Chapitre 58 | Karner

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C'est le dernier entrainement avant le grand match.

Les garçons sont à fond, ils sont déterminés à gagner, ça se voit sur leur façon de jouer. Ils sont précis, et avec Harmes en capitaine, ça les met encore plus en confiance. Mais un problème se pose : celui de Harmes et son genoux. Il a beau se l'échauffer avant l'entrainement, il s'arrête à chaque fois avant la fin pour éviter de se faire trop mal.

En ce moment-même, il est sur le banc, en train de se tenir son genoux. Je vais le voir.

— Pas trop mal ? demandé-je en arrivant devant lui.

— Comme d'habitude.

Il frotte son genoux machinalement pour le masser et le détendre, mais ça ne semble pas l'apaiser.

— Tu vas pouvoir jouer demain ?

— Oui, t'inquiètes pas, vous me faite jouer les quarante premières minutes, et c'est bon.

Je fais un signe de haut en bas avec ma tête en regardant son genoux qui est légèrement gonflé.

— Tu sais que Maxel et Lloyd ont appeler Dams pour son anniv, me dit Harmes.

Je lève la tête, un peu perturbé par la nouvelle qu'il vient de m'annoncer. Comment ça ?

— Avec Drell ?!

— Ouais, c'est Dams qui me l'a dit. J'en reviens toujours pas... Mais je te jure, ils ont fait exprès de l'appeler pour que Drell et lui puissent se parler vite fait pour son anniv.

— C'est énorme !

A croire qu'il y a une part d'humanité dans chacun d'entre nous, même les gens sans cœur comme Maxel.

L'entrainement se finit sur des paroles de notre capitaine pour motiver l'équipe. Il n'hésite pas à parler un peu de Drell pour les motiver, mais pas trop non plus. Il faut éviter de leur bourrer le crane avec cette histoire, ils connaissent les enjeux.

Les joueurs rentrent chez eux, après s'être douché, sans boire de bière. Et on en fait de même.

Je rentre chez moi. Je mange tout seul, comme à mon habitude. Malgré mon physique plutôt sexy, je n'ai pas de meuf. J'ai beau faire le mec hyper proche des nanas, je ne veux aimer personne. Et les filles ne m'attirent pas tant que ça, je ne me vois pas avec une fille si vous comprenez ce que je veux dire.

Mon gros problème, c'est que je n'ose pas en parler. J'ai peur de me faire rejeter par les autres, surtout par l'équipe. Je les aime tellement, je n'accepterais pas qu'on m'exclut de l'équipe à cause de mes goûts, que je ne peux même pas changer au passage. Du coup, je le garde pour moi, même si c'est difficile. Je sais qu'ils ont l'esprit ouvert, mais j'ai trop peur. Si ça se trouve, ils vont s'imaginer que je suis ici rien que pour les mater, mais c'est absolument faux. Je reste professionnel à la sioule, et je les considère comme ma famille.

Je me pose dans mon lit, et je ne dors pas. Je vais visiblement avoir du mal à trouver le sommeil ce soir, comme beaucoup de garçons, j'imagine. Le match de demain me fou tellement de pression, je ne fais que me demander ce que Drell deviendra si on perdait le match...

***

Je me réveille vers midi. Je me lève, je me prépare, et je pars pour le stade.

Je suis le premier arrivé. J'ouvre donc le club house. Harmes et Agrège arrivent pas longtemps après moi. Agrège vient me rejoindre dans le bureau pendant que Harmes va prendre place sur une chaise dans la salle de réunion, comme à l'habitude des joueurs. Il a l'air d'être dans son monde, dans sa bulle. Il a ses écouteurs, sa capuche sur la tête et il a la tête baissé. Il sait ce qu'il doit faire, il est prêt pour le match.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant