell ! Arrête un peu de chipoter et fais ce qu'on te demande ! Tu ne vas manquer à personne de toute façon. Pourquoi revenir dans une équipe qui t'as déjà oublié. Ils se sont habitués à ne plus t'avoir sur le terrain.

Ses paroles sont sèches et blessantes. Je sens les larmes me monter. Ça fait vraiment mal des paroles comme celles-ci. Surtout que je lui faisais confiance, à lui et à toute l'équipe.

Peut-être que Maxel avait raison. On ne peut faire confiance à personne et on doit avancer seule dans la vie.

Je ne peux plus parler. Je suis abasourdie par le comportement de Harmes. Après, c'est le fils de Maxel, je ne peux pas en attendre plus de sa part. C'est dans ses gênes d'être méchant, sec et sans cœur.

Une larme, que je ne peux pas retenir, perle sur ma joue. Mon regarde est braqué sur lui, à la recherche d'une quelconque once de fausse parole dans ses yeux... mais je ne vois que de la haine. Ses traits de visages sont tirés, il est énervé.

J'en suis sûr maintenant : ce mec ne m'aime vraiment pas. Jamais il ne m'a considéré comme un de ses joueurs.

— Bonne journée Drell, rajoute-t-il toujours avec sa voix sèche en partant.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant