Chapitre XV : Métro

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- Saby !

- Ah, c'est pas trop tôt !

Devant la station de métro, Sabrya, droite comme un "i", attendait son amie dans le froid depuis une bonne quinzaine de minutes.

- Désolé, s'excusa platement celle-ci, reprenant son souffle. J'ai...

- Encore oublié l'heure. Je me trompe ? demanda la jeune algérienne en haussant un sourcil.

L'air penaud d'Arlette suffit à confirmer ses dires, et elle se sentit aussitôt obligée de la rassurer :

- Allez, on peut encore être à l'heure ! Comment tu me trouves ?

A ces mots, elle tourna sur elle-même pour faire admirer sa nouvelle tenue, une charmante robe noire au bustier volanté, assortie de collants à paillettes. Arlette se sentit un peu stupide, à côté, avec sa jupe en tartan, sa chemise et ses babies blanches - tenue certes charmante, mais digne d'une écolière modèle des années cinquante -.

- Charmant, rit-elle devant l'enthousiasme de sa meilleure amie. Celle-ci avait une affection démesurée pour les nouveaux vêtements et accessoires, qui se reflétait sur son style éclectique et digne de grands couturiers.

Elles descendirent dans la bouche de métro et prirent la première rame en direction de leur destination.

Il n'y avait pas beaucoup de monde, même si il n'était pas encore dix-neuf heures, et elles se mirent à bavarder.

- Timothée m'a persuadée de venir, s'esclaffa Arlette, en me faisait du chantage sentimental. Il a affirmé que tu le menaçais.

Sabrya ouvrit de grand yeux, et afficha une moue surprise :

- Quoi ? mais je ne lui ai rien dit, moi ! Je n'étais même pas au courant, avant ce matin ! Je me demande ce qu'il lui est passé par la tête...

Elles échangèrent un regard interrogatif, en fronçant les sourcils.

- Oui, reprit Arlette, pourquoi a-t-il raconté ça ? De toute façon, tu serais venue, non ?

Le regard de son amie s'éclaira, devant la confusion de la jeune fille, et elle jeta un regard malicieux :

- A moins que je sache pourquoi...

- Que veux-tu dire ?

- Je crois bien qu' en fait, c'était toi qu'il avait envie de voir à cette soirée, rit-elle.

- Pfff... tu te fais des idées, souffla bruyamment Arlette, en levant les yeux aux ciel. Ses joues s'étaient légèrement colorées. Elle essaya aussi sec de changer de sujet :

- Cassandre sera-t-elle là ? Elle a tant parlé de son petit-ami, j'avais envie de le rencontrer.

- Ma pauvre, pouffa Sabrya, tu ne risques pas de sitôt ! Cassie frime beaucoup, mais ça ne dure jamais plus de deux mois. Elle est terrible, avec ça. Je ne sais pas pourquoi elle se comporte de la sorte, mais j'ai parfois l'impression qu'elle tente un peu d'attirer l'attention sur elle.

- C'est dommage, c'est vraiment quelqu'un de gentil. J'espère qu'elle ne sera pas trop peinée !

Le sujet, épuisé, s'arrêta là.

- Allons, on y est ! s'écria Saby, quelques instants après.

Les deux jeunes filles, après être sorties de la rame et de la station, trouvèrent facilement leur chemin dans le quartier résidentiel assez chic, et, quelques minutes plus tard, elles étaient à l'adresse donnée.

C'est Timothée qui vint leur ouvrir, un énorme sourire fendant son visage de part en part. Il salua chacune d'elle avec une effusion de cordialité rare chez lui.

- Saby ! Arlie ! Je suis content que vous soyez venues !

Il resta planté, à regarder plus particulièrement Arlette avec un grand sourire, ce qui l'amusa et la dérouta en même temps.

- Eh, Tim ! arrête de les mobiliser !

Le ton vif de cette voix et le léger parfum de mangue qui flottait dans l'air ne laissaient aucun doute sur celle qui s'adressait à eux. Arlette salua Cassandre, puis Eiko et Justine, deux de ses camarades de cours de Maths qui étaient également présentes et s'étaient approchées en reconnaissant leurs amies.

- Venez voir, s'exclama Timothée, on a tout préparé. Matt' a même réussi à amener des bières !

A ses mots, Saby fit les gros yeux et lui lança une claque retentissante à l'arrière du crane, lui sifflant un "Abruti !" rieur.

- Aïe ! Arrête, Sab', je suis majeur, je te rappelle !

Son amie le regarda de haut - elle le surplombait toujours d'une bonne tête - et laissa apparaître un sourire narquois. Celui-ci la fusilla du regard et se détourna :

- Je sais que tu es contente d'être là, arrête, marmonna-t-il. Il haussa la voix. Les partiels sont finis: Il ne reste plus qu'à s'amuser !

A ces mots, il reçut une ovation générale.

Cette soirée s'annonçait plus mouvementée que ce qu'Arlette aurait pensé.

* Et voilà ce début de soirée pour Arlette et ses amis. Alors, qu'en pensez-vous ? Il faudrait que je discipline mon inspiration TwT mais j'aime tellement écrire !

Bon, alors, je vous pose quelques questions ?

- Que pensez-vous de Timothée ? Des présages ?

- Alors, cette soirée ? Comment s'annonce-t-elle ?

- Le retour de Cassandre vous paraît-il opportun ? Quel rôle va-t-elle jouer ?

- ET POURQUOI J'AI TANT D'INSPIRATION ??!

Vos votes et commentaires sont un si beau cadeau ! Je publierais dans ce ( long ) week-end les fiches personnages eheheh, j'ai hâte de vous montrer mes premières illustrations ! Merci à tous pour vos excellents retours et votre soutient sans faille, vous faites évoluer cette histoire un peu plus à chaque chapitre ; )

Je vous dis à bientôt, et vous souhaite un bon week-end !"

Jeanne Flamingo



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