Un mois après mon coma, je n'ai quasiment plus mal à la tête. Il faut que je fasse attention à ne pas trop forcer, mais ça va. Ça fait une semaine que j'ai repris le sport à petite dose : je vais courir une trentaine de minutes avec une pose, je fais des exercices avec le poids du corps, et tout ça coacher par Harmes et Agrège.
— Il est où Harmes ? demandé-je en constatant que ça fait plus d'une demi-heure qu'il est parti alors qu'il est juste parti chercher du pain dans la supérette qui est à 300 mètres.
Agrège s'apprête à répondre, mais il est dérangé par la porte qui s'ouvre sur Harmes et qui s'écroule par terre en se tenant le bas du ventre. Je me précipite vers lui en voyant qu'il ne va vraiment pas bien. Je le retourne sur le dos. Il a une grosse plaie sur le bas droit du ventre. Il saigne abondamment.
— Va chercher la trousse Agrège ! dis-je en fermant la porte d'entrée.
Je déchire le tee-shirt de Harmes. Ce qui laisse place à un corps ensanglanté et contracté. Il grogne de douleur. Ses mains sont pleines de sang. Le sang s'écoule sur le carrelage.
— Tu t'es fait ça comment ? demandé-je en attendant que Agrège arrive.
Il a une marque rouge sur son visage, comme s'il s'était pris un coup de poing.
— Un mec m'a agressé. Je me suis défendu, mais il avait un couteau.
Agrège arrive avec tout le matosse.
— Je savais qu'il ne fallait pas que tu ailles chercher ton saleté de pain de mie pour faire tes espèces de sandwich ! s'exclame Agrège en s'installant à ma place.
Il pose la trousse et il sort un file et une pince.
— Désoler, ça va faire mal, dit-il en mettant deux doigt dans sa plaie.
Harmes lâche de forts grognements de douleur. Agrège sort ses doigts plein de sang et il les secoue pour enlever le plus de sang possible.
— C'est bon, tu n'as rien de cassé. Je vais te recoudre tout ça.
Il enfonce le fil dans la peau à l'aide de la pince et il rapproche les deux peaux. Cette vue ne m'écœure absolument pas. Même que je participe à l'action, je retiens les bras de Harmes pour éviter qu'il en foute une à Agrège.
Harmes souffre, il grogne de douleur.
— C'est bon, c'est fini, dit-il en se relevant. Nettoies sa plaie pendant que je vais me laver les mains.
L'air sérieux et posé de Agrège m'impressionne. J'ai pas l'habitude de voir Agrège aussi sérieux.
Je me mets à sa place. J'imbibe un coton de désinfectant et je le pose sur la plaie. Harmes grogne. Son corps entier se crispe au contact du coton sur sa peau, et pourtant, je suis douce.
— Tu as choisi le bon moment pour te blesser, déclare Agrège. Je dois partir ce soir pour remplacer le médecin de l'équipe de rugby de Clermont-Ferrand, car il est tombé malade. Et ils partent demain pour Paris. Ils vont jouer contre le Stade Français demain après-midi. Je dois y être ce soir pour 22h, pour parler vite fait avec les joueurs et leurs blessures.
— Non, s'te plait. Me laisse pas dans cette état-là !
— Tu as Drell pour prendre soin de toi, dit-il en me regardant.
— Non, je sais pas prendre soin des gens—
— Tu te débrouilleras. Je reviens demain dans la soirée normalement. Evitez juste de faire des galipettes.
— AGREGE ! grogne Harmes.
Il part dans sa chambre pour probablement terminer son sac.
J'aide Harmes à s'installer sur le canapé. Il a du mal à tenir sur ses jambes.
![](https://img.wattpad.com/cover/204589771-288-k73661.jpg)
VOUS LISEZ
La Sioule, un jeu dangereux [EN CORRECTION]
ФанфикSi on enlève les règles du rugby, ça donne un sport dangereux : la Sioule. Un sport dangereux dont la réputation est très restreinte et malsaine, peu de personne connaissent ce jeu. C'est un sport de brute où il n'y a pas de sentiment, du moins c'es...