Chapitre 74 | Drell

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Ils sont tous content et en même temps outré de savoir ce qu'il s'est passé chez Maxel. Je raconte très mal les histoires, mais j'arrive quand même à m'exprimer. Je mets bien trente minutes à tout raconter en essayant d'inclure les détails.

Entre-temps, les garçons me posent des questions. Ils me demandent comment j'ai réagi quand ils ont perdu. Ou ce que j'ai ressentie quand j'ai accepté d'être dans l'équipe de Maxel. Enfin, plein de question comme ça.

Une fois fini, ils me serrent tous dans leur bras. J'avoue que ça fait du bien. Même de parler comme ça à l'équipe, ça me permet de révéler une chose qui me tue l'esprits depuis plusieurs mois.

— Je suis content que tout ça soit fini, m'avoue Karner.

Je lui réponds avec un sourire sincère.

— Tu n'as pas peur que ça recommence ? me demande Carmo.

Oui. J'ai encore peur. Mais je ne veux pas l'avouer.

— Non, cette histoire est finie, répondis-je dans le plus grand calme.

Il me fait une tête comme s'il ne me croyait pas.

Quelques minutes après, c'est l'heure de repartir chacun chez nous. C'est la dernière fois que je les revoie, et ils me font fait un énorme câlin avant que je ne parte. Ils sont trop mignons.

Quand arrive le tour de Agrège et de Karner, je m'approche d'eux. Ils me serrent dans leur bras. Je trouve ça gênant, comme avec les garçons. Mais je les laisse faire, ça leur fait tellement plaisir et à moi aussi ça me fait plaisir.

Harmes ne me calcule même pas. Il rentre dans sa voiture sans me saluer. C'est pas grave. Il est sympa ce mec, mais il ne faut pas trop lui en demandé. Il s'est déjà excusé, et ça m'a fait beaucoup de bien de savoir qu'il s'en voulait. Et son petit cadeau m'a fait plaisir, son bracelet n'est peut-être pas parfait, mais je le trouve très jolie.

Je rejoins mon frère dans la voiture et on s'en va du stade. Quand on rentre à la maison, ma mère n'est toujours pas arrivée. Je suis pose qu'elle ne reviendra pas avant demain. Elle fait ça tous les soirs depuis un mois.

Je ne l'ai pas souvent vue depuis que je suis revenu ici – quatre mois – , mais ça ne me dérange absolument pas. Car les seuls fois que je la vois, elle me frappe ou elle me gueule dessus. Et mon frère n'est au courant de rien, et je pense que c'est mieux comme ça. S'il savait ce qu'il pouvait arriver quand ma mère s'y met.

***

Je suis réveillé par un bruit bizarre et incessant. Il est fort et il vient de la fenêtre. Je lève ma tête, encore un peu somnolante. Les volets sont ouverts, et la fenêtre aussi est grande ouvre. Et un mec est assied dans l'encadrement de la fenêtre.

— Comme on se retrouve Drell, fait le mec. Tu te souviens de moi ? C'est moi qui t'ai endormie pour t'amener chez Maxel la première fois.

Il descend de la fenêtre, de ce fait, il est dans ma chambre. Je me lève dans un mouvement sec, en aillant peur.

— T'as peur ? demande-t-il en prenant un mouchoir de sa poche. Viens ici miss, je ne vais pas te faire de mal.

Un sourire orne son visage. Il n'y a que son sourire et ses yeux bleu que je peux distinctement voir. Il me fait peur. Je me recule au fur et à mesure qu'il avance. Je ne peux plus parler. Mon cauchemar recommence. J'ouvre la porte à grande vitesse en tentant de m'échapper. Il me suit en courant.

— Il n'y a personne de toute façon chez toi. Tu peux allez où tu veux, personne ne viendra te sauver.

Il arrive à me faire un placage avant que je n'arrive à atteindre la chambre de Dams. Je suis collé au sol, avec ce mec sur moi. J'essai de me débattre, mais c'est compliqué. Il me donne un violent coup de poing dans les côtés, ce qui me fait lâcher un grognement de douleur.

Il brandie le mouchoir sur moi.

— DAMS ! crié-je. S'IL TE PLAIT ! REVEILLE-TOI !

Le mec me pose le mouchoir sur le visage.

L'odeur nauséabonde de ce mouchoir humide rentre dans mes poumons. J'ai du mal à respirer et l'odeur me pique la gorge. Mes yeux se ferment sans que je ne m'en rende compte. Et mon esprit me quitte pour sombrer dans un épouvantable sommeil.

***

Je retrouve doucement mes esprits. Mes yeux s'ouvrent petit à petit.

Je me trouve dans une chambre. C'est une chambre que je connai, mais ce n'est pas la mienne. C'est une chambre de chez Harmes. Oui, c'est ça. Je suis chez Harmes. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi je suis ici ?

Ah oui ! Un mec est venu dans ma chambre. Et il m'a endormi. Mais pourquoi je suis chez Harmes ? C'est peut-être mon frère qui m'a amené ici.

Je me relève du lit, avec un mal de tête. Je souffle. J'ai pas envie que ça m'arrive encore une fois. J'ai déjà assez souffert.

Je me relève, une douleur sur les côtes me prend. Je regarde, j'ai un hématome bleuté sur la côte droite. Je souffle et j'ouvre la porte.

Le couloir qui est illuminé par le soleil me donne un mal de tête plus intense. J'entends des gens parler en bas de l'escalier. Ils rigolent. J'entends la voix de mon frère. Ça me rassure de l'entendre.

Je remarque qu'il y a un short et un tee-shirt à moi dans un sac ouvert. Je les mets pour évité de sortir en pyjama, et je descends.

Agrège, mon frère et Harmes se trouvent assieds autour de la table du salon de Harmes avec une tasse devant eux et des croissants. Ils me regardent tous.

— Ça va, ma sœur ? demande mon frère.

Je réponds d'un petit signe de tête en me tenant la côte droite avec ma main gauche.

— Bien dormie ? me demande Agrège.

— Y'a mieux quand même, répondis-je en m'assaillant sur la chaise à côté de mon frère.

— Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?

Je hoche la tête de haut en bas pour répondre à mon frère.

— Heureusement que tu m'as appelé, sinon tu repartais chez Maxel, me dit mon frère en me frottant le dessus de la tête avec sa main. Il n'avait pas l'air de savoir que j'étais là, il pensait que tu étais seule à la maison.

Je sourie. Mais mon sourire disparait quand je pense à ce soir, à ce qu'il peut m'arriver ce soir. Vue que Dams repart cette après-midi, je vais me retrouver seule à la maison. Et ça va recommencer, mais je ne pourrais pas y échapper.

Je baisse la tête à cette pensé.

— Qu'est-ce qu'il y a Drell ? me demande mon frère en posant sa main sur mon épaule.

— Tu pars cette après-midi, dis-je doucement.

Son visage se durcie. Il souffle.

— C'est vrai.

Il lève la tête vers Harmes et Agrège. Un silence se fait autour de la table, assez gênant et pesant.

— Elle peut rester ici ? demande Agrège avec un sourire en regardant Harmes.

Harmes lance d'abord des éclairs à Agrège avant de me regarder sans expression facial. Il semble réfléchir en me regardant.

— A une seule condition, signalé-t-il en se redressant de sa chaise et en croisant ses bras sur son torse.

On le regarde tous avec un regard interrogateur. On attend qu'il continue sa phrase. Il laisse un suspens pendre dans la pièce. On attend qu'il parle, mais ce con prend un croissant et le fout dans sa bouche pour faire durer le suspense.

— Et ? force mon frère.

Il mâche le bout de croissant qu'il a mis dans sa bouche, en regardant chacune des personnes présente autour de la table, jusqu'à arrêté son regard bleu sur moi. Et il avale, l'air décontracté, pendant qu'on attend sa réponse, avant d'annoncer sérieusement avec un semblant de sourire sur ses lèvres :

— Tu reprends la sioule.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant