Chapitre XXIX : Rêverie

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Arlette ferma la porte de chez elle et, haletante, posa une main sur son plexus, haletante, et reprit son souffle en appuyant son dos sur le mur.

Son jeune coeur battait la chamade. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire comme une idiote en pensant à ce qu'il venait de se passer.

Joseph lui avait couru après avec un parapluie pour qu'elle ne soit pas trempée.

Après l'étrangeté des moments de l'après-midi, de sa colère à son revirement soudain, puis de leur troublante proximité, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il s'était réellement passé. Son coeur lui disait qu'il y avait quelque chose qui, à ce moment là, s'était étiré entre eux.

Un lien invisible, infini. 

Elle fit taire ses sottes pensées, mais ses joues étaient toujours rosissantes.

Parce qu'elle avait terriblement honte, mais que les événements récents lui faisaient perdre peu à peu conscience d'une limité établie de longue date. 

La jeune fille avait été si triste de le voir si malheureux, si sur les nerfs. Elle avait vécu pendant quelque jour en pensant sincèrement qu'elle avait fait quelque chose de mal. Après son attitude distante, la colère subite du maestro l'avait désarçonnée. 

Mais, comme il lui avait assuré, rien n'était de son fait. 

Bien qu'elle soit heureuse qu'ils aient retrouvé leur bonne entente, elle ne pouvait désormais s'empêcher d'être inquiète pour le violoncelliste, se demandant ce qui avait pu le pousser dans ses retranchements au point qu'il s'énerve contre elle. 

Mais , en se remémorant le contact de sa main sur la sienne, puis le moment partagé avec lui sous la pluie, elle ne pouvait s'empêcher d'entrer dans une rêverie passionnée.

- Ah, tu es rentrée, Arlette ! Mais ... Que t'arrives-t-il ? 

C'était sa mère qui, dans l'encadrement de la porte de la cuisine, la fixait avec inquiétude.

En effet, entre son visage cramoisi, ses grands yeux écarquillés et son air rêveur, l'adolescente était loin d'avoir une attitude habituelle. 

- Rien, Maman, s'écria-t-elle avec entrain en se redressant. J'ai passé une bonne journée, mais je suis un peu fatiguée. 

Sa mère fronça les sourcils, soupçonneuse :

- Tu m'en diras tant... Allez, viens manger, c'est Sidonie qui a préparé le repas, ce soir.

Arlette acquiesça et suivit sa mère dans la cuisine. Finalement, ce n'était pas une si mauvaise journée. 

                                                                                  °*°*°

Après le repas, Arlette se précipita dans sa chambre pour réviser : le bac de Français était encore dans deux trimestres, mais ses notes la poussaient à tenter de régulièrement revoir une partie de ses cours, et elle se plongea dans ses cahiers.

 Une heure passa, mais l'après-midi et le début de soirée lui revenaient sans cesse. Leur drôle de proximité, le fait qu'il l'ait accompagnée...

Ce pouvait-il qu'il y ait réellement quelque chose ?

Ah, elle se trouvait ridicule. Elle saisit un cousin sur son lit, qu'elle entoura de ses deux bras pour soutenir son menton, affichant une moue agacée. Elle s'était promis de ne jamais se faire de films, mais contrôler son esprit désespérément amoureux était une autre histoire.

L'adolescente tenta de se remettre au travail, mais impossible de trouver un concentration qui lui faisait terriblement défaut. 

N'arrivant pas à se concentrer, trop obnubilée par le moment passé avec Joseph, elle attrapa son téléphone portable et ouvrit Instagram pour discuter avec Cassandre. 

L'icône montrait qu'elle était en ligne, et pourtant, même après plusieurs messages lus, celle-ci ne répondait pas à son amie. 

Elle fronça les sourcils, étonnée, quand soudain, une notification attira son attention : Un message d'un camarade de classe, un des premiers à se moquer d'elle. Pourquoi lui écrivait-il ? Elle ouvrit, et crut défaillir en lisant.

Eh, t'es vraiment une p*te en fait.

Puis, soudain, un autre, d'un autre camarade :

Wha, comme tu caches bien ton jeu toi !

Puis une avalanche :

Et, t'es vraiment prête à tout

Tu fais l'innocente mais tu fais ce genre de choses

T'as vraiment des goûts bizarre toi

En même temps avec ton nom on savait que t'étais cheloue

T'es vraiment une sal*pe

P*tain, t'es vraiment comme ça

On le savait

Poufi*sse

Les filles comme toi, vous êtes toutes pareilles. 

G*rce

Tout le monde est au courant en fait

P*te

Crève en fait

T'es sérieuse ? C'est grave là...

Pét*sse

Et une pluie d'insultes, à l'infini, venant de gens qu'elle connaissait vaguement, un flot de camarades presque-inconnus qui déversaient leur haine. 

Elle saisit sa tête entre ses mains, tremblante. Mais que se passait-il ? 

La jeune fille vit apparaître un message d'Alix, une camarade de classe qu'elle appréciait assez :

Arlette, qu'est-ce qu'il se passe, c'est vrai, ça ? 

Le message contenait un lien qui dirigeait vers une page Instagram. Elle s'empressa de l'ouvrir, choquée.

Et soudain, face à l'image du post et les commentaires qui l'accompagnait, elle sentit son monde s'écrouler. 

* Chapitre bombe, qui commence dans la guimauve pour se terminer en... ça. Terrible, pas vrai ? 

Bref, je suppose que vous êtes hyper choqués. Mention à AmiraleRaeSloane, dont l'histoire sur le harcèlement ("Les Eaux du Premier Mai, que je vous conseilles de lire, c'est vraiment une pépite de Wattpad, m'a pas mal renseignée sur le cyber-harcèlement ( je dois dire que je ne savais pas grand chose sur ça avant ) et c'est vraiment important d'en parler, surtout que de nos jours, pour les ados, c'est de plus en plus répandu. 

- Alors, que s'est-il passé ? Quelle est cette mystérieuse image ? Et pourquoi Arlette est -elle soudain l'objet de cette haine ? 

- Ce déferlement pourrait-il avoir un lien avec un certain musicien ? 

- Un rapport avec Sabrya ? 

Je vous laisse mariner, mes chers lecteurs ! 

A la prochaine !*

                                Jeanne Flamingo








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