La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]

Chapitre 20 | Harmes

Je m'en doutais que Maxel allait la vouloir, il est tellement prévisible ce mec. Il me désespère.

Elle n'est pas en sécurité chez sa mère. Tant qu'il y a son frère, ça va, mais dès qu'il va partir, elle ne va plus être en sécurité.

Je sens mon portable vibrer. Je le sors de ma poche, c'est Maxel qui m'appelle. Bah tien.

Je fais un signe à Agrège pour lui dire que c'est Maxel qui m'appelle. Il me fait un oui de la tête. Drell ne comprend pas tout ce qu'il se passe.

Je pars dans la cuisine et je décroche.

— Ouais, qu'est-ce tu veux ? dis-je avec mon ton froid.

— Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas parlé, mon fils.

— J'veux pas te parler.

— Pourquoi tu décroches alors ?

Le mec veut kidnapper ma joueuse et il me demande pourquoi je décroche ?

— Tu veux faire quoi de Drell ?

— Ça ne te regarde pas, répond-il avec son air agacent.

— T'as pas intérêt à la toucher.

— Elle joue aussi bien qu'on le dit ?

Il est sérieux de me demander ça ?! Oui, elle joue hyper bien, elle a un tallent de fou pour jouer avec un ballon ovale... mais putain, qu'elle ressemble à son père... quasiment les même gestes, les mêmes appuis.

— Non, c'est une pourriture. J'aurais préféré qu'elle ne vienne jamais dans mon équipe, répondis-je automatiquement.

— Ça ne te dérange donc pas si je la prends dans mon équipe.

— Dans tes rêves.

— Je vais devoir employer les grands moyens pour la récupérer alors, dit-il sur un ton sadique avant de raccrocher.

Quel salopard, heureusement que je ne lui ressemble pas.

Je souffle et retourne dans le salon voir les deux autres. Je ne vois plus Agrège, il est parti où ? Drell est maintenant toute seule assise sur le canapé et elle a sa tête dans ses mains.

— Il est passé où Agrège ?

Elle sursaute à mon arrivé.

— Il est parti au toilette, je crois, me répond-elle un peu perturbée et intimidée.

Je vois bien qu'elle est tracassée par quelque chose. Elle n'est pas sereine.

— Qu'est-ce qu'il y a ? fis-je en m'approchant d'elle.

— Je suis fatiguée.

Mouais... il n'y a pas que ça. Je la connais plus qu'elle peut le croire, surtout si elle a le même tempérament que son père.

— Ton frère a dit qu'il arriverait dans dix minutes.

Elle reste muette et regarde aux alentours.

— Tu devrais prendre mon numéro pour être sûr qu'il ne t'arrive rien, essayé-je de dire gentiment.

Elle tourne sa tête vers moi et me regarde. Je prends un bout de papier qui traine sous la table basse et je lui écris une suite de chiffre dessus. Elle le prend et elle le met dans sa coque de téléphone en me remerciant d'un petit signe de tête.

Elle a sa lèvre qui est légèrement fendu, mais rien de grave. Et son visage est marqué par des éraflures et quelques coups. J'ose même pas imaginer ce que Maxel peut lui faire enduré si il arrive à la capturer.