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2003, Brive la Gaillarde [NALA  AMAURY]

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2003, Brive la Gaillarde
[NALA  AMAURY]

La sonnerie du collège retentit, et ni une, ni deux, mes amis et moi filons vers le portail, afin de pouvoir rapidement quitter les lieux, et aller au petit bar du village pour faire nos devoirs.
Depuis que je suis arrivée ici, en septembre 2000 pour ma rentrée en sixième, le Drop est vite devenu mon QG, et, de fil en aiguille, également celui des amis que je me suis fait.

Je ne dirais pas que je fais partie des populaires du collège, loin de là. Ma grand-mère, qui est également devenue la seule personne à avoir l'autorité parentale sur moi, ainsi que ma garde exclusive, touche une petite retraite, ainsi qu'une pension de réversion grâce au décès de mon grand-père. Mais une fois enlevées les dépenses de la vie courante, il ne lui reste pas assez pour pouvoir m'acheter les habits de marque à la mode, et ainsi pouvoir être intégrée dans le groupe des « têtes du collège ».

Nous sommes en train de réviser pour le brevet, que j'appréhende, quand la clochette du Drop nous alerte d'une nouvelle entrée. Je regarde alors ma montre, et me retourne vivement vers le nouvel arrivé lorsque je constate que c'est son heure habituelle.

Mon voisin. Lui et sa famille ont emménagé un an après moi, quasiment juste en face de chez nous. Et depuis, tous les jours, à la même heure, et sans exception, il vient boire son café et acheter un ticket de loto, qui, au vu de son air fermé à chaque fois qu'il joue, ne lui a toujours pas fait décrocher le pactole.

—Nala ? T'es avec nous ? Me demande Luc

-oui oui, je réfléchissais juste au théorème de pythagore... je sais pas trop si je peux l'appliquer dans l'exo page 56

—T'es sûre que ça va ? S'inquiète Olivia. Dans l'énoncé, ils disent clairement qu'on est dans un triangle rectangle, alors évidemment qu'on peut utiliser le théorème !

Après avoir bafouillé une excuse à cette inattention, je me re-concentre sur l'exercice, ou du moins, en donne l'impression.

L'homme au blouson en cuir me laisse toujours perplexe. Il ne sourit jamais, parle peu, et je crois ne l'avoir jamais entendu rire. La seule chose que je connais du son de sa voix, c'est son éternel « salut ! Comme d'hab. merci » qu'il prononce en s'asseyant sur le tabouret du bar.

C'est quand même étrange de sembler si malheureux alors qu'il a eu un petit garçon y'a même pas deux ans, pensais-je. Je ne le vois jamais traîner avec ses autres enfants d'ailleurs.

Je commence à mordiller le bout de mon stylo. Manou, ma grand-mère, a bien tenté de leur souhaiter la bienvenue dans le quartier à leur arrivée, et c'est d'ailleurs la mère de famille qui avait ouvert, son nourrisson dans les bras. Tout l'opposé de son mari, je me demande bien comment ils se sont rencontrés. Elle est tellement sociable et enjouée, alors que lui est si... sombre ?

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant