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Quelques jours plus tard, Bordeaux [NABIL ANDRIEU]

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Quelques jours plus tard, Bordeaux
[NABIL ANDRIEU]

La voix féminine du tram annonce l'arrêt auquel je suis censé descendre, et je reste planté comme un con sur le quai pendant 5 min au moins. J'espère que je me suis pas paumé et que j'ai bien lu le plan des lignes qui était affiché à la gare

Je jette nonchalamment mon sac de sport sur mon épaule, et dans lequel j'ai fourré quelques sapes de manière à passer 2-3 jours au calme avec la brunette. Sah, elle est pas partie depuis longtemps, mais elle me manque grave, c'est quel genre de sorcellerie ça ?

J'prends mon téléphone, dans lequel j'ai noté son adresse, et j'essaie de m'orienter comme je peux dans cette ville que je ne connais pas. J'pourrais l'appeler pour qu'elle vienne me chercher, mais déjà c'est une surprise, et puis j'ai pas envie. J'vais me débrouiller solo. J'espère juste qu'elle sera chez elle. Normalement ouais, la dernière fois que je l'ai eu au téléphone, j'ai essayé de tâter le terrain discrètement, et elle avait l'air de dire qu'elle allait pas bouger de l'été. C'est sans compter sur mon caractère de gros forceur

J'regarde autour de moi, comme le gros touriste que je suis, et je me mets à douter de moi. Putain, elle est dans un quartier de gros riches, ça s'voit à la tronche des immeubles. Ça ressemble un peu aux beaux quartiers de Paname, avec les moulures sur les pierres, et les grosses portes qui sont hautes de plusieurs mètres. C'est à se demander comment elle a pu kiffer Gag, tellement on passe pour de la merde à côté.

Je commence à me remettre en question, à me dire que je ne suis pas assez bien pour elle, et qu'elle mérite un gars qui aurait plus de standing que moi, qui aurait les moyens de lui payer un appartement dans ce quartier, qui l'emmènerait à l'opéra. En bref, qui aurait les moyens de lui offrir une vie dans laquelle elle n'aurait pas besoin de s'inquiéter pour moi, dans laquelle elle ne flipperait pas de devoir me faire passer des oranges au parlu à chaque fois que je rentrerai plus tard que prévu. Je suis pas fait pour elle, elle mérite mieux

Et puis, je repère le panneau qui indique le cours Victor Hugo, m'y engouffre, et finalement, je souffle de soulagement en voyant un combat de chiens maigres à en crever et arbitré par des punks, dont l'un a l'œil crevé. A mesure que je marche, ça sent de plus en plus la beuh, et je dois faire de plus en plus d'écarts pour éviter les détritus et cartons mouillés de liquides non identifiés. Et là, j'comprends que je suis pas dans un quartier de riches comme j'aurais pu le penser, mais dans un quartier infréquentable pour la majorité des gens. Le genre de quartier qui fait grincer des dents quand on le mentionne, le genre de quartier dans lequel personne ne veut habiter, ou même se promener. Comme mon zoo, en fin de compte

C'est un quartier de marginal, et j'en ai la confirmation quand un mec chelou passe à côté de moi, tenant une lame de cutter dans la bouche, et une bière à la main. Le mec empeste une odeur chelou, et vu la démarche qu'il a, je suis presque sûr qu'il va s'acheter du crack. Et ce qui aurait dû me rassurer me fait flipper. Est-ce que ma petite étoile est en sécurité ici ?

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant