Chapitre 14 | Drell

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— On se revoit demain à l'entrainement.

— Oui, à demain Nico. Et merci encore de m'avoir hébergé.

— Ce n'est rien, tu reviens quand tu veux Drell, me dit Nico.

Après avoir enlevé la neige qui s'est déposée sur le parebrise de ma voiture, je pars doucement et calmement. Cette nuit, il est tombé quinze centimètres, mais heureusement, Nico m'a prêté ses chaines pour rouler. Même si la route a été déneigée, la neige qui tombe commence déjà à recouvrir le béton d'une fine couche blanche.

Je déteste rouler sur la neige. Ça glisse, tu ne dois pas freiner, tu dois rouler doucement. C'est vraiment trop chiant. La neige c'est juste cool quand t'as pas à prendre la voiture. Sinon, à part ça j'adore la neige ! C'est joli, c'est calme. C'est trop bien !

J'arrive chez ma mère sans encombre, heureusement.

Quand je rentre, je me fais incendier par ma mère, encore une fois. J'ai plus ou moins l'habitude maintenant. Enfin bref, elle me reproche de ne pas être revenu hier soir. Elle est malade c'te meuf, il faut vraiment qu'elle aille se faire soigner.

— Baisse d'un ton putain ! Il y en a qui dorme ! intervient mon frère qui sort de sa chambre avec la tête dans le cul.

Je souris en lâchant un petit rire en voyant mon frère de mauvaise humeur en sortant du lit. Je me prends une baffe en retour provenant de la main de ma mère. Mais qu'est-ce qu'elle a contre moi ?!

Je prends directement un visage dur. Je regarde bien profondément ma mère, je la regarde avec un regard froid. Plus sereine que jamais, je ne compte pas laisser cette baffe passer comme d'habitude. J'en ai marre de me prendre des baffes à chaque fois que je fais quelque chose que madame n'aime pas, qu'elle me laisse vivre bordel !

Je vois bien que dans son regard, elle n'est pas sereine. Même si elle essaie de faire paraitre le contraire, son attitude la trahi. Elle fait un pas discret en arrière, mais je le remarque et me redresse pour la dévisager.

— Plus jamais tu me touches, craché-je en articulant chacune des syllabes.

— Je suis ta mère, j'ai tous les droits sur toi.

— De une, je suis majeur, et de deux, la baffe est interdite par la loi.

— Et qu'est-ce que j'en ai à foutre ?

Je la regarde avec pitié.

— C'est ça pour toi avoir des gosses ? Normalement tu dois aider tes gosses à aller loin. Mais toi, tu m'enfonces. Putain tu m'soule !

— J'en ai rien à foutre de toi.

Elle est sérieuse ? Elle balance ça sans pression ? Elle parle un peu à sa fille quand même.

— Je vois, dis-je en m'en allant dans ma chambre.

Je ferme ma porte à clé et m'engouffre dans mon lit. J'en ai marre, j'ai envie de partir d'ici. Mais pour aller où ? Je n'ai nulle part où aller. Je n'ai jamais pu aller autre part qu'ici. J'ai déjà pensé à fuguer, mais pour aller où, putain ? J'ai pas d'argent ni d'endroit où me cacher – à par la forêt, mais ça c'est pas un endroit où il faut dormir (très mauvaise idée, et je parle d'expérience...).

Je ne pleure pas, je désespère juste. Je n'aime pas pleurer. Je me sens faible quand je pleure, alors que je ne le suis pas, donc je ne pleure jamais, je prends sur moi. J'avance, je ne m'arrête pas sur le moment présent et j'avance en pensant que la situation changera avec le temps... même si ça demande beaucoup de temps...

J'entends quelqu'un toquer derrière la porte. Encore lui...

— Dégage Dams, j'veux pas t'parler.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant