Chapitre IXL : Lueur

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Arlette, depuis sa réconciliation avec Sabrya, se sentait intensément soulagée. 

Il lui semblait enfin apercevoir une lueur d'espoir au fond du tunnel. Lueur qui, comme elle allait vite en faire l'expérience, s'avérerait être d'autant plus trompeuse...

C'est cette lueur qui, le lendemain, l'avait incitée à prendre d'un pas hésitant le chemin de son lycée. 

Elle le regretta amèrement à l'instant où elle apparut dans le couloir tant elle redoutait ses camarades. 

Mais l'attention de la foule rassemblée là n'était pas centrée sur elle, malgré les regard moqueurs et méprisants qu'elle reçut en traversant la foule de lycéen.

Non, mais elle crut défaillir en apercevant, en se frayant un chemin dans la foule, ce que tous regardaient.

Bien en évidence sur le mur avait été accroché de travers une immense photographie.

Celle publiée sur Instagram, et à l'origine de l'enfer que vivait Arlette.

Les adolescents autour d'elle s'écartèrent largement, comme s'il s'agissait d'une pestiférée. Des moqueries vulgaires résonnaient, mais la jeune fille ne s'en préoccupait pas, trop choquée. 

- Ça te plaît ? demanda mesquinement quelqu'un à sa gauche. Elle eut un mouvement de recul, trébuchant pour se rattraper au mur, juste sous l'image. 

C'était Hector. Il souriait, fier de lui, et envoya un clin d'œil à Andreas derrière lui.

- Mais qu'est-ce que vous voulez, à la fin ! cria quelqu'un avec rage, au milieu du brouhaha.

Un bras entoura les épaules d'Arlette. Sabrya, de grande taille, tendit le bras, outrée, et arracha sans mal la photographie du mur, avant de la rouler en boule et de la jeter au sol.

Andreas et Hector échangèrent un regard, mais en voyant Charlie sortir à son tour de la foule, firent volte-face et disparurent avec désinvolture au milieu de leurs camarades.

- Dégagez ! jeta cet dernier sans beaucoup d'amabilité à l'attroupement, qui se dispersa dans le brouhaha ambiant. 

Bientôt, les trois amis traversaient le couloir, fuyant les mauvaises langues qui murmuraient leur désapprobation, pour se rendre devant leur classe.

Devant la porte, deux adolescentes attendaient : Eiko et Justine. Deux des plus proches amies d'Arlette. 

Le regard triste de la jeune asiatique s'illumina en les voyant approcher, son air peiné disparaissant. Elle fit un pas vers eux, tandis que sa compagne restait un peu en retrait, le visage fermé.

- Arlette ! Nous... Nous sommes venues nous excuser. 

L'intéressée se figea, puis hocha la tête, son soulagement se lisant dans ses yeux. Eiko était pleine de compassion, et terriblement désolée d'avoir suivi sans réfléchir le reste de ses camarades.
Justine, elle, s'approcha lorsque son amie eut terminé une tirade pleine de regrets, l'air un peu sceptique. On pouvait aisément deviner ce qu'elle pensait de ce qui avait été révélé d'Arlette. Mais elle avait désormais le courage de surmonter ses préjugés pour venir à elle, lui présenter ses excuses. 

Justine, Eiko, Charlie et Sabrya. Un nouveau groupe qui, au coeur de la tourmente, naquit ce jour-là aux côtés d'Arlette Flavigny.  Des réels amis, qui entrèrent ensemble en classe, pour s'installer auprès de celle-ci. 

Arlette avait le coeur en miettes. Mais autour d'elle, on commençait à dire "je suis là".

Serait-ce suffisant pour la sauver ?





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