La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]

Chapitre 11 | Drell

Aujourd'hui, les garçons jouent un match de sioule. Avec Dams, on part pour le stade. Je n'ose pas trop lui parler, de peur de le déranger avec le match. Mais lui ne semble pas très concentré sur le match qu'il va jouer dans un peu plus d'une heure.

— C'est cool que tu viennes encourager notre équipe.

— Je viens juste te regarder jouer.

Ma voix n'était peut-être pas très sympathique, mais je me suis forcé à venir le voir jouer alors que j'avais des cours à réviser. Je fais ça car il part dans peu de temps et j'ai envie de passer le plus de temps possible avec lui.

Un blanc se fait pendant un petit moment entre nous deux, mais je sens qu'il a envie de me dire quelque chose.

— Tu sais Drell, la sioule c'est moins dangereux que ce que tu t'imagines, et puis faut avouer que cette équipe est très convivial.

J'ai l'impression qu'il essaie de se convaincre lui-même en disant ça, je suis persuadé qu'on me cache quelque chose. Pourquoi on me dit tout le temps que c'est un sport qui n'est pas dangereux ? s'il n'est pas dangereux, arrêtez de me le dire.

Je le regarde sans pour autant répondre et le blanc persiste jusqu'au stade, comme si parler de ça allait poser des problèmes ou déranger.

Quand on arrive au stade, on sort de la voiture, et mon frère me fait une dernière remarque.

— Après, tu fais comme tu veux, mais les garçons t'aiment bien et ils aimeraient que tu restes avec eux.

J'ignore sa remarque et on s'avance vers le club house. J'ai conscience que les garçons ont l'air de bien m'aimer, mais qu'est-ce qu'il me dit qu'ils se comporteront encore comme ça quand mon frère ne sera plus là ?

On retrouve toute l'équipe dans la salle de réunion qui est dans un coin du club house. L'autre équipe n'est pas encore arrivée, mais elle ne va surement pas tarder.

On est tous assied sur des chaises et on écoute les conseils et les encouragements des coachs, ils en profitent pour redonner quelques plans de jeu.

Une fois que les coachs ont fini de parler, tous les joueurs sortent, et moi je ne sais pas quoi faire... Je reste ici ? Je sors dehors en attendant que le match commence ? Ouais, je vais faire ça, je vais sortir et attendre que le match commence, faudrait pas que je dérange les garçons avant leur match.

— Viens ici Drell, tu vas rester avec nous pour éviter que l'autre équipe ne te voit avant le match, me dit Karner.

Pardon ?

— Pourquoi ?

— Parce que, répond Harmes avec son ton sec.

Ok, on va arrêter de poser des questions...

On attend une dizaine de minute avant d'aller devant le vestiaire des garçons. Pendant qu'on attendait et que Harmes et Karner parlaient, Agrège a accompagné l'équipe dans leur vestiaire quand elle est arrivée.

On est maintenant devant les vestiaires des garçons et on attend qu'ils soient habillés. Dans un vestiaire un peu plus loin, on entend les crampons de l'équipe adverse grincer sur le carrelage.

Karner s'approche de la porte et toque.

— Vous avez fini les gars ?!

— Ouais, c'est bon, dit une voix derrière la porte.

J'aperçois une personne sortir d'un autre vestiaire et jeter un regard furtif vers moi, quand il réalise je ne sais quoi, il tourne nettement la tête vers moi et il me fixe en beuguant. Il fait une tête bizarre, un peu comme s'il était choqué de me voir. Qu'est-ce qu'il a lui ? Il a vu un fantôme ?