Chapitre 50 | Neji (capitaine des Scots)

153 9 0
                                    

Je vois Drell qui est seule dans son coin. Elle ne s'amuse pas avec nous. Elle est sur un siège, seule, et elle regarde le paysage noir. Après, c'est vrai qu'elle ne doit pas se sentir à sa place dans cette équipe, elle a été obligé à venir ici.

Je m'approche d'elle et je m'installe sur la place à côté.

— Ça ne va pas, Drell ?

Elle se retourne et me regarde.

— Si, si. Ça va, répond-elle vaguement en retournant dans ses pensées.

— Ça n'a pas l'air pourtant.

— Si, tout va bien.

— Ce sont tes ex-coéquipiers ?

Elle ne répond pas, elle se contente juste de souffler.

— En tant que capitaine de cette équipe, j'ai le devoir de savoir ce que mes équipiers ont quand ils ne vont pas bien.

— Je n'ai rien, juste un petit coup de mou, répond-elle.

— Je ne suis pas le genre de mec à lâcher. Je sais que tu ne vas pas bien, et la meilleure des solutions, c'est d'en parler.

Elle se retourne et elle me regarde en soufflant.

— Dit-moi.

— Tu le sais déjà ce qui ne va pas.

— C'est Maxel ?

Elle baisse la tête. Je lui relève la tête.

— J'ai dit à Harmes que j'allais veiller sur toi pendant les entrainements et les matchs, et je tiendrais ma promesse. Je te protègerais, même si je dois le payer sur les matchs.

— Ne fais pas ça, ne vas pas bousiller tes matchs pour moi. Tu en as déjà fait beaucoup tout à l'heure, tu vas durement le payer.

— Je sais, mais je ne veux pas qu'un joueur, ou une joueuse, souffre à cause de ce sport dans mon équipe. Je ferais de mon mieux.

Elle a un léger sourire sur son visage, ce qui me fait sourire. Je lève la tête vers l'avant du bus, et je vois que Maxel nous regarde. Il se lève et s'avance vers nous. Il s'accoude aux sièges de notre rangée.

— Ça va ? Vous passez un bon moment ? demande-t-il.

On ne répond pas.

— Je voulais te prévenir que la semaine prochaine tu ne seras pas capitaine, ce sera Mehrtens.

Je baisse la tête. Ça me fait chier de ne plus être capitaine, mais je l'ai fait pour Drell. Et même si je ne joues pas pendant le reste de l'année, je ne laisserai pas Maxel lui faire du mal devant mon équipe et devant les autres équipes.

— Et Drell, tu joueras titulaire en demi de mêler. Je pense que tu seras mieux qu'en demi d'ouverture pour ce match.

Il repart à sa place. Je me retourne vers Drell, elle a la tête baissé et elle a perdu son jolie sourire.

— Désoler Neji... s'excuse-t-elle d'une petite voix.

— Mais non, ne t'excuse pas, j'm'en fou. J'en ai rien à faire de ne pas être capitaine, et de toute façon, Mehrtens se débrouille bien en tant que capitaine.

Elle ne répond pas et tourne sa tête vers la fenêtre.

— Tu joues quel poste au rugby ?

— A l'aile.

— Ça te change de jouer demi de mêler.

— Oui. J'ai toujours voulu jouer demi de mêler, mais pas en sioule. On se prend de sale choute, dit-elle en se retournant pour me regarder.

Yes ! J'ai enfin réussi à la faire parler ! Il faut que je continue.

— Et tu as des rugbyman ou des rugbywoman que tu admires ?

— Tous, ils ont une façon de jouer que j'adires beaucoup.

— Tu en as surement certains que tu admires plus que les autres.

— Oui, mais je les admire quand même tous.

— Lesquels tu préfères ?

— Des joueurs.

— De quel équipe ? forçé-je.

— Les All Blacks et l'équipe de France, il y a de bons joueurs qui se démarquent.

Je crois que je vais avoir du mal à avoir des réponses.

— Je vois, tu aimes le rugby ?

— Plus que tout, me répond -elle.

— Pourquoi tu es venu jouer à la sioule, alors ?

Elle baisse la tête pour la relever vers moi. Elle me regarde dans les yeux en se mordillant la lèvres inférieure.

— Mon coach ne me fait pas jouer, et je ne me sens pas bien dans mon équipe.

— Tu joues où ? je la questionne.

— Les Patchys.

Oh putain, son coach c'est le frère de Hewlett. Mais je ne comprends pas pourquoi il ne le fait pas jouer, c'est pas possible. Elle a un talent énorme et quand on voit Hewlett, il veut absolument la victoire, et il me semble que son frère est pareil.

Il a joué à la sioule pendant un moment, mais il a arrêté car il s'est blessé, et il s'est redirigé vers entraineur de rugby.

— Pourquoi il ne te fait pas jouer ?

Elle baisse les yeux et elle ne répond pas. Je crois que j'ai attaqué une partie sensible.

— Ça fait combien de temps que tu joues au rugby ?

— Dix ans... dit-elle tristement.

— Tu es expérimenté dans le métier, pourquoi il ne te fait pas jouer ?

— Je n'ai pas envie d'en parler, bougonne-t-elle. Et toi ? Tu fais du rugby ?

— Non, mais ça fait quatre ans que je fais de la sioule, et avant j'ai fait huit ans de rugby, et comme tous les monde, j'ai arrêté car il y avait trop de règles.

On continue à discuter durant tout le trajet. Ça lui permet de penser à autre chose que ce qu'il va lui arriver ce soir ou durant la semaine.

Je la plein tellement, elle est tellement forte mentalement. Elle ne pleure pas, pas une seule peur sur son visage. Mais malheureusement, ses yeux parlent pour elle.

Je n'ai jamais vue son visage aussi gai. Elle n'a qu'un petit sourire, mais ça suffit pour qu'elle se sente bien dans cette équipe. Même si les gars ne sont pas très cool ici, tous les gars sont d'accord pour la protégé de Maxel. J'espère que Mehrtens ne va pas les faire changer d'avis.

Quand on descend du bus, Drell perd son jolie petit sourire. Elle sait que la rigolade est finie, elle va retourner dans son coin, seule, avec ses pensées.

— On se revoie mardi soir, Drell. Bonne soirée, lui souhaitai-je avant que Maxel ne l'appelle.

— A mardi Neji, me salut-elle en se dirigeant vers Maxel.

Elle s'approche de notre coach en baissant la tête. Elle entre à l'arrière de la voiture.

— Non, tu montes devant pour une fois, s'impatiente-il avec un sourire.

— Non, c'est bon, je suis bien—

Il s'approche d'elle dangereusement.

— Ok, ok. C'est bon, j'arrive.

Un sourire se dessine sur les lèvres de Maxel. Quel mec sadique. Il jette un dernier coup d'œil dans ma direction en me défiant du regard avec toujours ce sourire malsain sur ses lèvres. Il finit par rentrer dans sa voiture du côté conducteur.

J'aimerais tellement aider cette fille qui en a besoin. Personne ne peut être plus méchant que Maxel quand il est déterminé à faire du mal à quelqu'un.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant