Chapitre XXI : Réconciliation

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Arlette ouvrit la porte de sa maison, en soupirant. Elle se sentait toujours mélancolique, mais sa conversation avec Joseph lui avait remonté le moral. 

Quel don il avait pour trouver les mots justes ! Rien qu'en pensant à ce qu'il faisait pour elle, la jeune fille sentait ses joues se mettre à chauffer. 

Elle avait honte, mais son coeur battait à toute allure. La master-class était déjà presque finie... Arlette avait peur. Peur de redevenir la lycéenne choriste invisible aux yeux du maestro, peur de sombrer dans l'oubli. Rien qu'en y pensant, elle sentait une douleur sourde se répandre dans sa poitrine.

Il n'avait fait ça que par bonté naturelle, il aurait manifesté cette attention, cette prévenance avec n'importe qui, se disait l'adolescente. 

- Quelle gourde... murmura-t-elle. 

- Arlette  ? 

Elle sortit brusquement de ses pensées. Elle était dans l'entrée, et Sidonie lui faisait face. Son visage encore poupin malgré ses douze ans, encadré de deux tresses blondes, était couvert de farine. 

Elle s'approcha de sa soeur aîné, ignorant son regard interrogatif. 

- Papa et Maman sont à la cuisine... Ils veulent te voir ! chantonna-t-elle, l'air narquois. Assurément, elle était au courant pour la scène du soir précédent. 

- Espèce de petite... grinça Arlette, faisant un pas dans sa direction, mais elle n'eut pas le temps de finir. La jeune fille s'esquiva avec un grand sourire mutin, et disparut en une fraction de secondes.

Elle se dirigea vers la cuisine, les épaules voûtées. Elle redoutait ce qui allait suivre, n'ayant rien à dire à ses parents. 

Enfin, elle était dans l'encadrure de la porte. Soudain, elle regrettait terriblement de s'être emportée le jour d'avant.

Ses parents, assis à table devant une pile de crêpes, ne l'avaient pas vue. Ils semblaient absorbés par leur conversation.

Elle se racla la gorge pour leur signaler sa présence, et ils se turent net, avant de lever la tête vers elle. 

Un instant, elle sentit leur malaise, mais ils reprirent vite contenance.

- Viens t'asseoir, s'il-te-plaît, Arlette, demanda Gabrielle, le ton doux.

Sa fille s'exécuta, les fixant d'un air méditatif, tandis qu'ils échangeaient un regard entendu.

- Nous sommes désolés pour hier soir. Nous étions inquiets, et nous avons très mal réagi, dit Auguste, évitant le regard de l'adolescente. Sous la table, sa fille vit qu'il serait la main de son épouse. 

- Je... articula Arlette, haussant les sourcils d'un air peu convaincu. Et voilà qu'ils se mettaient à faire leur mea culpa. Curieux.

- C'est de notre faute, l'interrompit Gabrielle avant qu'elle ait eu le temps de finir. Nous voulions te dire... que... quoi qu'il arrive, tu peux t'en ouvrir à nous. 

Ils restèrent dans un silence gêné, scrutant les réactions de leur fille.

Celle-ci semblait impassible. Ses yeux brun sombre étaient un peu ternes, mais elle leva la tête vers eux et eut un léger sourire soulagé, bien que dépourvu de réelle joie.

Sa mère sembla rassurée, et se leva, caressant au passage d'une pression affectueuse le bras de la jeune fille. Elle attrapa une assiette et la posa devant l'adolescente, qui se sentit soudainement affamée par toutes ces émotions.

- Tiens, nous avons fait des crêpes !

Arlette, qui ne s'était pas sentie très prise, fut soudainement émue, et leva ses yeux embués, la gorge nouée :

- Papa... Maman... Merci.

Ils la regardèrent avec le sourire, et son père lui tendit une enveloppe blanche déjà ouverte, qu'elle saisit. 

- C'est de ton frère et ta belle-soeur. 

Elle en sortit une carte, en papier bleu et rouge, joliment décorée, et qui ne laissait aucun doute sur le message qu'elle véhiculait ; Les yeux de la jeune musicienne s'écarquillèrent.

- Quoi ? Mais...

- Oui, ma puce, Alex et Maria vont avoir un enfant !

* Et hop, un autre chapitre ! je suis trop désolée du temps que j'ai mis, mais j'avais épuisé mes chapitres d'avances et je commence à entrer dans la phase page blanche de l'écriture d'un livre, alors ça devient... compliqué.

En media le vainqueur des victoires de la musique sur le prélude de Bach que je travaille en ce moment. Les puristes de Bach, ne me tuez pas XD, je sais que oui, c'est mieux au clavecin et que Tharaud est vraiment mieux dans du Rachmaninov ou du Ravel que dans du baroque TwT mais c'est plus... écoutable pour ceux qui n'ont pas l'habitude du baroque. 

Bref, je suis drôlement heureuse: nous avons atteint les 600 vues, les amis, et en juste un mois de publication ! C'est fou, même sur Allegro ( ceux qui suivaient l'ancien compte s'en rapelleront ) ça n'allait pas si vite ! J'ai tellement de chance...

D'ailleurs, en parlant d'Allegro... Je pensais éventuellement le reprendre et faire une réécriture complète. Une partie des personnages et de l'histoire changerait, et je republierais tout ! ça pourrait être mon projet cet été, mais je ne peux décemment pas laisser tel quel avant de publier à nouveau : Je ne me reconnais plus dans l'histoire un peu nianian et vraiment mal équilibrée écrite par  une gamine de douze ans. Malgré tout, je m'étais attaché à Madeline, Théobald, à leur histoire... Bon, je garderais le titre et les deux principaux personnages, ainsi que l'esprit général que j'aimais assez. 

Qu'est-ce que vous en penseriez ? 

Bon, pour ce chapitre, pas granch' à dire, mais...

- Que pensez-vous de la réconciliation d'Arlette avec sa famille ? 

- La réconciliation avec Saby sera-t-elle si facile , 

- Vous aimeriez voir plus Sidonie ? Apprendre à connaître le troisième membre de la fratrie, Alex ?

- Que pensez-vous de la façon dont Joseph a réconforté Arlette ?

Des réponses dans les prochaines parties  \(*u^)/

Je vous dis à bientôôôôt pour un prochain chapitre !*

                                                               Jeanne Flamingo

- Dissimilarity -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant