Après ses révélations sur son passé, puis leur longue étreinte, Joseph quitta Arlette à la fois soulagé et troublé, laissant la jeune fille encore très émue.Celle-ci avait passé tant de temps à imaginer le passé de celui qui était passé du statut d'idole à celui d'égal, tant sur le plan intellectuel que musical, que ce fut un vrai choc.
Et elle ne l'en aimait que plus.
- Tu as l'air ailleurs, s'inquiéta sa mère à la table du dîner.
Mais Arlette allait mieux, et s'empressa de se justifier :
- Le concert est dans une semaine... mentit-elle. Ça va être... un peu dur, de remonter sur scène. Surtout que je suis soliste...
Mais il était vrai que rien que d'y penser, elle avait le vertige.
- Tu vas chanter seule devant deux milles personnes, des tas de journalistes et la télé, claironna innocemment Sidonie, c'est pas la mort !
Sa sœur lui lança un regard noir par dessus son assiettes, mais se replongea aussi sec dans ses pensées.
Elle avait peur, oui. Mais après tout, il y aurait le chœur, d'autres solistes, Timothée, Sabrya... et Joseph.
Rien qu'à la pensée qu'ils allaient ensemble monter sur scène, elle sentit ses joues
- Alors il faut nous trouvions une nouvelle veste noire, alors, la tienne est trop petite, fit remarquer sa mère en débarrassant le plat.
Arlette bondit littéralement en entendant cela :
- Oh, mon Dieu, la tenue ! s'écria-t-elle, alarmée. Je ne peux pas chanter en soliste avec celle que j'ai !
°*°*°
- Alors, c'était quoi, cette urgence absolue ?! s'esclaffa Sabrya, un grand sourire aux lèvres.
Arlette secoua la tête, laissa son regard inquiet traverser le centre commercial, puis le fixa à nouveau sur son amie.
- Pour le concert. Il me reste un pantalon trop serré et une chemise usée et franchement pas belle, grimaça-t-elle, et le tout est noir.
Le visage de Saby s'éclaira :
- Fantastique, ma cocotte ! Je comptais justement en profiter pour choisir ma tenue !
Elle eut un sourire ravi, et elle hocha avec approbation la tête :
- Ça fait du bien de te voir dehors.
Elles échangèrent un sourire complice, et Arlette sembla ragaillardie par le soutien de son amie :
- Alors, quel est le dress code ? demanda-t-elle avec un entrain un peu forcé.
Sabrya pointa du doigt un boutique en vitrine de laquelle étaient glorieusement exposée des robes de soirée :
- Robes colorées pour les femmes : puisque le monde du classique est macho, autant en profiter !
°*°*°
Après avoir fait le tour de tant de boutiques qu'Arlette en perdait le compte et avoir essayé un nombre inimaginable de tenues abominables ou à la limite de la décence, Sabrya trouva une robe émeraude qui, au final, ne lui allait pas si mal que ça.
- Tu sais que c'est censé être moi, la diva ? fit remarquer Arlette avec verve tandis que Sabrya passait en caisse.
Celle-ci leva les yeux au ciel et se tourna à nouveau vers la vendeuse blasée pour lui poser une question sur la matière du vêtement.
Arlette laissa son regard se promener dans les rayonnages. Elle avait deux numéros en soliste, et elle commençait à désespérer de trouver tenue propre à honorer son art.
Tout était soit hideux, soit pas à sa taille ni à sa morphologie, soit inadapté.
Soudain, elle s'arrêta net.
Juste en face d'elle, entre deux robes aux couleurs flashy, elle aperçut une merveilleuse étoffe de velours prune. S'approchant, hésitante, elle sortit le vêtement du rayon.
Au milieu des vêtements trop modernes aux couleurs criardes, celui-ci faisait tache. C'était une belle robe mi-longue et fluide, qui semblait sortir des années 40 ou 50.Assez simple, elle n'en restait pas moins élégante, avec son corsage boutonné, ses longues manches bouffantes tout en transparence et son sage décolleté en cœur.
La couleur était splendide, et elle songea à Joseph, qui devait l'aimer car il en portait souvent.
- Magnifique, lui glissa Sabrya.
Arlette, le regard luisant de convoitise, hocha la tête avec un grand sourire.
Après tout, cela faisait du bien de redevenir parfois juste une adolescente.
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- Dissimilarity -
Romance{ HISTOIRE TERMINÉE } Arlette, jeune passionnée de musique d'à peine dix-sept ans, vit la tête pleine de rêves, et comme dans toutes les histoires d'adolescents, elle est amoureuse ; rien de très étonnant. Si l'on oublie le fait que cet amour soit d...