En fait, Arlette était bien loin du compte en pensant que Joseph regrettait de lui avoir demandé de prendre la place vide. Non, ses pensées étaient bien tournée vers Arlette, mais pour une toute autre raison.
A l'échauffement vocal, il avait vite remarqué qu'une voix au timbre assez spécial s'était démarqué de celles des autres chanteurs, mais une belle voix était relativement répandue et il n'avait pas relevé plus que cela.
Aussi, quand les jeunes artistes avaient commencé à chanter par voix, il ne s'était pas attendu à ce qu'il avait entendu.
Toute la matinée, il n'avait pu songer à rien d'autre tant sa découverte paraissait troublante. Dans le pupitre de soprane, qui comptait deux chanteuse, il y en avait une qui avait quelque chose d'extrêmement spécial, et il connaissait trop bien Valentine pour penser qu'il pouvait s'agir d' elle.
Il n'arrivait pas à y croire tant c'était inattendu.
Lors du temps libre de midi, lorsque ses étudiants sortirent de la pièce dans un chahut phénoménal, il l'avait suivie des yeux, le regard pensif.
Et, tout l'après-midi, il avait tenté de comprendre, bien en vain d'ailleurs, car le son de l'ensemble empêchait d'entendre clairement une voix.
Il devait en être sûr, et à l'instant où le clocher de l'église à jouxtant S.F sonna, il se dit qu'il devait en avoir le coeur net.
- Merci à tous, lança-t-il à la cantonade, c'est l'heure, je vous souhaite une bonne soirée et je vous donne rendez vous demain, même heure.
Les étudiants remballèrent leur matériel et partitions, puis commencèrent à sortir. Il jeta un coup d'oeil vers elle. Apparemment, elle avait remarqué qu'il l'observait ; il lui fit un petit geste de la main, l'invitant à s'approcher.
Une fois qu'elle fut devant lui, il sourit pour la rassurer. Elle avait vraiment l'air de craindre chaque conversation, et baissait toujours les yeux quand on lui parlait.
- Je ne t'ai pas assez remerciée pour ton aide, je pense que tu t'en es remarquablement tirée, pour des partitions que tu n'avais jamais chanté. Y aurait-il... Aurais-tu des difficultés particulières sur quelque chose ? J'ai un peu de temps devant moi pour t'aider, si tu veux essayer d'améliorer quelque chose.
Elle hocha la tête :
- Oui... Je... J'avais du retard sur le Suscepit, je crois. Je voudrais bien le chanter encore une fois, si ça ne vous dérange pas.
Il répondit à l'affirmative, curieux, et s'assit au clavecin tandis qu'elle sortait sa partition de son sac.
- C'est bon ?
- Oui, fit-elle à mi-voix, fixant sur lui son regard flamboyant.
Et, après quelques accords de clavecin, elle se lança.
Si son départ était timide, sûrement à cause de sa personnalité peu assurée, elle prit vite ses aises et il la sentit se délier entièrement.
Voilà, ce qui avait saisit le distingué musicien ; à travers son chant, il entendait quelque chose d'unique, que seuls des musiciens expérimentés avaient:
Ce don de totalement se livrer, et faire passer la musique toute entière, si rare et précieux. Maturité et vécu n'était pas toujours suffisant à acquérir cette facilité de compréhension, au point de vivre avec son interprétation, de tout offrir à la musique.
Aussi, c'est avec consternation qu'il découvrit une chose si hors du commun chez une lycéenne de dix-sept ans.
Qu'avait elle vécu, vu, cette frêle jeune fille, pour que ses yeux s'illuminent ainsi au rythme de la musique ? Comment arrivait-elle à trouver et à utiliser, malgré un flagrant manque d'expérience et de technique, ces accents si subtils, si brillants, dignes des plus grands ?
Le mystère qu'il avait devant lui restait complet, mais il comprit qu'il avait affaire à un des plus grand talents qu'il avait rencontré de sa carrière. A côté, tous ces petits prodiges à la technique impeccable n'étaient qu'une horde de singe savants. Ils avaient beau avoir le double où le triple de sa pratique, de sa maîtrise et de son savoir, aucun n'égaleraient jamais la façon qu'elle avait de laisser le flot de ses sentiments la traverser et se matérialiser.
Le musicien sentait le sang battre dans ses tempes, sa gorge s'assécher devant le fantastique son qui l'assaillait, tant cela dépassait l'entendement, tant l'expression de sa profondeur d'esprit mais aussi d'une souffrance sous-jacente était intense.
Il savait, qu'en face de lui, se trouvait sûrement une interprète au talent dépassant largement celui de tous ceux qu'il avait pu rencontrer, y compris le sien.
* Et bien oui, nous y voilà ! Joseph se rend compte qu'il y a quelque chose de spécial avec Arlette. Que va-t-il advenir de ce qui commence à se former ?
On a atteint aujourd'hui les cent vues et les soixante votes hier. Je n'ai qu'un chose à dire: WHAOU !
Je suis beaucoup trop émue, je ne m'attendais pas à avoir autant en moins de cinq jours de publication !
Je vous remercie tous pour vos retours géniaux, vos votes et votre soutien. Voudriez-vous que je fasses quelque chose pour l'occasion ? Je sais qu'il n'y a pas encore assez de lecteurs pour quelque chose de très important, mais je peux publier des fiches personnages ou une illustration...Bref, je m'emballe. Et les questions, alors ?
- Que pensez-vous de l'évolution des rapports entre les deux personnages ?
- Le chapitre est-il clair et facile à lire ?
- Comment leurs relations vont-elles évoluer ?
- Cela va-t-il aider Arlette ?
- Et surtout : Pourquoi je pose toutes ces questions ? ( avouez que vous en avez marre )
Toutes les réponses dans un prochain chapitre. Allez, à plus !*
Jeanne Flamingo
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- Dissimilarity -
Romance{ HISTOIRE TERMINÉE } Arlette, jeune passionnée de musique d'à peine dix-sept ans, vit la tête pleine de rêves, et comme dans toutes les histoires d'adolescents, elle est amoureuse ; rien de très étonnant. Si l'on oublie le fait que cet amour soit d...