Chapitre LXXVIII : Lisa

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- Li... Lisa ?! bégaya Arlette, effarée. 

Elle ne pouvait croire que la petite-amie d'Andreas était venue jusqu'ici. Pourtant, elle était là, et faisait même plutôt tâche avec son jean usé et son blouson de cuir noir au milieu de la foule en smoking ou tenue de soirée. 

Evidemment, elles ne venaient pas du même univers. Mais pourquoi était-elle là ?

Le beau visage de l'adolescente était loin d'arborer son habituelle froideur : il y avait dans ses grands yeux noirs quelque chose de fugace, une émotion, de la fragilité. 

Elles s'observèrent un instant, sans oser parler, puis Lisa fit un pas vers elle. Dans la blanche lumière électrique, sa longue silhouette androgyne et ses pommettes saillantes lui donnaient un aspect éthéré, presque fantomatique. 

Finalement, la jeune fille fit un pas vers elle en remettant nerveusement sa courte chevelure de jais en place : 

- Je suis venue pour t'écouter. Et... pour m'excuser, aussi. 

Arlette sentit un désagréable frisson la parcourir au souvenir du moment où elle s'était interposée, affrontant la violence de leur commun oppresseur. 

- Je... Je vois, bredouilla la musicienne, encore sous le coup de l'étonnement. 

Lisa s'approcha encore et tenta un sourire triste. 

- Je ne sais pas si tu me pardonneras de n'avoir rien fait. J'avais si peur de... lui. Et en même temps, je l'aimais trop pour me dire qu'il avait tord. 

Elle avait désormais les larmes aux yeux, et Arlette, prise de pitié, s'avança vers elle et posa sa main sur son bras. 

- Evidemment que je te pardonne. Andreas est un manipulateur, il se sert de tout le monde, et tu devrais t'en éloigner.

Lisa hocha la tête en reniflant, semblant retenir ses larmes. Elle parut lutter pour reprendre le dessus de ses émotions, et lorsqu'elle y parvint, elle baissa à nouveau ses yeux soulignés d'un épais trait de crayon noir vers la chanteuse :

- C'était magnifique, tu sais. Je ne savais pas que tu étais si douée. 

Arlette secoua modestement la tête, mais quelque chose attira son attention ; Joseph marchait vers elle, et lui fit signe lorsqu'il croisa son regard. 

- Euh, veux-tu bien m'excuser un instant... dit-elle à Lisa, qui hocha la tête.

Une fois à sa hauteur, Joseph se pencha vers elle : 

- Tu aurais un moment ? J'ai quelqu'un à te présenter...

- J'arrive, répondit-elle, et elle lui sourit avec affection. 

Il acquiesça et s'éloigna, la laissant avec sa camarade. Celle-ci suivit le violoncelliste du regard, puis fixa à nouveau Arlette d'un air triste. 

- C'est lui, pas vrai ? L'homme de la photo ? 

La musicienne hocha la tête, la gorge nouée par l'émotion. Lisa la cernait facilement... Mais après tout, peut-être qu'elles se ressemblaient plus qu'elles ne le croyaient.

- Vous vous entendez bien, ça se sentait sur scène, tout-à-l'heure. 

Il n'y avait aucun jugement dans sa voix, ce qui mis du baume au coeur à la jeune chanteuse. 

- Bien, reprit Lisa, l'air attristé, je dois m'en aller. Merci pour tout, Arlette. 

Sans attendre de réponse, elle fit volte-face. 

- Attends, Lisa... la retint Arlette. Tu... tu mérites d'être heureuse. Cesse de te persuader du contraire. 

Lisa s'arrêta, et lui jeta un regard en coin, suivi d'un faible sourire :

- J'essayerai d'y penser.

Et elle se tourna, et s'éloigna. 

Le regard d'Arlette la suivit jusqu'à ce qu'elle disparaisse. 

Bonjour !

Lisa redevient présente, et son personnage s'étoffe dans cette dernière apparition. Alors, que pensez-vous d'elle, désormais ? Et de la réaction d'Arlette ?

J'ai décidé de publier jusqu'à la fin dans ces jours-ci, juste un an après le début de cette histoire.

Juste une question...

Comment aimeriez-vous voir cette histoire se terminer, surtout pour Arlette et Joseph ?

J'ai hâte d'avoir vos retours !

Merci et à bientôt !

                                 Alecto

                     


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