Chapitre 59 | Drell

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Je n'y crois pas. C'est pas possible. Ils ont perdu. Je mets mes bras sur mes jambes et ma tête dans mes bras. Les larmes me montent aux yeux. J'ai pas envie d'y croire. Qu'est-ce que je vais devenir ? Je ne vais pas rester indéfiniment avec Maxel...

Harmes m'avait promis qu'ils gagneraient ce match. Mais il n'a pas tenu sa promesse... Je sais qu'ils se sont donnés à fond. Je sais que même Harmes a essayé de marquer trois points en fin de match. Mais il n'a pas réussi...

J'ai beau être fier d'eux pour ce qu'ils ont pu faire sur le terrain, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que je les ai abandonnés.

J'ai qu'une envie, c'est de m'effondrer, de pleurer. Je sais qu'ils ont fait un super match. Ils m'ont fait espérer jusqu'à la fin avec le coup de pied de Harmes sur la dernière action. J'ai vraiment pensé que j'allais revenir dans leur équipe. Mais non, c'est fini... Ils ont définitivement perdu.

J'ai envie d'aller les voir pour les remercier d'avoir essayé, ou simplement de leur parler. Je n'ai jamais autant aimé une équipe de ma vie. Ils ont super bien joué aujourd'hui, c'est jute que l'équipe de Maxel a été plus forte.

— Ça ne va pas Drell ? fait la voix de Lloyd.

Je ne réponds pas. Il sait que je voulais revenir dans mon équipe de base. Je déteste l'équipe de Maxel. Et en plus, il y a Maxel qui me traite comme une bête de foire.

Je sens sa main sur mon visage. Je lève la tête immédiatement et je le regarde d'un regard remplie de rage, c'est tout ce que j'exprime en vers lui et les autres membres de cette équipe. Je les déteste tous, même ceux qui peuvent m'aider, je les déteste d'avoir gagné contre mon équipe... enfin... maintenant il faut que je dise « ancienne équipe ».

— Je suis désolé, mais c'est le jeu.

J'enfonce ma tête dans mes bras en espérant qu'il me laisse seule, dans ma malchance. Mon père m'avait dit un jour, après la rupture entre mes parents, qu'il avait le chat noir sur sa tête, et que j'étais un peu comme lui, avec une malchance inexpliqué. Je viens de comprendre ce qu'il voulait dire...

— Je te promets que tu reverras ton ancienne équipe un jour.

— Je ne crois plus aux promesses, répondis-je sèchement.

— Tu les reverras, sur le terrain. Tu joueras contre eux.

Je me lève et je pars. C'est pas en me disant ça qu'il va me remonter le moral. J'ai juste envie de péter un câble, de crier, de taper sur un mur jusqu'à qu'on voit ma chair, de frapper tout ce qui me passe sous la main. Mais je ne le fais pas. Il faut garder son calme. C'est pour ça que je m'écarte, sinon je vais le frapper, et ça va très mal se terminer pour moi.

Mais ce CON me suit quand même. Lâche-moi les basquets merde !

— Ne fait pas la tête Drell, je disais ça pour rigoler.

— Bah c'est pas le moment de rigoler !

— Désoler Drell, je suis forcément content que tu restes parmi nous, mais je suis aussi une peu déçu pour toi, je sais que tu voulais absolument revenir avec ta véritable équipe. Mais maintenant, c'est l'équipe de Maxel ton équipe.

— Dégage, s'il te plait, essayé-je de dire gentiment, mais seul des paroles sèches sortent de ma bouche.

Il se retourne et il s'en va. Cette solitude me permet de respirer un peu, même si elle est très courte, à cause de Maxel qui vient me voir. Mais laissez-moi s'il vous plait, je veux juste respirer, être seule... comme toujours... Et c'est quand j'ai le plus besoin d'être seule qu'on vient me faire chier ! Mais c'est pas possible !

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant