Chapitre 93 | Harmes

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Je me sens tellement mal. Pourquoi je lui parle comme ça ? Pourquoi je lui ai donné un coup dans ses mains ? Je n'ai pas à lui en vouloir, ce n'est pas de sa faute si j'ai mal. C'est même elle qui va me permettre d'avoir moins mal...

Et le pire, c'est qu'elle ramasse ce que je lui ai fait lâcher et qu'elle me le pose – en le balançant – à côté de moi pour que je n'ai pas à me lever pour en prendre. Je n'ai pas à la traiter comme ça. Mais je me sens tellement faible dans cette état là, je ne peux m'empêcher d'être violent. Et en plus avec Agrège qui me laisse seul avec Drell. Le salaud.

Je déteste me sentir faible, ça me rappel le moment où je me suis pété le genoux. J'étais tellement inutile à ce moment-là, même quand je marchais avec des béquilles, je ne servais plus à rien – comme maintenant.

J'ai tellement la haine envers mon père. J'en suis sûr que c'est lui qui m'a fait le coup. Il ne peut pas supporter de perdre le titre après cinq ans de victoire consécutive.

Je dois m'expliquer avec lui.

Je prends un médicament que Drell m'a si gentiment apportée. Elle est tellement gentille, et moi, je ne sais même pas lui rendre... Elle doit tellement me prendre pour un con, et elle a raison. Je ne suis qu'un con...

Je prends mon portable et j'appelle mon père. Il répond rapidement.

— Qu'est-ce que tu veux ? me demande-t-il d'une voix dur.

— Ça t'amuse de me faire du mal.

— Comme ça ?

Vas-y, nie.

— Tout à l'heure, je me suis fait agresser par un mec. J'ai une plaie en bas du ventre maintenant.

— Comme c'est bête. Mais malheureusement, ce n'est pas moi. Je n'oserais pas faire du mal à mon fils, pas à ce point-là.

— Arrête de mentir, je sais que tu en es capable, dis-je.

— Non, je n'en serais jamais capable. J'ai beau te haïr, je ne peux pas demander à un de mes hommes de planter un couteau dans le corps de mon fils. Je tiens trop à toi. Tu restes mon fils, même si tu ne m'aimes plus à cause tout ce que j'ai fait. Pour ton genoux, c'était un accident, jamais je n'aurais pu te faire aussi mal intentionnellement.

Ses paroles sont réelles, sa voix n'est pas malicieuse. Je le sais, il dit la vérité. Ça se sent quand il dit la vérité. Et franchement, je n'aime pas quand il est comme ça.

— Tu m'aimes vraiment ?

— Plus que tu ne le croies. Depuis que ton frère m'a ramené sa fille chez moi, je peux te dire que j'ai réalisé ce qu'était la famille. Et je m'en veux de t'avoir fait du mal.

— Arrête. Arrête. C'est pas possible. Tu es sans cœur !

— On a tous un point sensible, et moi, c'est la famille. Comment ça va ta blessure ? Tu as mal ? fait-il.

— Ouais, mais...attend. Arrête. Pourquoi tu prends de mes nouvelles maintenant ?!

— Je m'inquiète pour toi, là. Tu ne sais pas à quel point je peux tenir à toi.

— Tu m'dégoutes. D'abord tu me voles Drell, tu me nargues avec. Et là, maintenant, dès que je l'ai récupéré et qu'on gagne la SIOULE15, tu changes de point de vue sur moi.

— Je te promets que je tiens à toi, c'est juste que j'ai du mal à exprimer mes sentiments devant les gens. Je les exprime par la violence et par le duel.

— Depuis quand les gens font ça. Arrête ton baratin. Ciao Maxel.

— ATTEND ! Je sais qui a pu te faire ça.

— Bien-sûr. Comme ça, je t'enlève de ma liste des suspects, grogné-je.

— Non, je te promets. Sur la tête de Oiana !

Il vient de jurer sur la tête de sa petite fille ? Il est sérieux là ?

— Tu tiens même pas à cette fille, soufflé-je en me frottant les yeux.

— Si, je te jure que j'y tient. C'est ma petite fille, et je l'adore. Drell lui a appris le rugby, et depuis, quand elle vient chez moi, je joue avec elle, et on s'éclate. Elle est tellement mignonne cette fille.

— Je rêve, dis-moi que je suis dans un rêves. Je ne croirai jamais ce que tu m'dis.

— Ne me croies pas si tu veux, mais je te dis que c'est Ulrich. Quand je suis venu avec Drell, il voulait marchander pour l'avoir. Mais j'ai refusé. Ce mec veut faire du mal à Drell. Olivio lui a fait du mal, souvient toi, il lui a volé le bouclier sur une essaie, à un point d'écart à la dernière minute du match.

— Tu ne sais pas quoi inventer, ciao Maxel.

Je raccroche sans attendre de réponse.

Putain, imagine qu'il dise la vérité. Il semblait être touché par ses paroles. Il faudra que je demande à Greguer pour en être sûr.

Non, mais maintenant mon père m'aime comme un fils. C'est simple de revenir quand tu as fait du mal à quelqu'un. Il m'a broyé tous mes rêves en m'écrasant le genoux. Je ne peux plus jouer à la sioule à cause de lui ! C'était une joie de jouer à la Sioule, au côté de Olivio, mon ancien coach, et avec Dams pas loin, et quelques gars que je coach maintenant. J'adorais fouler le terrain de mes jambes, faire des crochets, plaquer, courir. Putain... qu'est-ce que ça me manque cette époque...

Je ne le crois pas, c'est pas possible. Maxel ne peut pas m'aimer.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant