Chapitre 39 | Harmes

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— Comment ça elle a lâché des larmes ? demande Agrège.

Normalement, si je la compare à son frère, c'est pas le genre de meuf à se plaindre et surtout pas à pleurer.

— Maxel l'a frappé dans le foie lors d'un combat entre eux deux, mais il l'a fait sens faire exprès. Il m'a même appelé pour que je regarde si elle n'avait rien, nous dit Lloyd à travers le téléphone.

Je ne le croie pas, c'est pas possible que Maxel soit comme ça. C'est un mec sans sentiment, il frappe pour le bonheur. Si c'était vraiment arrivé, il aurait un sourire et il laisserait Drell se rouler par terre. C'est juste impossible.

— Quand je suis arrivé, elle avait les larmes aux yeux et les deux mains sur le ventre, elle grognait de douleur.

— J'pense pas que ce soit vrai c'que tu nous raconte, j'interviens. Maxel qui s'inquiète pour quelqu'un ? J'y crois pas.

— Pourtant c'est la vérité, si tu veux, je peux aller voir Drell et lui demander.

— Et puis quoi encore, Maxel lui a laisser une journée pour souffler, elle va pouvoir faire ce qu'elle veut en se baladant dans sa maison sans gêne ? j'ironise.

— Non, elle a juste une journée de repos, je l'ai ordonné à Maxel—

— Et maintenant, Maxel se fait diriger ! C'est du cinéma complet !

— J'te jure Harmes. Un des gardes m'a même affirmé que pendant le combat, Maxel a embrassé Drell, mais j'y crois pas, c'est trop extravaguant. Et puis quoi encore, il va se mettre à jouer au Monopoli avec elle ? rigole-t-il. Enfin, si ça s'est vraiment passé, c'est qu'il voulait la faire réagir.

— Vous ne savez pas quoi inventer pour faire passer le temps, soufflé-je.

— Bon, c'est tout pour aujourd'hui, à la prochaine, dit-il en raccrochant.

On se regarde avec Agrège.

— Imagine, c'est vrai, me dit Agrège.

— Je n'y crois pas une seconde.

— Imagine qu'il est une petite partie d'humanité en lui.

— La seule partie d'humanité qu'il avait est partie avec ma mère.

— Mais peut-être qu'elle est revenue avec Drell.

— Hé, tu t'imagines quoi ? si ce baiser est vrai, c'est juste pour la déconcentrer pendant le combat.

— Ouais, ça ok. Mais il s'en fait un peu pour Drell, visiblement.

— Il veut juste qu'elle ne soit pas trop amoché pour qu'elle rentre dans son équipe, du con.

Mon père avoir un cœur, autant croire aux dragons et aux petits lutins... ou que mon frère arrête de baiser tout ce qui bouge – c'est juste impossible.

Sinon, il est midi passé, et comme tous les jour, je fais la cuisine. Ça me permet de penser à autre chose, je suis dans mon monde. Je suis bien dans ma cuisine avec mes outils. C'est mon monde. C'est ma partie de la maison où je me sens le mieux.

Je sens mon portable sonner... c'est mon frère. Qu'est-ce qu'il me veut ?

Je m'essuie les mains dans un torchon et je réponds.

— Ouais, qu'est-ce tu veux ? demandé-je lacement.

— Salut Harmes. Euh... je voulais te parler d'un truc important. J'en ai parlé à Drell. Bon elle est pas très causante, mais elle est gentille.

Tout de suite, des images me viennent en tête, des images pas très catholique... Pauvre fille... elle a fait la rencontre de mon frère...

— Tu ne la pas— soufflé-je avant qu'il ne me coup.

— Non, t'inquiète pas ! C'est justement de ça que je voulais te parler, je... enfin... J'ai un gosse.

Il me raconte son problème. Ça me rassure pour Drell, j'ai vraiment un poids en moins sur mon corps. J'imagine pas dans quel état elle aurait était si Greguer lui airait fait un truc.

— Je vois, du coup c'est fini les filles ?

— Oui, me répond-il. Je suis fou amoureux.

— C'est cool alors. Si tu as besoin d'aide pour le gosse, je pourrais t'aider quelques fois, si tu veux. Même si j'habite loin, je pourrais peut-être t'aider. Ça me ferait plaisir de te revoir.

— Merci mon frère, ça me rassure qu'on se soit rapproché.

C'est une grande histoire avec mon frère. On n'a jamais pu s'entendre. Vu que je suis le grand frère, j'ai toujours eu l'avantage sur lui quand on se battait. Et depuis que je suis partie d'Ambas - là où mon père habite - un froid est resté entre nous deux. Ça me rassure qu'on se soit réconcilié. On a vécu les mêmes misères quand ma mère est partie, mais nous n'étions pas assez intelligent pour se soutenir entre nous.

— Tu en as parlé à papa ?

— Non, j'ai peur de sa réaction, vue que je n'ai rien fait à Drell.

— Je voie. Tu lui diras quand le bon moment sera venu.

— Et tu sauras jamais ce que j'ai vue, me dit-il avec un voix choqué. C'est Maxel qui s'est inquiété pour Drell, et aussi, je crois l'avoir vue l'embrasser pendant un combat.

C'est donc vrai, je me suis totalement trompé... Mais c'est pas possible... Mais c'est qui ce mec ! Il a embrassé ma joueuse... Il est vraiment déplorable... Ça me dégoûte d'imaginer cette scène.

— Ouais, c'est ce que j'ai entendu dire, mais je ne voulais pas y croire, soufflé-je.

— Et pourtant c'est vrai, ça m'a choqué quand il a posé ses lèvres sur celle de Drell. Elle a très mal régie par contre. J'ai cru qu'elle allait gerber.

Je lâche un petit rire en imaginant la tête de Drell et sa réaction.

— Ça me dégoûte. Putain, elle est plus jeune que toi et il a oser l'embrasser.

Un petit blanc s'installe avant qu'il ne prenne la parole.

— Elle a l'air géniale ta joueuse. Elle ne mérite pas ce qui lui arrive.

— Elle l'est. Mais elle n'aurait jamais dû commencer la sioule. Bon, je dois te laisser, à plus Greguer.

— D'accord, à plus Harmes, raccroche-t-il.

Qu'est-ce qu'il se passe ? La situation prend une tournure très bizarre. Pour ne pas dire que ça par en couille. Maxel à un cœur, et Greguer ne baise plus personne, c'est vraiment très bizarre tout ça.

Mais je n'y crois toujours pas, c'est beaucoup de changement en si peu de temps. Si ça se trouve, Maxel a élaboré un plan qui nous ferait croire que de la merde, c'est bien trop extravaguant cette histoire.

— Il y a un problème ? me demande Agrège.

Je lève la tête vers ce dernier qui se tient devant l'entrée de la cuisine.

— Non, il n'y a pas de problème. Ça te va des pâtes carbonara ?

Il saute de joie à l'entente du mot « carbonara ». C'est un taré ce mec. Il faudrait que j'essaie de lui faire faire la cuisine un jour, j'en suis sûr qu'il aimerait bien.

La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant