Chapitre 82 | Harmes

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Je suis réveillé par une odeur qui me dérange beaucoup et qui me sort de mon sommeil. Elle est puissante et nauséabonde. Presque irrespirable.

J'ouvre les yeux. Arg ! Non ! Mais arrête de péter Piero ! Putain ! Il lâche de ces pets ! Le truc ça a la même force qu'une bombe atomique ! Pourquoi il pas signé dans l'armée plutôt que dans une équipe de sioule !

Je sors précipitamment mais discrètement de ma chambre en respirant l'air frais du couloir. AH ! DE L'AIR !

Je vais dans la salle de bain pour me réveiller et essayer d'enlever ce petit mal de tête. Je mets de l'eau dans mes mains une fois le robinet ouvert. Je ferme les yeux pour me déposer l'eau fraiche sur le visage. Alors que normalement, je me mets au moins trois coups d'eau, je m'arrête au bout du premier et j'ouvre les yeux en revoyant l'image d'hier soir. Je pose mes mains sur l'évier après avoir violemment refermé le robinet, en contractant mes poignets.

Putain. Qu'est-ce qui m'a pris ? Je voulais tellement l'embrasser. Et j'aurais réussi si ce con de Agrège n'avait pas foiré ! Comme à chaque fois ! Il ne sait rien faire à par foiré !

Je me regarde dans la glace.

Pourquoi je ne l'ai pas embrassé ? J'aurais dû le faire malgré cet enfoiré et ces gars qui nous regardaient. J'en avais tellement envie... Mais je me suis dégonflé et j'ai perdu tout mes moyens. J'ai eu peur de la forcer, qu'elle ne soit pas attirée par moi, comme je peux l'être par elle. Elle a tellement eu de problème avec l'amour que j'imagine qu'elle est comme moi : sans cœur. Et pourtant, cette fille est rentrée dans ce putain de froid entouré de béton armé et m'a réchauffé la partie la plus inatteignable de mon corps. Elle a réussi à casser ce que mon père et la vie m'a forgé.

Maintenant je vais passer pour un dégonflé. J'ai eu une chance de le faire, mais je ne l'ai pas fait.

Je me suis sentie tellement con et déplacé quand ce bouffon de Agrège s'est mis à parler en haut de l'escalier, et encore plus quand tous les autres se sont plein. J'avais qu'une envie, c'était de tuer Agrège et les autres. J'avais envie de monter les escaliers et de retrouver ces enculés pour leur exploser la gueule. Mais quand j'ai vu Drell qui était aussi perdu que moi, j'ai laissé tomber et je me suis apitoyé sur mon sort au lieu de finir ce que j'avais commencé. Et elle s'en est allé. Est-ce qu'elle aurait aimé que je l'embrasse ? je sais pas... et franchement, je ne préfère pas le savoir. Je n'ai pas envie de tomber dans ses filets. Je ne la mérite pas.

Je prends une grande inspiration. Ça va mieux, je crois.

Je rallume l'eau et je me mouille le visage. Ça fait du bien.

Quand je sors de la salle de bain. Agrège sort en même temps de sa chambre. Ne l'étripes pas, Harmes ! Reste calme ! Respire sereinement !

En me voyant, il court vers moi en s'agenouillant devant moi.

— Hooooo ! Je suis désolé Harmes ! Ne m'en veux pas ! S'il te plaît !

Je lui fou une baffe dans la gueule. Celle-là, elle me démangeait. Et franchement, il la méritait.

— Ta gueule, putain ! chuchoté-je. Il y en a qui dorme encore !

Je lui tends ma main pour le relever. Il l'attrape et je le tire.

— Je suis désolé pour hier soir, je suis qu'un con putain.

Ah ça, c'est sûr, mais ce qui est fait est fait. Il continue son monologue en parlant de ce qu'il aurait dû faire, mais je ne l'écoute plus. Je suis dérangé par la porte de la chambre de Drell qui s'ouvre. Laissant Drell sortir de cette pièce, habillé d'un short de sport en tissu souple et d'un tee-shirt de rugby – qu'elle a déjà porté en entrainement. Ses cheveux, qui sont réunis en un chignon fait à la vas-vite qui part en couille total, mais c'est mignon. Ses yeux sont d'abord éblouis par la lumière avant de s'y habituer en même temps qu'elle ferme doucement la porte.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant