Chapitre XXXIV : Rejet

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La journée avait très mal commencé pour Arlette, et ne se poursuivit pas d'une meilleure manière.

Lors les cours de la matinée, Charlie et elle s'étaient assis à côté l'un de l'autre au fond de la classe, et se contentaient d'essayer d'ignorer les insultes et les commentaires désobligeants venant de toute part.

Charlie s'était contenté de fixer d'un regard noir à un camarade qui, en entrant dans la classe, avait lancé moqueusement un "Ils se sont trouvés, les deux phénomènes !", mais ignora avec tout son art le reste du monde, ne s'adressant qu'à Arlette, tandis qu'autour d'eux, les remarques désobligeantes fusaient.

Seules Justine et Eiko leurs lançaient, de leur place, des regard pleins de pitié, mais Arlette les ignora ouvertement.

Non, ce qui l'avait le plus atteint, c'était les boulettes de papier qu'on lui lançait à intervalle régulier.

Elle eut le malheur de déplier la première, pendant le cours de Physique : c'était un dessin grotesque  griffonné au bic noir, représentant de manière caricaturale leur professeur, un homme de la soixantaine, très décharné, au crâne dégarni.
Elle eut à nouveau les larmes aux yeux en lisant ce qui était écrit en dessous :

C'est bien ton genre, non ? Tu veux ***** avec lui aussi p*tasse ?

Charlie lui avait aussitôt arraché des mains la feuille, l'avait déchirée avec rage et trois morceaux qu'iel avait roulés en boule, et, faisant d'une de ses feuilles cartonnées une sarbacane improvisée, iel avait assailli un garçon qui, deux rangs devant, ricanait bêtement.

Malheureusement, les insultes continuaient de pleuvoir.
Un véritable enfer pour la jeune fille.

Mais elle n'aurait pas pu prédire ce qui allait se passer ce midi-là.

Après les cours, elle s'esquiva rapidement, faisant mine d'ignorer les rires à son passage.

Chaque pas lui brisait davantage le coeur.

Enfin, elle entra à la cafétéria et attrapa un plateau pour se mettre dans la file, et attrapa une assiette au contenu peu ragoûtant.

La jeune fille aperçut Cassandre et sa bande à une table, et s'approcha d'eux, le coeur battant. Après tout, Cassie ne lui avait-elle pas assuré qu'en cas de problème, elle serait toujours là ?

Elle s'arrêta net à quatre ou cinq mètres en voyant que tout les regards du groupe étaient tournés vers elle, froid et sans aucune empathie.

Jorris, un grand blond avec lequel Arlette s'entendait plutôt bien, se leva et s'approcha d'elle, sous les regards impassibles de ses amis et de leur reine : Cassandre.

Il se planta devant elle. Son visage ne laissait entrevoir aucune marque de son habituelle bonhomie. Le sang d'Arlette se glaça mais il était trop tard.

- Où tu compte aller ? Demanda-t-il, glacial.

- Je... balbutia-t-elle, surprise, avant de baisser la tête. Nulle part, je me suis... trompée. Désolé.

- Parfaitement, confirma-t-il sans émotion aucune avant de se détourner et de retourner s'asseoir face à Cassandre.

Celle-ci ignora royalement le regard plein d'incompréhension lancé par Arlette, mais leva ses pupilles froides, magnétiques, sur celle-ci lorsqu'elle fit volte-face, la suivant du regard tandis qu'elle s'éloignait.

* Cassandre montre sa vraie nature ! Et Arlette déchante de plus en plus !

Alors, des observations, des remarques et commentaires ?

Ça me fait mal, en tant qu'ex-harcelée, de décrire un rejet collectif, quand bien même ça a été moins violent pour moi, en primaire. Mais ça m'aide, aussi. Je sépare un peu mon enfance et le harcèlement.

Mais Arlette, la pauvre Arlette... Elle n'est plus la "déviante" discrète et un peu honteuse qu'elle était au début de cette histoire. Maintenant, elle est au coeur de rumeurs sordides et se retrouve avec le monde entier contre elle.

Qu'en pensez-vous ?

Et pensez-vous que Joseph va être mis au courant de la situation ?

Comment ?

Je vous laisse ruminer tout ce qu'il y a dans ce chapitre, et vous dis à bientôt !

...

Je dis ça mais... il y aura sûrement un autre chapitre aujourd'hui.

RIP ma folie créative.

Bon, à plus !*
                         Jeanne Flamingo



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