Chapitre 41 | Drell

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Je me réveille par terre, sur un sol froid, dans une atmosphère glacée et humide. J'ouvre les yeux, il fait sombre. Me revoila dans le cagibi...

Je n'ai plus mal au ventre, enfin au foie... C'est passé, heureusement, car ça faisait vraiment hyper mal.

Au moins, je ne suis pas assise sur un chaise... mais par contre j'ai le pied qui est encore accroché à cette putain de chaine. Il m'a pris pour un clébard.

Que faire maintenant ? Je suis bien trop épuisé physiquement pour faire quoi que ce soit. Alors j'attends. Je ne me suis jamais sentie aussi épuisé physiquement. Je peux à peine me relever. Je sens mes muscles diminuer à vitesse grand V. Petit à petit, je m'assoupie.

— Drell.

J'ouvre doucement les yeux. Au début j'ai l'impression de voir Harmes dans la pénombre. Mais ma vision se corrige rapidement, et mon sentiment d'espoir disparaît en voyant Maxel.

— Ça a l'air d'aller mieux, ma petite.

Je prends une décharge de peur. Je m'écarte immédiatement en voyant ses pieds à quelques centimètres de moi.

— Je peux recommencer à te faire souffrir.

Je me mets en boule contre le mur.

— Tu as de quoi avoir peur ma petite. Mais, tu sais, ma proposition tien toujours.

Il a toujours son sourire horrible. J'ai tellement peur de ce qu'il pourrait me faire...

— Tu ne veux toujours pas ?

Je réponds négativement de la tête. Même si, je commence vraiment à me demander si je ne vais pas céder à sa proposition.

— Tu sais ce qu'il t'attend alors, dit-il en prenant un opinel dans sa poche.

Deux gardes arrivent derrière lui et me prennent par les épaules.

— Vous me l'amener dans la salle de sport.

Les gardes me détachent le pied de la chaine et me portent jusqu'à une grande salle de sport. Maxel me rejoint rapidement.

— Vu que tu aimes tant faire du sport, je vais t'en donner. Tu vas commencer par me faire cinquante pompes.

Je me mets en position j'en fait une trentaine avec la force qu'il me reste. C'est difficile, mais je me dis que si je ne termine pas, il pourrait me faire encore plus mal.

J'en peux plus, 31 – 32 – 33... Non, je peux plus. Je pose mon corps par terre. Je me prends un coup de pied dans les côtes. Ouche...

— Dégonflée, tu recommences à zéro !

Je me relève difficilement et je recommence, on fait ça cinq fois, je n'y suis pas encore arrivé... J'arrive pas à aller plus loin que vingt pompes, c'est trop dur...

— Place au gainage, tu vas souffrir. Cinq minutes de gainage !

Je me mets en position et il place son pied sur le bas de mon dos et il appui. Oh, non, c'est trop lourd. Je lâche, et je me reprends un coup de pied dans les côtes, c'est le sixième... Je commence à avoir mal très mal.

— T'as mal ? me demande-t-il.

Je réponds négativement de la tête.

— Tant mieux, car c'est pas près de se terminer.

Je me relève et repart pour cinq minutes de gainage. Pour les deux premières minutes, il ne fait rien, ensuite il remet son pied. Qu'est-ce qu'il est chiant... Et comme prévue, je lâche.

J'attends dix petites secondes pour me reposer et je repars.

Il me pousse pour que je tombe. Putain. Je tombe, je me remets en position, je retombe, je me remets en position.

Il me laisse enfin tranquille, j'ai tellement mal aux abdos. Mais je ne lâche pas.

— Toujours pas mal ? Peut-être que ça va te faire du bien ça ?

Il sort un couteau de sa poche. Oulalala ! Qu'est-ce qu'il va faire avec ça ? J'arrête mon gainage et je me recule le plus possible pour être en sécurité.

— Là, tu as peur, me dit-il en s'approchant de moi.

Je me cache le ventre pour le protéger.

— Je ne t'ai pas dit d'arrêter !

Je me remets en gainage en continuant à regarder son couteau qu'il range dans sa poche.

Pendant trois heures, il m'en fait baver. Il me menace avec son couteau.

Il me donne enfin une petite pause, je reprends mon souffle et il me laisse boire au robinet de la salle de sport. Quelle gentillesse !

— Ta pause est finie !

Je reviens en me tenant les abdos. J'ai du mal à tenir debout, je suis exténuée, mes muscles sont horriblement douloureux. Il me regarde longuement, il regarde sa montre et il redirige son regard vers moi.

— Amenez là à la salle de bain pour qu'elle se mette en tenu, dit-il sèchement à ses gardes.

Ils me transportent jusqu'à la salle de bain où sont entreposés des habilles et des crampons. Oh non... Il veut me faire faire l'entraînement avec son équipe à tous les coups. Je m'habille quand même. Je n'ai pas envie de me prendre encore des coups.

Je sors de la salle de bain, les gardes me prennent sous les bras et ils m'emmènent dans une voiture. On arrive au stade. On m'emmène devant l'équipe de Maxel.

— Tu ne veux toujours pas jouer avec nous ? me demande Maxel.

— Non, toujours pas, répondis-je en soufflant de fatigue.

— On va quand même te faire manipuler le ballon au pied, pour voir ce que tu vaux, me sourit Lloyd gentiment.

Le truc, c'est que je n'ai plus de force. Je réussirais jamais à mettre le ballon entre les poteaux.

Il me donne un ballon et un tee, et il me positionne à vingt mètres des poteaux. Je pose le ballon, je prends de l'élan.

Concentre-toi. Tu peux y arriver. C'est facile, tu mets toute ta force dans ce coup de pied. Le truc qui est gênant, c'est qu'il y a toute son équipe qui me regarde.

Je m'élance et je tape le ballon avec force, il rentre entre les poteaux.

Je continue de tirer, pendant au moins quinze minutes. J'en peu plus, beaucoup de ballon ne passent pas. J'arrive à cadrer, mais je n'arrive pas à mettre la force. C'est limite si j'arrive à tenir debout. Le seul truc qui me fait tenir debout, c'est la peur... Imaginez si Maxel recommence à me frapper dès que je tombe à terre de fatigue.

Une fois que j'ai balancé tous les ballons qu'on m'a passé pour la cinquième fois, je m'allonge par terre, exténué, à bout de force.

— Va te changer Drell, tu as des affaires propre dans le vestiaire arbitre, me dit Lloyd en s'approchent de moi.

— Attend un peu, soufflé-je avec une voix épuisé. S'il te plaît.

J'ai mes bras sur mon visage. Je suis K.O. Je n'ai qu'une envie, c'est de m'allonger sur un lit et de dormir. Mais malheureusement, ce soir, je n'aurais que le sol froid pour dormir...

— Aller, va prendre une douche, il y a tout ce qu'il faut dans ton vestiaire.

Je me relève difficilement. Lloyd me mène au vestiaire arbitre. J'y rentre, je m'allonge sur le banc, le truc le plus confortable que j'aurais de la journée. Le meilleur moment de la journée.

Enfin un peu de repos, seule avec moi-même, dans une salle potable, avec une douche. Ça fait tellement du bien de prendre une douche. J'oublie tout. La chaleur de l'eau m'emplie de joie et de satisfaction. Je suis tellement bien. Ça me fait limite oublier où je vais dormir ce soir.

Je souris bêtement face à ce moment de bonheur.

C'est fou comme un rien peu faire du bien.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant