La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]

Chapitre 60 | Drell

Voilà. Ça fait plusieurs jours que je suis ici maintenant, toujours dans cette foutu maison. Je ne fais rien de très passionnant, à par rester dans ma chambre, aller à l'entrainement de sioule et taper des pénalités dans le jardin.

Je ne sais pas comment vont mes anciens coéquipier. Maxel ne veut pas que je leur parle, il ne veut même pas me donner de leur nouvelle. Il dit que ça ne sert à rien vue que je ne compte plus pour eux. J'imagine que c'est vrai, étant donné qu'ils ont perdu le match, ils savent que ça ne sert plus à rien de penser à moi. Je les comprends.

Je prends mon assiette et mes couverts ainsi que ceux de Maxel, et je les range dans le lave-vaisselle. Maintenant que je peux me balader partout chez lui, je mange midi et soir avec lui. Je peux vous dire qu'il n'y a aucune discussion qui se forme entre lui et moi, le peu de truc qu'il me demande, je réponds le plus simplement possible avec le moins de mot possible.

Alors que je range les assiettes dans le compartiment fait pour, j'entends la sonnette d'entrée. Je me relève en regardant Maxel qui se lève et qui va ouvrir la porte. Je ferme la porte du lave-vaisselle et je me redresse. Je passe un coup d'éponge sur la table pendant que j'entend la porte d'entrée s'ouvrir.

— C'est quoi c'te fille ?! fait Maxel avec une voix froide.

Je sors de la cuisine après avoir balancé les miettes dans la poubelle et l'éponge dans l'évier. Je compte tracer ma route pour aller dans ma chambre, mais quand je vois Greguer à l'entré avec une petite fille dans ses bras, je m'arrête et je regarde la scène. J'ai envie de voir comment Maxel va réagir.

— C'est ma fille, je voulais t'en perler. J'ai une vrai copine maintenant, déclare-t-il timidement.

— T'es sérieux ? Tu oses venir ici avec ta... fille ?!

Je trouve écœurant que Maxel réagisse comme ça. Un père n'a pas à rejeter son fils car il a une copine et une fille. C'est tout simplement dégueulasse de sa part de faire ça. Il ne lui reste qu'un fils, et il est prêt à s'embrouiller avec lui, juste parce qu'il lui présente sa fille.

Maxel se retourne et me voit.

— Prend la p'tite avec toi, on doit parler avec Greguer, me lance Maxel en fusillant Greguer.

Greguer pose sa fille, je lui prends sa main et on va dehors. Une fois dans le jardin, je m'accroupis pour être à son niveau et je lui souris.

— Tu t'appelles comment ? demandé-je gentiment.

— Oiana.

— C'est un très jolie prénom, moi c'est Drell. Tu veux jouer à quoi ?

— Tu connais des jeux ? me demande-t-elle timidement.

C'est qu'il n'y a pas beaucoup de jeu à faire ici... Je réfléchis et je vois le ballon de rugby posé à côté de moi. Je prends le ballon et je lui montre.

— Tu connais le rugby ?

— Non, me répond-elle en regardant le ballon.

— Ça te dit que je t'apprenne à jouer au rugby ?

Son sourire s'élargie.

— Oui !

Je lui explique vite fait comment on fait des passes simple.

Ça me rappelle quand j'ai commencé le rugby, j'étais bien plus âgée qu'elle, j'avais dix ans. Alors qu'elle, elle doit avoir quatre ans, je pense. Ça me rappelle de bons moments. Quand mon père venait m'encourager au bord des terrains, il ne venait pas souvent me voir à cause de son boulot, mais le peu de fois qu'il venait, ça me faisait très plaisir. Je me sentais bien avec les garçons, j'étais la seule fille. Mais quand on parlait de mon équipe, on pensait directement à la fille qui était plus « forte » que les garçons. C'était le bon temps.