Un adage nous affirme que les épreuves de la vie consolident les liens forts existant auparavant entre deux personnes. Pourtant, un autre dicton, diamétralement opposé, nous indique que les personnes ayant vécu moult drames, proches ou éloignés de l...
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Le lendemain, Tarterêts [NALA PETIJEAN]
Garée sur ce foutu parking depuis plus d'un quart d'heure, je passe ma langue sur mes dents, un goût amer en bouche. J'ai expliqué la situation à Olivia, sur cet espèce de « un pas en avant, un pas en arrière » qui décrit à la perfection la situation dans laquelle je me trouve avec Nabil depuis le mois de septembre. Déjà 4 mois que c'est comme ça. Et bah putain
Ma meilleure amie m'a conseillé d'aller le voir et de faire la paix avec lui, tout en lui expliquant à quel point je souffre de cette situation. Apparemment, on devrait réussir à trouver un terrain d'entente en mettant chacun de l'eau dans notre vin. C'est pas que j'y crois pas, mais c'est que j'y crois pas.
Nabil est tellement paranoïaque qu'il pense que je le suis, même quand ce n'est pas le cas. Alors qu'est-ce qu'il penserait s'il venait à apprendre que j'ai demandé aux garçons l'adresse de son studio d'enregistrement dans lequel il travaille sur ses sons ? C'est sûr qu'il entrerait dans une colère noire. Mais bon, après tout, j'aurais tout essayé pour arranger la situation et j'aurais rien à me reprocher, même si cette discussion se solde par un échec. Je descends enfin de ma petite Volkswagen, et me dirige rapidement vers l'adresse qu'on m'a donné hier soir, tout en ayant une boule au ventre tellement forte que j'en ai envie de vomir
Il est un peu plus de 10h, et pourtant la cité est loin d'être déserte. Tous les hommes en bas des bâtiments me dévisagent comme si j'étais un danger pour eux, certains mêmes crachent presque sur mes pieds quand je suis obligée de passer à côté d'eux. Je ressens clairement une tension hostile, presque animale entre les tours, et je comprends instantanément que c'est cette ambiance qui a dû déteindre sur Nabil, le changeant autant
Je croise mes bras sur ma poitrine, mal à l'aise, tout en essayant de me ratatiner sur moi-même pour passer le plus inaperçue possible. Je ne me sens absolument pas à l'aise, presque en danger, et j'en viens à regretter de ne pas avoir pris un moyen de défense dans mon sac à main. Un couteau aurait été tellement utile à cet instant... heureusement que l'ambiance à Gagarine n'est pas comme ici. La définition même du « zoo » pour désigner les Tarterêts prend vraiment tout son sens
Quelques regards insistants plus tard, je sens que quelqu'un m'attrape fermement le bras, et j'aurais aimé que ça soit Nabil, même pour me passer un savon. Mais non, c'est un homme que je ne connais pas, et au sourire qui inspire tout sauf la confiance
—oooh là, elle va où la p'tite dame ? Je lui lance un regard noir
-tu m'lâches, de suite
—tout doux ma jolie. Il caresse ma joue de l'index et j'ai envie de lui décrocher mon poing dans la figure. Mais je sais que ça serait un très mauvais plan, alors je me contente juste de prier intérieurement pour que maman me protège, et qu'il ne m'arrive rien. Tu viens voir qui ?